Sortie du 14 septembre 2020 par Jean michel AVON Mont Blanc (4810m) par l’Aiguille du Goûter et l’arête des Bosses

Faut-il gravir le mont Blanc ? La réponse est oui, mille fois oui.

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Beau temps sur les 3 jours. Des nuages l’après-midi du jour de l’ascension mais rien de méchant.
Chaud pour un mois de septembre (-4°C au sommet), isotherme à 4300 m !

Récit de la sortie

Beaucoup d’alpinistes confirmés et de guides de haute montagne vous diront qu’ils ne comprennent pas l’engouement suscité par le mont Blanc : course peu technique, longue, très longue, obligeant ses prétendants à passer une ou deux nuits dans un refuge surchargé, hors de prix, où l’ambiance amicale et solidaire de haute montagne laisse trop souvent la place à des troupeaux d’individus irrespectueux et parfois loufoques, venant des 4 coins de la planète.

Ainsi, en temps normal, 15 000 à 20 000 personnes (dont 60 % d’étrangers) se pressent chaque année sur ces pentes glacées afin de tenter d’ajouter ce sommet à leur palmarès et à leur carnet de course, sans doute un peu comme un trophée qui flatte l’égo. Seulement 2000 à 3000 réussissent, ce qui est significatif du manque de préparation d’une frange importante de candidats.

Pour notre petite bande d’amis qui déteste les fortes fréquentations en montagne et qui adore profiter d’un site rien que pour elle le temps d’un bivouac sauvage, nous voilà vraiment servis ! Mais que voulez-vous ? C’est le mont Blanc, archétype de la montagne personnifiée, s’inscrivant au premier plan dans l’Histoire des pionniers de l’alpinisme, ce qui en fait un des sommets les plus connus au monde. Outre la beauté des lieux incontestable, le mont Blanc offre une image romanesque. Peut-on vraiment reprocher cette attirance à tous les aspirants ?

L’idée de tenter ce sommet nous trottait dans la tête depuis longtemps. On s’était toujours dit qu’on irait au mois de septembre, réputé plus calme. Et le déclic s’est produit en plein confinement. Avec la fermeture des frontières et de nombreuses liaisons aériennes, on s’est dit qu’il y avait un bon créneau à saisir pour profiter d’une baisse inédite de la fréquentation. On tente la réservation en ligne aux refuges. Incroyable, il y a des places disponibles ! Alors que ceux-ci sont d’habitude complets bien plus tôt dans la saison. On rameute quelques amis et on confirme. Nos deux guides habituels de Gap, Bruno et Hugo, (le père et le fils) sont disponibles. Les dés sont jetés. Nous irons donc cette année.

Après un été de préparation physique multisports, nous voilà à Chamonix le 11 septembre. Sur le parking de l’hôtel, nous voyons bien le mont Blanc. Il paraît si proche ! Et pourtant, on sait que cela ne sera pas facile. Je prends une photo. Quelques points infimes attirent mon attention sur une crête. Je zoome. Mais oui ! