Les Batteries de l’Alpettaz (1444m) par Ugine

Se garer au parking à l’entrée d’Ugine, à gauche en arrivant d’Albertville.

Montée soutenue avec peu de répit,

Sur terrain sec, on peut considérer le niveau de difficulté, "Moyen". Avec de la neige, j’opterais pour "Difficile", car beaucoup plus physique surtout si l’épaisseur de neige est conséquente (jusqu’à 50 - 60 cm ce jour voire beaucoup plus dans les congères dues aux coulées). Et qu’on a jugé bon de ne pas prendre les raquettes...

À propos de coulées, je dirais que selon les conditions, un passage sur quelques 40 m juste avant d’arriver au col de l’Alpettaz demande une évaluation. Il m’est arrivé de trouver la route forestière, ainsi que la sorte de raccourci en contrebas, complètement bouchés par les coulées.

Traverser la petite passerelle sur le Canal Lallier juste à côté du parking et commencer à monter sur le Sentier des Glaciers.

Arriver sur un replat et partir à droite sur le Chemin de l’Alliat qui contourne le Fort de Lestal.

Rejoindre le Chemin du Fort puis vers la droite, la Combaz ((altitude 760 m, panneau FFRP) et prendre encore à droite la D103 (Route des Hameaux) en direction de la Batterie.

Traverser le Hameau de Bulles du Haut.

À sa sortie, prendre à droite le "Chemin Rural de Bulles-au-Mérut" (peu marqué mais Panneau FFRP) qui va monter tout droit dans un champ jusqu’à un petit portail métallique (balises FFRP du Tour des Bauges).

Continuer et contourner ainsi la bosse du Char du Mérut (altitude 892 m) et le hameau homonyme pour rejoindre le Chemin de la Combe Céros (altitude 857 m) qu’on empruntera vers la gauche.

Passer à droite du Chalet "Le Morand" pour arriver à une patte d’oie (carrefour de 4 chemins - Panneau FFRP "Le Morand" - (altitude 912 m).

Prendre le sentier le plus à gauche (branche retour du "Sentier Botanique de la Combe Céros") et le suivre en passant successivement près des chalets "Les Tondonniers" puis "Les Fontaines" jusqu’à déboucher sur la Route Forestière de l’Alpettaz (altitude 1279 m).

Poursuivre sur cette piste, passer au Col de l’Alpettaz (altitude 1403 m), obliquer vers la droite, et après un dernier effort arriver à la Batterie altitude 1444 m. Par temps de neige + brouillard attention de ne pas aller flirter avec le bord de la falaise.

Retour dans les traces de montée (sauf un raccourci au début de la redescente).

Et maintenant un peu d’histoire.

En 1873, suite à un rapport du Général Séré de Rivière le Ministère de la Guerre décida de transformer la Place d’Albertville en « Camp retranché ou de manœuvre ».

Pour cela il lança la construction de différentes fortifications autour de la ville afin de verrouiller les différents axes de pénétration d’une éventuelle invasion venant d’Italie.

On construisit ainsi 4 forts (entre parenthèses la date de fin des travaux) : Fort du Mont (1881), de Tamié (1881), de Lestal (1878) et du Villard Dessous (1878).

Pour épauler ces forts, on construisit des batteries et des blockhaus : Batteries de Lançon (1876), de Conflans (1876)et des Granges (1876), Blockhaus du Laitelet (1883), des Têtes (1883) et de l’Alpettaz (1888).

Ces constructions se sont étalées de 1875 à 1888.

On note que le blockhaus de l’Alpettaz (connu aujourd’hui sous le nom de Fort de la Batterie) a été le dernier ouvrage construit, et ce, 5 ans après les autres. Sans doute s’était-on rendu compte que laisser dégarnie les crêtes de l’Alpettaz pouvait rendre intenable la position du Fort de Lestal en permettant à un ennemi potentiel venant de la Haute-Savoie d’installer de l’artillerie là-haut. Et créer aussi de sérieux problèmes à d’autres ouvrages du système défensif d’Albertville.

Mais comme c’est toujours le cas, l’épée ayant toujours un coup d’avance sur le bouclier, dans ces mêmes années, l’artillerie fait des progrès énormes (nouveaux explosifs, obus torpilles, à fusées…). Les résultats de tirs effectués avec ces nouvelles armes sur le Fort de Malmaison ont été accablants pour les fortifications de « type Séré de Rivière ».

À peine construits, ces ouvrages étaient donc devenus obsolètes. En 1914 et ce jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale ils étaient encore occupés par des garnisons plus ou moins importantes ou une organisation comme celle de « Jeunesse et Montagne » en 1943 pour le blockhaus de l’Alpettaz.

Ensuite ce fut l’oubli et les dégradations par le vandalisme et les événements climatiques.

Et ce, jusqu’à ce que des associations locales se créent dans le but de sauvegarder ce qui peut l’être.

C’est ainsi qu’en septembre 1998 est née à Marthod l’Association « Pour que vive le Fort de la Batterie ».

En effet la commune qui avait acquis ce site devant l’ampleur des coûts d’entretien et la dangerosité des ruines avait décidé de tout raser.

Aujourd’hui l’Association avec l’aide de la Mairie et après un très, très gros travail des bénévoles a réussi la restauration du site et en assure l’entretien et l’amélioration de l’accueil avec le projet d’en faire un refuge.

Pendant la belle saison des bénévoles sont là le weekend pour accueillir des visiteurs et les désaltérer ou organiser activités et rencontres à thèmes (voir le site de l’Association).

Le panorama à partir de la cour du fort est tout simplement époustouflant. Boire un café devant un tel spectacle c’est le paradis ! Si vous y allez surtout n’oubliez pas d’apporter une paire de jumelles.

On ne se lasse pas de cette vue !