Aiguille de Chambeyron (3412m) par la voie Coolidge

De Jausiers, remonter la Vallée de l’Ubaye.
Dépasser Saint-Paul-sur-Ubaye et la route allant vers Fouillouse (Pont du Châtelard).
Se garer au Pont Voûté (1657m), première traversée de l’Ubaye, en rive gauche.

• Cotation : PD (couloir à 40-45° + passages d’escalade en II/III sur le final).
• Engagement : II (course peu difficile mais assez longue et isolée).
• Longue approche pour atteindre le couloir.
• Chutes de pierres possibles dans le couloir.

Respecter cet endroit où aucune trace de civilisation n’est présente...

Quelques mots...

Un tracé royal ! C’est le terme le plus approprié pour définir cette voie, qui n’est autre que la voie historique d’ascension du plus haut sommet de l’Ubaye.
Il faut dire que M. W.A.B. Coolidge n’a pas choisi le plus évident pour parvenir à ses fins...
De nos jours, l’ascension est certainement plus compliquée avec le retrait du glacier, d’où il ne reste que des vestiges, en début de saison... En revanche, le couloir Coolidge, est moins paumatoire que la voie Gastaldi, la plus fréquentée, en versant Sud...
Une des plus belles ascensions de l’Ubaye, et c’est rare de trouver du monde là-dedans !

L’approche dans le vallon glaciaire de Chauvet

Du Pont Voûté (1656m) prendre le petit sentier menant au Pas de la Souvagea (2885m).

La particularité de ce sentier est qu’il est tracé pratiquement tout droit dans la pente, c’est le plus physique de l’Ubaye.

Monter ce mur en forêt de mélèzes jusqu’à l’altitude 2100m environ où il faudra repérer main gauche le petit cairn montrant l’accès au Vallon glaciaire de Chauvet.

Traverser à plat sur un petit sentier peu visible pendant une dizaine de minutes avant d’atteindre le vallon.

Rester en rive gauche au maximum avant de traverser le torrent (souvent à sec) afin de réellement rentrer dans le vallon dans une zone peu raide.

S’élever au mieux, le sentier se perd beaucoup et les cairns peu présents.

On regardera vite le "mur" qui défend l’accès à la Combe glaciaire de Chauvet (2800m environ).

Le sentier fait sa réapparition à l’approche du mur, le suivre, c’est important sinon ça devient vite très pénible !

La pente dans ce pierrier est de 40°. En début de saison il est enneigé dans le haut, ce qui en facilite la progression...

Au bout de 350 mètres de "mur" nous atteignons enfin la mystérieuse Combe glaciaire de Chauvet", une sorte de cuvette sans traces de civilisation où le temps semble figé !

Un lieu à préserver le plus longtemps possible, c’est un joyau de la nature et il n’en reste plus beaucoup de lieux de ce genre !

Traversée de la Combe glaciaire de Chauvet & ascension finale

Traverser le dédale de blocs par la droite (on peut profiter, jusqu’en fin juillet d’une belle langue de neige à main droite qui remonte jusqu’au glacier)

Atteindre le Glacier de Chauvet un peu plus loin.

PS : Ce glacier ne comporte pas de danger, mais les crampons sont obligatoires à cause de la glace présente !

La voie Coolidge : PD, 40-45°, passages en IIIb sur le haut

Remonter la grande combe glaciaire jusqu’au fond du cirque, sous le Couloir Coolidge, mis en évidence, droit devant et aboutissant au collet Coolidge.

S’équiper de piolets lorsque l’on se situe sous le cône neigeux descendant du couloir.

PS : En fin de saison (août à octobre), il se peut que l’itinéraire soit complètement à sec, on n’empruntera pas le centre du couloir pour négocier la pente mais plutôt à gauche, dans des rochers de piètre qualité, passages de II à III- sur quelques mètres puis éboulis croulants...

Gravir le couloir et ses 200 mètres avec une pente oscillant entre 40 et 45°...

On aboutira au niveau du collet Coolidge, point d’attache à la ligne de crête renfermant le cirque du Chambeyron et où la vue sur celui-ci se dégage franchement.

De là, le cheminement deviendra plus complexe : on grimpe en ascendance dans un éboulis raide et sous une barre rocheuse, en versant Sud et au-dessus d’un raide couloir.

Une cinquantaine de mètres en dénivelé à traverser puis l’on atteint une terrasse : c’est là que l’on rattrape la voie Gastaldi, voie normale classique venant du versant Sud.

Pour l’itinéraire final, on suit les cairns et le cheminement entre les vires et les passages rocheux (II+ max) ; on se faufile dans les blocs sommitaux puis il ne reste plus qu’à gravir le court ressaut sommital, dans un magnifique marbre rose (IIIb) puis s’en termine par une courte dalle aérienne...

Le sommet de l’Aiguille de Chambeyron est là avec son emblématique croix !!

• Cette superbe croix sur laquelle se trouve une plaque métallique a été installé le 23 juin 2006 par une cordée de militaires du C.I.E.C.M (centre d’instruction et d’entrainement au combat en montagne) basé à Barcelonnette et appartenant au complexe d’aguerrissement des Alpes...Malheureusement dissous en juillet 2009.

Par temps clair, le panorama est immense :
au nord : le massif des Écrins, les Aiguilles d’Arves, Thabor, Vanoise, Haute Maurienne, Mont Blanc, Grand Paradis, Mont Rose, ainsi que le Mont Viso
au sud le Mercantour, les Préalpes de Dignes, Pelat, Haut Verdon
à l’ouest : Gapençais, Champsaur et Dévoluy
C’est mythique !!!

La descente de la voie Coolidge

Lors de la descente, on emprunte le même itinéraire qu’à la montée en étant prudents quant aux chutes de pierres dans la désescalade du couloir principal.

Une longue descente s’ensuit dans le vallon glaciaire de Chauvet, jusqu’au Pont Voûté...

Voici la description de la voie qu’à emprunté Mr. Coolidge au début du XXe siècle ! Cela force à l’admiration car à l’époque il n’y avait pas toutes les facilités que l’on a aujourd’hui. Chapeau l’artiste.

Mais en somme, elle n’en reste pas moins honorable car ce n’est pas le moins exigeant des itinéraires, surtout sur le plan physique ! Les 1750m de dénivelé couplés à la voie d’alpinisme s’en découlant ne sont pas à prendre à la légère. Une belle excursion en haute montagne !