Sortie du 9 mai 2024 par Olif25 La Dôle (1677m) et Pointe de Poële Chaud (1629m) en boucle depuis les Dappes

Anticyclone annoncé, premier jour de beau temps de ce mois de mai, soleil et chaleur au menu, mais encore frisquet le matin, pas mal de nuages et une satanée bise qui mettra un peu de temps à s’estomper. Un franc soleil s’installera dans l’après-midi, ce qui permettra de prendre le premier érythème solaire de l’année, sur les zones corporelles insuffisamment protégées, le visage, essentiellement.

La Dôle, je ne l’avais encore jamais ascensionnée. Indigne d’un Jurassien, une véritable lacune ! J’avais repéré de longue date ce circuit dans l’excellent livre "randonnées dans le JURA" d’Anne et Jérôme Renac, paru en 2004 aux Éditions Glénat dans la collection dirigée alors par Pascal Sombardier. Un ouvrage-somme, qui recense, du Nord au Sud, toutes les plus belles randonnées à effectuer entre Sainte-Ursanne (CH) et le Grand Colombier, sans exhaustivité, évidemment, mais en ne manquant aucun des sites majeurs pouvant valoir à eux seuls le déplacement. Leur topo intitulé "Tour de la Dôle" n’en effectuait en fait qu’un demi, en plongeant directement sur le Parking des Dappes une fois arrivé au sommet. Celui proposé par Jérémy sur Altituderando permet, en suivant la ligne de crête jusqu’à la frontière avec la France, d’effectuer un circuit plus complet, au prix de quelques kilomètres supplémentaires.

• "C’est encore loin, Monsieur ?" m’a demandé une petite fille croisée du côté de Petit Sonnailley, alors que nous finissions quasiment la descente et qu’elle attaquait seulement la montée, déjà distancée d’une bonne vingtaine de mètres par les adultes qui l’accompagnaient.
• "Je ne sais pas, cela dépend de l’endroit où tu veux aller."
• " Là où il y a la grosse boule blanche."

Lisant une certaine anxiété dans son regard, je n’ai pas eu à cœur de lui donner une fausse joie en lui mentant effrontément pour lui faire croire qu’elle y était presque, alors que le plus dur lui restait à faire. Elle a poursuivi son chemin, sans doute un peu dépitée, mais, je l’espère, quand même un peu motivée pour faire face à la réalité.

10h30, le Parking des Dappes est déjà bien garni. Partir en direction de la Trélasse, c’est la garantie de se retrouver seuls (ou presque) pendant quelques kilomètres, dans un cadre verdoyant et paisible, au milieu des pâturages boisés jusqu’à la Givrine, avant d’arriver au Couvaloup de Saint-Cergue. Le fléchage, tout comme le balisage jaune du Tourisme Pédestre helvétique est jusque là lumineux. Normal, on suit le tracé du gazoduc.

Première digression par rapport au topo initial, non préméditée, due à une perte du signal jaune. Plutôt que de prendre la Route du Vuarne, goudronnée au début, nous poursuivons jusqu’au refuge de la Barillette, un peu plus loin, qui permet de retrouver le balisage et un sentier qui monte droit dans la pente, en coupant à plusieurs reprises les virages de la route.

Arrivés au Restaurant de la Barillette, accessible en voiture depuis Chéserex (VD) et, jusqu’à la fin des années 80, en télésiège monoplace depuis Saint-Cergue, nous suivons un instant le bitume pour passer devant le Chalet de la Barillette, puis le Chalet de la Combe Gelée, en laissant à main droite le Sommet de la Barillette (1528m) et son antenne, avant de bifurquer dans le pâturage boisé en direction du Chalet des Apprentis et du Col de Porte, que nous franchirons par la voie de droite, côté Cabane du Ski-club de Nyon.

Faisant l’impasse sur l’ascension de la Pointe de Poêle Chaud , nous nous sommes concentrés sur le final de la Dôle. Le sentier érodé qui longe au plus près la barre rocheuse est signalé comme non entretenu et potentiellement dangereux, ce qui m’a incité à emprunter le contournement balisé, obliquant légèrement à droite pour passer sous la Croix située à mi-hauteur du sentier, au-dessus d’un ressaut rocheux, avant de finir dans l’herbe sommitale.

Tout là-haut, c’est la foule des grands jours. De près, cette large arête herbeuse est un peu moins glamour, avec tous les équipements technologiques qui la défigurent (y compris la grosse boule blanche, qui s’apprécie mieux de loin), toutes les chaussures qui la piétinent et tous ces cris qui la sonorisent en période d’affluence.

Vite, s’éloigner, prendre le large et la tangente. L’agréable descente par le sentier de crête en direction du Petit Sonnailley nous fait vite oublier le boulevard fréquenté du sommet. Nous y croiserons néanmoins un ou deux groupes de randonneurs et randonneuses, ainsi qu’une petite fille au bord du désespoir, déjà évoquée précédemment.

Il n’y aura plus alors qu’à suivre la route et passer devant la Ferme de la Germine pour rejoindre la piste bleue qui passe à proximité, dans les champs, où la trace herbeuse est néanmoins bien marquée.

Ultime variante, une toute petite amélioration par rapport au topo initial, ne pas rejoindre la RN5 au Tabagnoz, mais poursuivre à droite sur la piste bleue pour arriver au pied du téléski, avant de longer la nationale par un chemin collatéral pour revenir au Parking des Dappes.

6 heures plus tard, fin du Tour de la Dôle, cramé, fatigué, mais content.