Quelques nouvelles du Glacier Blanc

Le 29 octobre 2018 à 19h47
  • Extrait du DL du 28 octobre.

Comparaison 1995-2018
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Les-glaciers-tirent-la-langue

Leurs larmes ne cessent de couler. Elles serpentent dans les millions de m³ de glace, inexorablement, se frayant un chemin vers un avenir incertain. Les glaciers tirent la langue. Ils s’essoufflent, et souffrent.

Les faits sont là. La chaleur grignote petit à petit le passé glorieux de ces géants de glace. Les alpinistes, guides de haute montagne et gardiens de refuge le constatent, les scientifiques le prouvent. Comme chaque année, plusieurs agents du Parc national des écrins (PNE) et l’Irstea (institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) procèdent à des mesures d’accumulations en mai, des mesures de fonte/ablation fin août, puis mi-septembre ; un dernier relevé a été réalisé début octobre. Résultat : en 2018, la langue du Glacier Blanc s’est retirée sur plus de 137 mètres. Le recul du front de ce glacier, en 2018, compte parmi les records. Si ce chiffre, 137, peut faire peur, « il s’agit d’une mesure conjoncturelle essentiellement liée à la configuration du glacier, précise Martial Bouvier, agent du PNE. La mesure peut donc varier d’une année à l’autre sans lien direct avec le niveau de la fonte du glacier de l’année. » En moyenne, sur les dix dernières années, le front du Glacier Blanc recule d’environ 45 mètres par an, « voilà le chiffre qu’il faut retenir ». Trente mètres sur les 30 dernières années. Autres chiffres, concernant 2018 : une ablation de 2,91 mètres d’épaisseur, plus importante que l’an dernier, et liée à la chaleur estivale. « Il n’y a jamais eu autant de fonte entre les derniers relevés, 35 centimètres entre septembre et début octobre, décrit Martial Bouvier. Cela s’est stabilisé à la première chute de neige en octobre. » Sur les 19 années de mesure du bilan de masse, 2 018 fait partie des quatre plus mauvaises années. « Elles correspondent à des années de canicule », ajoute l’agent du parc. Même la neige tombée ne fait pas le poids face à la canicule. « Elle a atténué, mais pas suffisamment, car sa quantité, en altitude, n’a pas été phénoménale. L’automne et le printemps sont les meilleures périodes pour la neige, car elle est plus lourde. Mais celle de décembre, janvier et février ne représente pas un gain énorme. Même avec la neige, il faudrait que l’été ne soit pas chaud. Lors de journées à 6 ou 7 degrés au-dessus des normales, la fonte est multipliée par 4.

Retrouvez le dossier dans son intégralité dans notre édition de ce dimanche 28 octobre 2018.

  • Anecdote.
    La chenille de l’Ecaille des Grisons et la Zygène des sommets ont été observées à 3000 et 3700 mètres d’altitude.
    Trois-mille mètres d’altitude pour la chenille de l’Ecaille des Grisons, 3700 mètres pour la Zygène des sommets. Ces deux papillons viennent de battre, cet été, des records d’altitude, selon le Parc national des Ecrins. La chenille de l’Ecaille des Grisons est un papillon de nuit et d’altitude dont la répartition française est concentrée dans les Écrins.

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