Sortie du 18 novembre 2021 par François Lannes La Cuillera (1406m) en boucle par l’arête est, le Belvédère et le Grand Porche

L'impatience de finir cette remontée de l'arête est, parcourue à seulement 90 % la semaine dernière, était trop grande. Il fallait y retourner dès que possible. Ce fut donc le programme du jour.

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Grand beau temps, quasi insolent tellement sa perfection était totale.
Température fraiche (bien sûr : on est en novembre !) : + 4 degrés au départ de la voiture le matin ; + 6 degrés au retour. Et un vent du nord qui obligeait parfois à porter trois épaisseurs de vêtement, et le coupe-vent par-dessus en plusieurs occasions.
Mais ce fut un climat de dingue ! Génial.

Récit de la sortie

Le passage à niveau est tout petit. Il n’y a même pas de barrière, et seul un feu orange clignotant signale l’arrivée d’une micheline. Mais dans cette grande ligne droite des rails, il est aisé de la voir venir si jamais c’était le cas.
En fait, le problème, c’est surtout à cause de la route qu’il se produit. Oui, dans cette longue ligne droite, parallèle au train, les voitures filent à forte allure. Et quand on veut traverser la voie SNCF, c’est un virage d’équerre qu’il faut exécuter. Alors on ralentit beaucoup, presque à s’arrêter. Et c’est là qu’il faut aussi surveiller ses arrières, à cause des chauffeurs éventuellement inattentifs, afin éviter un carambolage malencontreux.

Ça y est.
Je suis garé, maintenant. La manœuvre s’est bien passée.
Me voilà à pied d’œuvre, là où la semaine dernière j’ai laissé ce sentier si surprenant, ce sentier qui m’avait si fortement enthousiasmé. Je reviens aujourd’hui pour finir la remontée de ce versant est de la Cuillera.

Le sac est allégé de tout le fourbi qui le rempli habituellement. Connaissant les difficultés du parcours, il n’est pas besoin de corde, ni de ce qui va avec.

Tout guilleret, je remonte le long du lit à sec du petit ruisseau. Les souvenirs - frais - du précédent passage, rendent l’ambiance légère, comme s’il s’agissait d’une fête.

Rapidement, l’épingle à cheveux dans le travers terreux est dépassée. C’est la forêt qui fait alors suite. Et avec elle, c’est la forte raideur du sentier : lui ne s’embarrasse pas de questions, et file droit vers le haut. Il suffit de régler le rythme de ses pas, pour que le cœur ne soit pas trop à la ramasse…

Les lieux sont splendides : sur un fond d’herbe, les pins sylvestres et les buis se partagent l’espace. Quelques feuillus s’intercalent entre eux. De nombreux bois morts, de tous diamètres, tombés au sol, encombrent la trace, et un petit travail de déblayage s’impose tout en montant.

Me voici déjà à la première strate calcaire.
Les prises de mains sont bonnes et le passage ne pose aucune difficulté.
Quant à la deuxième strate, quelques mètres plus haut, une déviation heureuse par la gauche, permet d’éviter tout effort inutile.

Voici la fameuse traversée à droite.
Aujourd’hui, elle devient toute facile. Quand on sait de quoi il retourne, le stress n’a plus de prise sur le moral. Et l’obstacle n’existe pour ainsi dire plus. Reste qu’il ne faut toujours pas faire d’erreur d’équilibre.

Encore un peu de forêt, dont le sous-bois est dégagé, et c’est l’arrivée au Belvédère.
Quel plaisir de se retrouver à nouveau là, avec un panorama encore plus étincelant que jeudi dernier car, aujourd’hui, le climat a endossé son plus beau costume – un costume de cérémonie ! - et les paysages sont devenus si lustrés que l’on croirait n’avoir jamais vu de montagne aussi séduisante. On en deviendrait presque amoureux…
Amoureux dingue, évidemment.

La visite au porche est un incontournable. En particulier parce qu’il faut réussir un cliché de ce trou avec un repère qui permette d’en jauger la dimension. Les premières photos faites de lui ne mettaient pas en évidence cette caractéristique, et ne rendaient vraiment pas compte des lieux à leur juste mesure. Donc une petite organisation - avec personnage - tenta de régler le problème.

Après cela, et un casse-croûte raccourci pour cause de température basse, la montée reprend.
Une pente sévère permet de rejoindre le fil de l’arête. Ensuite, les passages deviennent vraiment sympathiques. Ils sont variés, jamais difficiles, et dans un cadre où les arbres et les roches s’associent pour rendre la progression ludique. Que faut-il de plus dans une balade, pour qu’elle soit agréable ??

