Sortie du 22 octobre 2023 par gegers Sommet du Pinet ou le Truc (1867m) par le Sangle de Fitta Fouda Blanc

Ciel se voilant

La matinée est annoncée belle, et après la surchauffe de ces derniers mois ces trois petits degrés qui m’accueillent au départ des Varvat sembleraient presque polaires. L’objectif du jour n’est pas de faire le sangle mais plutôt de rejoindre le Pinet en cheminant par la crête à partir de la Roche de Fitta.

La montée soutenue bien que régulière jusqu’au Pré de Pratcel réchauffe le corps et l’esprit. Au-dessus, le ciel est bleu mais j’ai déjà l’impression que quelques nuages entourent la Croix de l’Alpe. Impression confirmée lors de la montée au Pas de l’Echelle. Je suis néanmoins du bon côté, préservé des assauts de cette brume montante. Au habert de St Vincent, je prends plein sud pour rejoindre le promontoire à proximité de la Roche de Fitta. Coup de chance, dans les belles pentes herbeuses situées en-dessous paissent une vingtaine de bouquetins. Moi qui n’avais jamais encore vu les bouquetins de Chartreuse, réintroduits dans le massif en 2010 et 2011 et dont la population reste modeste, cette vision m’enchante.

J’attaque donc gaillard la montée vers la crête. Le secteur tout d’abord boisé est assez complexe, puisqu’il faut louvoyer entre lapiaz, arbres plus ou moins imposants, afin de rejoindre le point haut. La suite est plus évidente, et simplifiée par la rencontre avec un modeste sentier. La voie est ainsi tracée jusqu’au Sommet du Pinet, qui me confirme avoir choisi le bon coin : en face, les Rochers de l’Alpe et de Belles Ombres subissent les assauts d’une brume tenace.

Je descends quelques dizaines de mètres, et pars en traversée vers le sud dans cette belle lande solitaire, où je m’accorderai une pause avant de redescendre de nouveau par le Pas de l’Echelle.

Inspiré par la randonnée du jour :
C’est le silence de la montagne qui nous apprend le bruit que l’on fait
Avec nos bombes et nos injures, et tous nos idéaux bafoués
Ici la brume comme un refuge enveloppe de blanc, de coton
Les cris, les échos mortifères de ces vaines armées de Scipion
Pusqu’il n’y a pas de guerre sans brui, que le silence se répande
Car c’est un frère plus qu’un ami, dans la montagne et sur la lande.