Bric Bouchet (2997m) - Voie normale italienne

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
1150m
Durée :
1 jour

Dès que l'on pénètre dans la haute vallée du Guil, la masse rocheuse élancée du Bric Bouchet ne peut qu'impressionner. Situé sur la crête frontalière entre la France et l'Italie, ce sommet est à la fois emblématique du Queyras et des Alpes Cottiennes. Sa voie normale située en versant italien, au départ du col de Bouchet, est équipée de chaînes sur les passages rocheux les plus difficiles et les plus exposés, et permet son ascension en mode "alpinisme facile".

Accès

De Guillestre, suivre en direction du PNR du Queyras, rejoindre Château-Queyras. Continuer dans la vallée du Guil jusqu’à Abriès.
Dans Abriès, prendre à gauche en direction du Roux. Monter dans le hameau et suivre Valpréveyre par la petite route. Parking à l’entrée du hameau.

Précisions sur la difficulté

  • Cette voie équipée est considérée comme la voie normale étant donné qu’il s’agit de la plus facile techniquement.
  • Nombreux passages d’escalade facile mais très exposés où la chute est à proscrire. La plupart de ces pas sont équipés de chaînes faisant même parfois office de main courante, notamment sur de grandes dalles.
  • Cheminement souvent très raide, comprenant quelques passages ravinés et glissants à considérer avec grande prudence, notamment lors de la descente.
  • Ascension à effectuer uniquement par temps sec. Un rocher humide est clairement à éviter car les semelles n’adhèreraient plus assez sur les passages en dalle.

Matériel :

  • Casque obligatoire.
  • Gants fortement recommandés (pour les chaînes).
  • Corde et baudrier pouvant être nécessaires pour assurer et rassurer.

Les infos essentielles

  • Carte IGN :TOP 25 3637 OT Mont Viso - St-Véran - Aiguilles - PNR du Queyras
  • Altitude minimale : 1850 m
  • Altitude maximale : 2997 m
  • Distance : environ 14 km
  • Horaires : comptez entre 6h00 et 7h30
  • Balisage : type PR / couleur jaune pour l’approche, puis points rouges et cairns pour la voie normale italienne.
  • Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Approche au col de Bouchet

Du parking de Valpréveyre, se diriger vers le hameau. Traverser rapidement à droite et à gué le torrent de Bouchet pour rejoindre le départ des sentiers de randonnée. Prendre en direction du col de Bouchet par le sentier du PR balisé trait jaune.

Celui-ci longe le torrent par sa rive gauche en traversant une forêt de mélèzes et ne s’élève que très peu sur quelques kilomètres.

Lorsque le vallon s’évase, le sentier sort des bois et remonte momentanément le long du torrent de Malaure, puis effectue quelques lacet jusqu’à l’altitude de 2230m, où l’on trouvera l’intersection avec le col de Malaure (pancarte). Garder le cap vers celui de Bouchet.

Plus loin, à l’altitude 2409m, laisser à gauche la direction du col de Valpréveyre (pancarte).

Le sentier toujours bien marqué, se redresse franchement et forme de nombreux et courts lacets jusqu’au col de Bouchet (2626m).

Juste derrière le col en versant italien à main droite, est niché de façon surprenante, le refuge Nino Sardi.

La voie normale italienne du Bric Bouchet

Franchir le col de Bouchet, le départ de l’ascension se situe directement à main gauche après avoir dépassé l’impressionnante arête issue du Bric Bouchet.

Repérer également plusieurs marques évidentes à la peinture.

  • Des marques jaunes à ne pas suivre indiquent une trace qui contourne la base du Bric Bouchet par son flanc Est, et permettent de rejoindre le refuge italien Lago Verde.
  • Des marques rouges qui indiquent la voie normale italienne du Bric Bouchet.

Remonter donc en direction du couloir sud en suivant ce balisage de points rouges.

La trace évidente s’élève raidement en lacets. On peut apercevoir rapidement en contrebas le refuge Nino Sardi qui est déjà minuscule !

La sente finit par rejoindre un passage de gros blocs où sont fixées les premières chaînes du parcours.

  • Le passage sur la dalle peu inclinée est facile et les chaînes rassurent plus qu’elles ne sécurisent.