La pente s’adoucit.
Les chênes et les buis sont ici les personnages fondés de pouvoir, de tout pouvoir, et il est nécessaire d’en tenir compte. C’est-à-dire qu’il faut les contourner, habilement, systématiquement. Moyennant quoi, un cheminement se met au jour qui, de place en place, permet d’avancer sans grande résistance.
C’est ce que je n’avais pas compris la semaine dernière. Croyant les lieux impossibles à franchir, j’avais jeté l’éponge. Mais c’était une erreur !

Toutefois il y a une astuce à connaître : il faut bien rester sur le fil de l’arête, fil devenu ici assez subtil à percevoir car il est peu marqué. Il ne faut pas s’en éloigner de beaucoup, et un louvoiement de quatre à cinq mètres au maximum sur les côtés est suffisant. Il y a toujours un intervalle à utiliser.

Arrivé au pied de la falaise sommitale, l’affaire est presque dans le sac !
Quelques mètres à gauche, puis quelques mètres vers le haut, et c’est l’arrivée sur la crête de la Cuillera. Ici, le monde se conjugue à l’horizontale. Cela fait du bien !

Cette crête est douce à déambuler, confortable au pas, splendide à voir, large pour son panorama.
Un régal.
Elle impose aussi de suivre les traces des sangliers qui viennent là creuser le peu de terre qu’il y a, pour trouver à manger. Finalement, on ne se sent pas si seul, ici.

Le vrai sommet de la Cuillera se trouve tout au bout de la crête, côté ouest. Il faut y aller car de là se dévoilent tout au fond les étages du vallon de Montbrand et de Creyers, ces étages qui descendent du sommet de Luzet. Ces étages aussi qui évoquent les alpages d’antan, ceux de l’époque - révolue - pendant laquelle la paysannerie était prépondérante, et rude.
J’ai, tout à coup, l’envie d’aller marcher dans ces étages, un jour, bientôt.

Descendant de la Cuillera par la vieille piste, celle-ci est toujours aussi magnifique, avec sa voûte impériale de branches qui se touchent venant des deux bords, avec son tapis de feuilles roussies par l’automne. Le frou-frou des chaussures qui bousculent ces feuilles est une musique qui rassérène. Allez savoir pourquoi ??

Par une piste propre, large, le retour à la voiture se fait simplement.
Passage rapide au Dresq, maison posée dans un vallon orienté à l’est, c’est-à-dire à l’ombre en ce milieu d’après-midi.
La boucle se boucle.
Heureux !
Quel magnifique parcours !

. Randonnée réalisée le 18 novembre 2021

. Dernière modification : 22 novembre 2021 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

  • Et bien voilà.... cette Cuillera est donc bouclée ! Ou bien aurais-tu repéré un autre accès ?....
    Belle exploration en tout cas, et j’ai envie de te dire "à quand la prochaine aventure ?" On a hâte !

    Le 20 novembre 2021 à 23h21
  • Bonsoir vermatoiz,

    Merci pour ton commentaire encourageant ! Il fait plaisir à lire.

    Un autre accès à la Cuillera...???
    Je ne m’étais pas posé la question. Et rien ne m’avait sauté au yeux, comme ça, à priori.

    Mais, en réfléchissant un peu, j’entrevois une idée qui pourrait s’envisager

    Voilà la réflexion.
    ........Côté est : je crois que tout est fait avec cette arête est, et celle au nord-est.
    ........Côté nord : c’est un versant facile, et parcouru par une longue piste forestière, ce qui en réduit l’intérêt. Donc rien là.
    ........Côté ouest : c’est le côté de la descente par la vieille piste avec voûte de branches et tapis de feuilles. Connu donc. Il y aurait peut-être une courte arête ouest à regarder, mais je la trouve de peu de saveur.
    ........Côté sud : depuis le col du Dresq, oui, là il y a peut-être quelque chose à voir. C’est un versant un peu plus raide, tout en forêt complexe, et qui permettrait de déboucher directement au sommet, ce que les itinéraires "est" ne permettent pas.

    Donc tu as raison de me pousser dans mes retranchements, et de me faire chercher d’autres idées.
    Côté sud, il y a quelque chose à faire !
    Mais dans ce cas, se sera d’un gabarit plus faible que l’arête est.....

    Le 21 novembre 2021 à 19h28
  • Qu’importe le gabarit, pourvu qu’on ait le plaisir ! Vas, explore et reviens (nous rendre compte...) !

    Le 21 novembre 2021 à 22h06
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