Sortie du 15 mai 2023 par Dyn’s Les Monges (2115m) et le lac d’Esparron par Barles

Début de journée ensoleillée, cumulus bourgeonnant dès la fin de matinée.

En ce moment, il faut aller chercher le soleil dans le sud... Une belle matinée est annoncée dans les Monges pour ce lundi 15, la pluie devrait tomber dès le début d’après-midi. Cela semble se confirmer la veille sans les risques d’orages... Je tente le coup bien que les prévisions ne sont pas hypers fiables ces derniers jours, et peuvent changer du jour au lendemain. Je décolle le dimanche soir pour Barles, avec au programme l’itinéraire imposé pour l’AMM, une boucle de 20 km pour 1300 m de dénivelé positif.

Pour passer avant les gouttes, le réveil sonne à 5h00 pétantes pour un départ vers 5h40. Je récupère derrière l’église le sentier recoupant la petite route montant au Château. De bon matin, la rosée me trempe les pieds, il va falloir faire avec ! Je découvre au hameau perché un belvédère remarquable sur le vallon de Descoure que je vais rejoindre et remonter, mais aussi sur la crête accédant au sommet de la Laupie, les Barres de Chine et les Cloches de Barles, parfait pour contempler les premiers rayons les enflammer... Je suis arrivé ici sans le savoir et trop tôt, je n’ai guère envie de me refroidir, et enquille la descente sur le vallon de Descoure. Juste avant de rejoindre la piste, je croise des trognes monumentales de bouleaux. Les troncs de l’étage supérieur sont vraiment énormes et reposent tous sur une même base colossale !

Alors que j’enquille la piste, le soleil débarque sur les hauteurs. Derrière le massif de l’Estrop, le ciel est plutôt laiteux, révélant une certaine instabilité dans l’air. Les couleurs matinales inondent le haut du vallon contrastant de plus belle avec un ciel bleu azur... J’ai du temps devant moi avant que ça bourgeonne !
Le refuge du Seignas ne tarde pas à se montrer dans son écrin de verdure, j’y étais encore il y a quelques jours. Le col de Clapouse est vite atteint. La suite, c’est droit vers la cabane au pied du versant nord des Monges. Il faut viser la petite crête juste au-dessus. Avec les grandes herbes, c’est un deuxième bain de pieds que je prends ! Quelques molasses rouges viennent agrémenter la palette d’un tableau de maître à couper le souffle.

Puis, je retrouve le sentier provenant du lac d’Esparron s’orientant vers l’arête nord du sommet de Coste Belle, une variante qui donne envie... Mais ce ne sera pas pour aujourd’hui ! Je poursuis dans le dévers pour rejoindre la crête du Raus, puis remonte l’arête nord-ouest au bord des falaises. C’est toujours aussi beau !
Le sommet des Monges est atteint après 3h20 de montée efficace, presque d’un trait. Un vent frisquet ne permet pas de rester trop longtemps. Avec les basques mouillées, les pieds prennent vite froid ! Le temps de grignoter quelques biscuits et fruits secs, j’entame la descente sur le col de la Croix de Veyre.

Au bout de la crête, j’aperçois plein de tâches. Des chamois ? Non, ils auraient déjà pris la fuite... Ce sont des mouflons, une bonne soixantaine de têtes, sans compter ceux qui sont cachés ! Le gros de la harde se regroupe à gauche, d’autres filent à droite et basculent derrière le fil d’une croupe... Avant d’être suivi par le reste de la troupe... Et c’est une ribambelle d’ovins sauvages qui défile devant mes yeux... Un spectacle d’une rare intensité...
La raide pente dominant le col est vite envoyée au petit trot, puis je plonge dans l’alpage de Chine pour rejoindre la piste pastorale. Enfin, je vais découvrir du bout du nez ce que j’ai admiré du refuge du Seignas : ces pelouses tachetées ! Les lieux invitent à flâner, à se perdre dans cette immensité verdoyante, à se vider la caboche l’espace d’un instant hors du temps...

En descendant vers la bergerie du Chine, je découvre un insolite bosquet de mélèzes. Tous en rang comme des bidasses, ils ont forcément été replantés ici pour une bonne raison. Celle de procurer de l’ombre pour les bêtes lors d’estive caniculaire ? Fort probablement. Le soleil n’a pas séché les pelouses touffues. Troisième trempette ! Les chaussures sont bien lavées !
Plus bas, je rejoins la route de Chine, en fait une piste pastorale. Elle me ramènera à la civilisation... mais pas à la foule ! Faut dire que c’est un peu paumé ce coin ! Je regagne Barles vers midi alors que les cumulus commencent à gonfler sur les Monges. La boucle est bouclée, une affaire grandement menée !