Sortie du 28 mai 2022 par Marcadau Pic de la Buffe d’en Haut (2933m) et Pic du Mas de la Grave (3020m), grande boucle par les crêtes

Quasiment plus de neige sur les crêtes en cette fin mai 2022.
Brouillard à couper au couteau sur le Pic de la Buffe d’en Haut.

• Départ du Chazelet vers 7 heures.

Le moment où il faut quitter la piste, juste avant le hameau de Rivet du Pied, se repère aisément, et l’on gagne ainsi aisément, quoique par des pentes assez soutenues, l’épaule de Coin Pierre.

La suite est un splendide parcours de crête jusqu’au Pic Nord de la Buffe d’en Haut.

Pause d’une bonne heure sur ce sommet, dans la vaine attente d’une dissipation du brouillard.

De guerre lasse, je descend dans la purée de pois vers le col de l’Infernet. Impossible de se tromper, de toute façon. L’arête est fine, aérienne même par endroits.

Le brouillard se déchire enfin... Heureusement, car l’itinéraire du début de l’ascension de la Cime de la Recoude (ou Cime de la Redoute, selon la carte IGN Top25... Mais on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une coquille) exige un minimum de visibilité afin de gagner l’arête sud-ouest de l’antécime 2856.

De la Cime de la Recoude se dévoile la jolie arête est du Pic du Mas de la Grave, bien effilée. Avant cela, prudence dans la descente un peu escarpée sur la Basse Sud de la Recoude.

L’arête se négocie facilement, même s’il faut mettre un peu les mains, par sécurité, dans un ressaut de la partie supérieure.

Même au sommet du Pic du Mas de la Grave, habituellement fréquenté, je ne rencontre pas âme qui vive.

Dans la descente, j’assiste à un phénomène amusant : le vent s’engouffre dans un petit couloir où passe la sente, et se met à tourbillonner, formant un mini-cyclone... Le mouvement circulaire et ascendant est bien visible... et suffisamment puissant pour soulever un nuage de petites plaques de schiste.

Lorsque l’on parvient au niveau de la Cabanote, il est tentant de poursuivre la descente vers la baraque de la Buffe et la piste qui, longeant le torrent du Gâ, reconduit au Chazelet... C’est qu’on a alors plus de 1700m de D+ dans les mollets...

Pourtant, il serait vraiment dommage de se priver de l’ascension de la Cime du Rachas (ou Gros Têt) : il n’en coûte que 350m de D+, sur des pentes herbeuses tout à fait débonnaires... Et la descente vers Serre Bernard, en longeant le rebord de la falaise des Combettes, est un pur bonheur.

Face à la Meije, dans la lumière du soir...

Voila Maison Rouge, porte d’entrée du Plateau d’Emparis... J’interroge le gamin qui venait si souvent ici, il y a près d’un demi-siècle, avec son père épris de montagne... On se sent toujours un peu jugé par son propre regard d’enfant.

Ça y est, la nostalgie me serre les tripes...