Sortie du 23 septembre 2021 par Pascal Bec Rouge Supérieur (3050m) par l’arête ouest

Grand beau, doux, quelques rares petits cumulus de temps en temps l’après-midi.

Se donner 8h pour une balade de quelques 1600m de dénivelé, ça devrait le faire, non ? Même si, c’est vrai, 12h30 c’est peut-être un peu tard pour se lancer dans l’exploration de cette petite partie sauvage et peu parcourue du massif du Mont Blanc...

Montée rapide depuis le village du Tour en direction de la Montagne du Péclerey. Le temps est magnifique, le ciel d’un bleu franc contraste avec les teintes vert-brun d’un automne naissant, alors que plus haut les rochers gris contrastent avec le blanc étincelant du glacier du Tour, qui hélas n’en finit pas de se rétrécir...

Il est temps de quitter le sentier pour poursuivre vers le haut. N’ayant pas vraiment lu de topo sur le sujet, on optera de monter tout droit dans la petite combe au nord de l’arête sous le Bec de Lachat. Sitôt parti que déjà s’imposent de multiples arrêts à cause de l’abondance de myrtilles absolument partout, délicieuses malgré que fin septembre, la saison devrait déjà être largement terminée... Bon, ce n’est pas tout ça, on continue la montée dans la combe qui se fait de plus en plus raide, guidé par de petites sentes...

Plus haut dans la combe, on réalise que le meilleur itinéraire était de suivre une sente montant à gauche vers le Bec de la Cluy, d’où on peut poursuivre la montée sur une crête débonnaire. Mais ce n’est pas grave, on trouve une autre option plus haut, guidé par quelques sentes à bouquetins.

La crête rejointe, on poursuit la montée vers la crête principale au-dessus du Bec de Lachat. On abandonne l’herbe pour la caillasse.

La suite du parcours se dévoile, en particulier la crête montant au Bec Rouge inférieur, tout en blocs et caillasses. Et déjà devant, en guise de mise en appétit, quelques bosses en chaos de blocs à franchir... On suit les cairns tant bien que mal, on les perd, on se retrouve dans un abominable chaos de gros blocs séparés d’interstices lugubres de plusieurs mètres de profondeur dans lesquels il ne fait pas bon glisser... A petite dose cela pourrait être qualifié de "ludique", mais là, avec les chaussures pas vraiment faites pour ça, il faut vraiment progresser sans trop savoir où on va...

Après un court intermède herbeux, les blocs reprennent de plus belle, et on se retrouve au pied de la raide montée vers le Bec Rouge inférieur. Il est presque 16h, même si monter ces 200m jusqu’à là-haut semble possible, le temps qu’on passera à errer là-dedans, et surtout ensuite celui de redescendre, ne semblent plus trop raisonnable. On signe donc le but là vers 2650m, se dirigeant vers une petite proéminence de la crête pour la pause casse-croûte. Tant pis, voir les glaciers de près, ce sera pour une prochaine fois.

17h, après une bonne dose de contemplation de ce magnifique décor aux couleurs automnales, on entame la descente. Rebelote sur les chaos de blocs, avec cette fois un suivi plus attentif des lignes de cairns permettant de passer au "un peu moins pire"...

Cette fois, on passera par l’arête sous le Bec de Lachat. On traverse donc la "forêt minérale" puis on attaque la sente, raide mais sans difficultés, le long de l’arête, dans les couleurs vert-rouge flamboyants dans la lumière vespérale. Et encore quelques nouvelles pauses myrtilles...

Le soleil se couche derrière les Aiguilles Rouges alors qu’on choisit de descendre le sentier côté sud du Péclerey, permettant quelques vues sur l’Aiguille Verte flamboyant dans le soleil couchant, puis, après un long et tranquille retour en balcon, on revient au Tour à la nuit tombante. Fin de la balade vers 20h.