Poursuivre sur cette sente jusqu’à venir buter sur un ressaut, à nouveau équipé d’une chaîne, qu’il faut escalader en le contournant par la gauche afin de prendre pied de l’autre côté, sur une immense dalle qui surplombe à gauche un couloir détritique.

  • Cette dalle, formant une large rampe entre le couloir à gauche et le vide à droite, mesure une cinquantaine de mètres de longueur et est ascendante sur environ la même hauteur.
    Celle-ci est équipée sur toute sa longueur d’une chaîne avec de nombreux ancrages (spits) et se remonte assez aisément en se hissant avec les bras et en s’assurant de bons appuis de pieds sur un très bon rocher relativement adhérant.
    Le passage le plus pentu se trouve au tout début de celle-ci, mais la prudence doit être de mise car un faux pas ici pourrait être fatal...

Arrivé en haut de ces dalles, bifurquer à gauche et poursuivre sur la sente, toujours évidente, mais dans des pentes raides, terreuses et parfois glissantes.

Plus haut, bifurquer vers la gauche afin de venir buter sur un dièdre d’environ 5 mètres de hauteur, encore équipé d’une chaîne. L’escalader en s’aidant de cette dernière pour le remonter. Ce passage est bien athlétique mais s’effectue toujours sur un rocher de bonne facture.

Une fois en haut du dièdre, au niveau d’un cairn salutaire (notamment bien visible pour la descente), se dévoile la partie finale menant au sommet.

  • Celle-ci est constituée de grandes dalles peu inclinée qui permettent de rejoindre aisément le sommet du Bric Bouchet (2997m).
    Ce dernier, orné d’un petit cairn, permet par temps clair, de jouir d’une vue grandiose sur tout le massif, mais également sur celui des Écrins et sur une grande partie des Alpes du Sud.

Descente par le même itinéraire.

Vidéo par Mick1018

Récit par Agarock

Un sommet que l’on aperçoit très tôt quand on pénètre dans la vallée du Guil, que l’on imaginait trop technique pour certains d’entre nous, néanmoins et finalement, gravi par sa voie normale équipée.

Effectivement, ce dédale minéral que l’on doit remonter pour atteindre le "graal" peut en effrayer plus d’un.

Bien sûr, je ne parle pas des personnes pratiquant régulièrement l’escalade rocheuse, mais les rando-alpinistes comme nous, en excluant mon ami Claude, qui en a vu d’autres....

Et ce genre d’ascension se traduira toujours, dans nos mémoires, par le souvenir d’une grande aventure, avec des images saisissantes du vide entrevue sous nos pieds, d’impressionnantes parois rocheuses et d’immenses dalles où des chaînes salvatrices ont été intelligemment fixées par des italiens, passionnés de montagne.

Quelle joie d’atteindre ce sommet, et d’apercevoir Valpréveyre tout en bas, le lieu du départ de cette nouvelle aventure en montagne..

Dommage que cette satanée "nebbia" nous prive encore du côté italien, mais c’est comme ça, c’est la montagne.

Récit par Dyn’s

Fin juin, Cyril me contacte. Il part dans le Queyras et cherche des équipiers. Ça tombe bien, je m’y rend aussi. Après avoir réalisé l’ascension de la Mayt par la crête de Catinat en bordure du massif, je vais rendre visite à Cyril au camping d’Aiguilles. Un de ses amis, Claude, va bientôt débarquer également. Nous prévoyons alors le Bric Bouchet par sa voie normale italienne.

Nous nous retrouvons en début de matinée au camping de Valpréveyre. Nous partons dans la foulée en direction du col de Bouchet. Nous remontons un agréable sentier le long du torrent en bordure d’une forêt de mélèzes. Une approche qui permet de s’échauffer en douceur.

Plus haut, nous sortons sur les pelouses verdoyantes du vallon de Bouchet. La masse rocheuse du Bric homonyme s’impose dorénavant dans le décor. Il impressionne ! La nebbia nous accueille au col et masque alors le sommet convoité. Nous nous équipons, suivons une sente, franchissons un pierrier, puis reprenons la trace sans vraiment prendre de la hauteur. C’est après avoir contourné le flanc sud de la bête que nous nous rendons compte que nous sommes sur la mauvaise direction. Demi-tour.

La nebbia se lève un peu. Nous retrouvons les marques rouges et grimpons le couloir sud maintenant dégagé. C’est bien raide ! Le ton est donné ! Un premier passage chaîné sur une dalle couchée se franchit aisément. S’enchaîne un second dans des rochers lisses déversants. Après le contournement d’un bon ressaut, nous débouchons au pied de la grand rampe. Le départ est plus que raide ! C’est gazeux au possible ! Les longes sont de sorties ! La pression monte lors des changements de longueurs entre les spits. Une main sur la chaîne, une autre à retirer puis à remettre le mousqueton. Sans être trop à mon aise, je suis bien encouragé par mes coéquipiers.

Une fois surmonté ce passage clé, nous retrouvons du terrain en gradins herbeux et terreux, parfois délité. Bref plus abordable !
La brèche sous le sommet se rapproche. L’ultime ressaut défendant l’accès à la cime se présente : un dièdre bien raidasse ! Même avec la chaîne, le passage est athlétique et aérien de surcroit. Ne reste que les dalles légèrement inclinée pour gagner l’objectif du jour. Avec toute cette accumulation de stress, je flippe rien que de penser à la descente ! Sous le coup de l’émotion, l’arrivée au sommet m’est peu réjouissante !

Heureusement Cyril et Claude me rassure. Je me pose, souffle un peu et grignote un morceau. Je parviens à me détendre et peux aborder sereinement le retour. Et comme à chaque fois l’impression de vide se gère mieux à la descente. Avec l’assurage à la corde mené par Claude, tout se déroule sans encombre. Nous regagnons ainsi le pied de la grande rampe. Nous nous félicitons de cette ascension en haut du couloir, puis une autre fois de retour au col, puis à nouveau à Valpréveyre ! Quelle ascension, nous ne sommes pas prêt de l’oublier celle-là ! Un grand merci à Cyril et Claude !

. Randonnée réalisée le 26 juin 2021

. Dernière modification : 29 août 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteurs : , ,

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Afficher les commentaires précédents (3).
  • Joli tout ça !! Toujours séduisant ce Bric Bouchet.
    Il y a une bonne option de descente qui consiste à passer par la face nord et de descendre dans la brèche entre le sommet et la pointe Fournas. On rejoint ensuite le chemin du Col de Valpréveyre par des éboulis.
    C’est pas plus difficile et permet de ne pas reprendre les chaines à la descente !

    Ça donne envie... J-6 avant l’arrivée dans le Queyras 😉

    Le 4 juillet 2021 à 21h19
  • On est pas sur notre faim en contemplant vos nombreuses et belles photos des passages impressionnants de cette ascension ! Ce Bric fait certainement très envie ! Bravo à vous trois !

    Le 5 juillet 2021 à 22h12
  • Merci pour vos retours !
    Bon séjour queyrassin Den’s !
    Il faut remercier Cyril pour les photos dans les passages techniques, ça faisait bien longtemps que j’avais remballé le réflex dans le sac ! Et j’avais plus vraiment la tête à ça ! Ha Ha !

    Le 6 juillet 2021 à 12h26
  • Bravo a tous !
    Vous avez fait la même erreur que moi au niveau de la trace horizontale qui file vers l’italie, elle permet d’accéder à des voies AD/D...
    Je suis étonné de ton niveau de stress sur ce sommet Arnaud. Si j’ai bonne mémoire, tes premiers rappels c’était avec nous sur les yeux de l’Obiou, tu avais bien géré et c’est bien plus impressionnant et "dangereux". Bravo pour la maitrise des émotions, tu nous les transmets bien dans ton récit.
    La voie normale française maintenant bien balisée (trop ....) par les italiens, le plus dur c’est le début en partant du sommet. Ca l’aurait fait pour vous ;)
    Une prochaine fois ahaha !

    Le 24 juillet 2021 à 11h05
  • Merci Mick, bravo aussi pour votre ascension !
    La descente s’est très bien passée, j’étais serein surtout avec les rappels de Claude. Mais, c’est la montée dans certaines longueurs en chaîne avec une seule longe qui m’a fait monté en pression ; certainement qu’avec deux, j’aurais moins stressé. C’était bien la première fois que ça m’arrivait ! En tout cas, je n’y serais jamais monté seul comme tu l’as fait !

    Le 24 juillet 2021 à 23h33
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