Pointe Noire de Pormenaz (2323m), tour et ascension par l’arête de Rochy

Sallanches - Passy - Plateau d’Assy - Plaine Joux, poursuivre la petite route descendant au lac Vert, parking au bout de la route, rapidement saturé en période estivale, auquel cas la rando est envisageable au départ de Plaine Joux.

La rando se déroule essentiellement hors-sentier dans un environnement sauvage, notamment dans le versant est de la montagne de Pormenaz, et demande de l’expérience et un certain sens de l’itinéraire, ainsi que de savoir lire une carte. Techniquement, les difficultés, relativement modérées, se concentrent sur l’arête de Rochy, avec quelques passages sur le fil un peu aériens et quelques courts passages d’escalade facile. L’arête elle-même est contournable en montant vers la Pointe Noire de Pormenaz directement par son versant est.

Ascension

De l’extrémité de la route du lac Vert, suivre la large piste montant vers le Châtelet, et poursuivre la piste des Ayères jusqu’aux chalets du Souay. Bifurquer sur le petit sentier "Lac de Pormenaz" rejoignant et traversant le torrent, suivi d’une raide montée.

On atteint une bifurcation où s’offrent deux itinéraires permettant de monter au lac de Pormenaz : A droite, le plus direct est celui de la Chorde, où la raide montée se poursuit, agrémentée de quelques passages raides mais faciles munis de chaînes et d’échelles. Sinon, à gauche, l’itinéraire des Argentières poursuit dans le vallon avant de monter plus en amont, plus tranquille mais plus long, avec quand même quelques traversées exposés au dessus de pentes raides où la prudence est de mise.

Rejoindre l’extrémité nord du lac. Quitter le sentier pour monter à vue au plus facile de larges bosses vers le nord-est, visant un collet séparant les pentes de Pormenaz de ces bosses. On atteint de larges replats vers l’altitude 2040m du côté nord de la montagne de Pormenaz, agrémentés de nombreux petits plans d’eau. Poursuivre vers l’est sur des pentes légèrement descendantes jusqu’à atteindre le lit d’un torrent qu’il faut franchir vers l’altitude 2000m (Plus bas, le lit se creuse et devient difficile à franchir). Poursuivre ensuite vers l’est en descendant un peu plus franchement, visant quelques petits replats vers 1950m permettant de basculer versant nord-est de la montagne. Poursuivre vers le sud-est en traversée légèrement descendante en s’aidant de sentes à moutons pour rejoindre, vers l’altitude 1875m, le sentier horizontal provenant des chalets de Moëde que l’on poursuit jusqu’à basculer versant est de la montagne. A partir de ce point, il est important d’avoir rejoint le sentier, pour éviter de pénibles hors-sentier dans les broussailles du versant est.

Suivre le sentier descendant vers le sud en traversée pour rejoindre le collet de la petite bosse 1844m, derrière lequel se trouve un petit lac. Poursuivre vers le sud à travers un terrain plus ou moins horizontal mais un peu plus chaotique, en essayant de ne pas perdre la sente qui se fait de moins en moins bien marquée. On finit par aboutir vers 1800m dans une large combe ornée de beaux replats herbeux, le Plane d’en Bas.

Plus haut vers 1900m, un autre replat se dessine, le Plane d’en Haut. Quitter la sente pour s’y diriger à vue au plus facile, s’aidant éventuellement de quelques sentes à moutons qu’on trouve ici et là. Traverser ce replat et poursuivre la montée vers le sud à travers des terrains débonnaires jusqu’à finalement atteindre l’arête de Rochy juste en amont du point 2079m.

Remonter l’arête. La première raide bosse herbeuse se monte facilement grâce à quelques sentes. Puis l’arête se poursuit, maintenant assez horizontale et encore assez large. On aboutit à une première petite brèche à franchir. On en sort par une courte escalade facile sur un rocher excellent. L’arête se poursuit tranquillement jusqu’à une seconde brèche, un peu plus aérienne mais sans difficultés, qu’on franchit plutôt à gauche du fil. La brèche la plus délicate est sans doute la troisième, qu’on rejoint par une courte traversée un peu exposée juste à droite du fil rocheux pour en sortir également par une courte escalade facile, mais dans un rocher beaucoup plus délité qui demande un peu d’attention. Cette dernière escalade est éventuellement contournable par une sente sur la gauche. Puis la crête se fait herbeuse et débonnaire, avec la Pointe Noire de Pormenaz maintenant toute proche...

On peut se diriger directement vers le sommet, mais un sympathique petit détour consiste à aller visiter la gouille de la Cha, charmant petit lac perché sur un improbable balcon du versant sud. Pour cela, traverser vers l’ouest les belles pelouses un peu descendantes pour aboutir directement dans le creux où se trouve le lac. On en ressort ensuite en montant la bosse à l’ouest du lac pour ensuite se diriger à vue au nord-est vers l’antécime sud de Pormenaz, puis la Pointe Noire, qui s’atteint par une courte montée un peu aérienne mais facile.

Si on se souhaite pas parcourir l’arête de Rochy, un itinéraire alternatif consiste à rejoindre, depuis le Plane d’en Haut, un autre replat situé plus haut, puis poursuivre la montée à vue au moins raide vers la Pointe Noire, d’abord par la droite puis en traversant vers la gauche sous le sommet, débouchant sur la crête sommitale au collet juste au sud du sommet.

Vue imprenable sur le sud des Fiz, Platé, le haut-vallon de la Diosaz, et surtout les Aiguilles Rouges surmontées par les aiguilles et les glaciers du Mont Blanc...

Descente

Revenir au sud vers l’antécime, puis suivre le sentier descendant dans la petite combe juste au sud de celle-ci, puis descendant vers l’ouest. On rejoint un sentier balisé descendant vers l’ouest en direction d’une petite bosse de lapiaz, un peu incongrue en ce lieu où la roche environnante n’a rien de calcaire.

Contournant la bosse par le sud, on repart ensuite vers le nord en direction du lac de Pormenaz. Selon le sentier choisi, un court passage raide équipé d’une grosse corde fixe doit être descendu. On rejoint l’extrémité sud du lac.

Selon l’envie, on pourra soit descendre par la Chorde, option la plus courte, ou bien le sentier des Argentières, plus long mais plus tranquille, après avoir longé la rive ouest du lac vers le nord.

Détail de la sortie du 27 octobre 2021

La précédente sortie à la montagne de Pormenaz avait permis de découvrir le magnifique et sauvage versant est de la montagne, mais avait aussi laissé un léger arrière-goût d’inachevé, lorsqu’au vu de la sauvage arête de Rochy, celle-ci pouvait être un itinéraire de visu praticable, et surtout très intéressant pour atteindre le sommet de Pormenaz.

On profitera d’une magnifique journée de fin d’automne, une des ultimes occasions de parcourir la montagne en conditions estivales avant l’arrivée de la neige, pour réparer ce petit manquement et aller voir cette arête de près. Mais plutôt que de reparcourir le même itinéraire, splendide mais long, du bas-vallon de la Diosaz, on improvisera un parcours plus tranquille, contournant par le nord la montagne de Pormenaz pour atteindre son sauvage versant est.

Départ vers 11h du lac Vert, c’est parti pour la classique montée vers le lac de Pormenaz en passant par le sentier de la Chorde. Le soleil de fin d’automne est bas, et ce versant sort péniblement de l’ombre, cependant en face, la chaîne des Fiz est magnifiquement éclairée. Pour une fois, on contournera le lac par l’est, histoire de contempler la vue dans les reflets du lac.

On entame le hors-sentier débonnaire pour atteindre le versant nord de la montagne, mais les diverses bosses sont autant d’incitations à de petits détours pour contempler la vue de leurs sommets. Le lieu est magnifique, avec herbes et broussailles aux couleurs de l’automne contrastant avec le bleu des multiples petits plans d’eau parsemant les replats.

On poursuit vers l’est à travers les replats, attaquant la partie exploratoire de l’itinéraire. La carte indique qu’il faut descendre pour rejoindre la trace provenant des chalets de Moëde en direction du versant est de Pormenaz, mais à trop descendre, on bute sur le lit du ruisseau de Chebly, profond et difficilement franchissable. Il faut remonter un peu pour trouver un passage praticable... Derrière, on descend des pentes plus raides mais toujours faciles, en direction de replats qui semblent se dessiner.

Le versant nord-est de la montagne se dévoile, tranquille mais parfois un peu broussailleux. Heureusement, de multiples sentes à moutons permettent de se faufiler aisément entre les rhododendrons. On rejoint finalement la trace horizontale de la carte qui existe bel et bien, même si par inattention on pourrait la confondre avec une sente à moutons quelconque.

Voilà enfin le sauvage versant est de la montagne, dominant le vallon de la Diosaz face à l’envers des Aiguilles Rouges... C’est ici très broussailleux, mais heureusement la sente reste suffisamment marquée. Voilà le petit lac dessiné sur la carte... On poursuit vers le sud. On perd la sente qui se fait de moins en moins marquée, on la récupère, on se mouille les pieds dans quelques marécages, c’est clair que pas grand monde ne passe par là... Mais devant s’ouvrent les replats du Plane d’en Bas, magnifiques aux couleurs de l’automne, retour en terrain connu exploré deux semaines plus tôt.

Après une belle montée hors-sentier au Plane d’en Haut, on poursuit vers le sud vers l’arête de Rochy. Retour au mode "exploration", c’est parti sur l’arête. Le premier raide ressaut, qui de loin semblait le plus douteux, se monte en fin de compte facilement grâce à des sentes. Puis on poursuit la crête à peu près horizontale, qui semble débonnaire... Il n’y a que ces trois petites brèches, qui se dévoilent chaque fois au dernier moment, qui compliquent un peu la progression. Mais en sortant parfois un peu les mains, ça passe sans véritables difficultés.

Et voilà enfin les belles pelouses montant vers la Pointe de Pormenaz, l’exploration est terminée. On ne se privera quand même pas d’un petit détour vers la Gouille de la Cha, histoire de contempler ce magnifique petit lac perché sur son balcon avec vue... Ensuite, la montée au sommet n’est qu’une formalité.

On traînera au sommet jusque vers 17h à contempler la vue... Mais il faut quand même se décider à descendre, histoire de profiter de la lumière colorée du couchant et revenir au lac avant que celui-ci ne plonge dans l’ombre. Une descente magnifique dans un décor en feu...

Le soleil se couche enfin alors qu’on plonge dans le vallon par le sentier des Argentières... La nuit tombe, et la descente de la piste du Châtelet se fait sous les étoiles... Fin de la balade vers 19h30.