Tête à Pierre Grept (2904m) - arête Vierge

Dans la vallée du Rhône suisse, se rendre à Massongex puis Bex. Continuer vers Les Plans-de-Bex par la route des Plans (qui devient la route du Muveran), puis arriver à Pont de Nant en restant sur cette route (qui s’appelle désormais route du Pont de Nant).
Se garer au parking derrière un épingle et avant l’auberge.

• Équipement "à la suisse", c’est-à-dire protégé quand c’est nécessaire ou difficile, nu le reste du temps.
• Il y a plusieurs façons d’envisager l’ascension. Soit en cherchant la difficulté dans les ressauts (équipés), soit en filant vite à contourner les difficultés par les vires et gradins qui se présentent (rocher moins bon, pas d’équipement).
• Course réalisable à la journée.
• La trace gps est dessinée après coup. À partir de Plan-Névé il faudra faire avec le topo et à l’instinct.

Approche

De Pont de Nant prendre le sentier balisé pour atteindre la cabane de Plan-Névé.
Se diriger vers le glacier (sente puis cairns) et remonter le couloir du Pacheu à sa gauche (chaînes, sente, balisage) qui mène au col du Pacheu.
Ne pas aller jusqu’au col mais une fois atteint un épaulement, prendre une vire à gauche en quittant le sentier du col. La suivre jusqu’à la brèche entre le premier et deuxième gendarme de l’arête Vierge.

Arête

À la brèche laisser derrière soi le premier gendarme au rocher délité, gravir facilement le deuxième gendarme.
Désescalader ou effectuer un rappel (10 m) puis rejoindre le pied du troisième gendarme en contournant quelques rochers. Le gravir par un couloir qui rejoint l’arête. Continuer sur le fil pour atteindre un rappel (10 m).
Se diriger vers le quatrième gendarme qu’on ne gravit pas. Le contourner par une faille au Sud jusqu’au pied du cinquième gendarme.
Le gravir d’abord directement puis en restant sur l’arête. Son sommet s’atteint enfin par un long couloir.
Continuer au mieux pour atteindre une dalle en traversée menant à un rappel (25 m).
De la brèche atteindre le pied du grand ressaut par une vire ramenant sur l’arête. Gravir ce ressaut sur le fil ou par une cheminée à gauche.
Poursuivre sur l’arête, globalement sur le fil parfois aérien jusqu’au dernier ressaut.
Le gravir sur le fil ou par la gauche et continuer jusqu’au sommet de la Tête à Pierre Grept.

Descente

Suivre l’arête Nord-Nord-Ouest jusqu’à atteindre un relais sur le fil. Effectuer 3 rappels (25 m) en restant sur l’arête pour arriver sur un replat
Viser le col des Chamois pour les 4 rappels suivants (5, 20, 25, 10 m) puis continuer dans les pentes (cairns) pour faire un cinquième rappel (25 m). Poursuivre vers le col à pieds avant d’effectuer les 2 derniers rappels (25 m) et l’atteindre.
Du col une sente ramène à Plan-Névé (balisage rouge, terrain "à chamois").

Il existe un autre itinéraire de descente si la neige recouvre les rappels du col sud, et qui amène sur le glacier de Paneirosse, mais le chemin de retour est alors plus long. Il faut en gros viser le couloir Est et atteindre le glacier en 4 rappels. Ne l’ayant pas utilisé je ne le décrirai pas plus.

Sortie, impressions

Premier jour, petite session de grimpe à Dorénaz sur la route. Ça fait toujours du bien.
La montée au refuge était bien tropicale, chaleur du jour et moiteur des derniers jours. Content d’avoir pris des fringues de rechange pour moins coller le lendemain 😄.
Dîner exceptionnel avec soupe d’orties salée juste comme il faut (ce qui n’est pas évident), civet de cerf chassé tout frais ... Accueil excellent. Le binôme de gardiens de ce week-end était accueillant, prévenant, et excellents cuisiniers  ! Pas fan des refuges en général, mais quand il y en a un qui mérite qu’on s’y attarde il faut le dire. Panorama sur le cirque, des bouquetins, des rouge-queues qui ont nidifié sous le auvent du refuge et une lagopède avec ses tout petits. Il y a pire.
Lendemain, grasse matinée  ! 6h, il fait jour, ça fait du bien de monter et de voir dans quoi on met les pieds.
La montée sur l’arête met en jambes, un névé aide à monter assez haut.
L’arête elle-même est conforme au topo emporté. Rocher parfait quand ça grimpe, délité ailleurs, et heureusement sain dans les nombreux passages sur le fil. C’est un exercice intéressant d’ailleurs pour s’habituer au vide, l’apprivoiser et faire confiance à son équilibre. Visuellement l’arête est superbe, dalles fuyantes entre des brèches ou cheminées pourries, à se demander si on est vraiment passé là-dessus.
La descente en rappels est efficace, mais la cerise sur le gâteau est le "sentier" de retour entre le col et la cabane, très bien balisé, qui nous fait pénétrer dans la face tourmentée. C’est beau, c’est à chamois (facile mais parfois exposé), et ça va vite.

On était à 2 cordées dedans, des jeunes suisses bien avenants qui nous ont fumé quand on les a laissé passer. Ils nous ont mis 1h, et je ne sais pas trop comment car sans qu’on ait couru on n’a pas traîné non plus, mis à part une petite pause casse-croûte et peut-être une progression mieux sécurisée (qu’on ait pas pris quelques friends pour rien, et, avis perso, les sangles sont quasiment inutiles, difficiles à utiliser vu le peu de becquets sains).

Partenaire toujours en forme et souriant. Vivement la prochaine fois.

Une course qui vaut le détour.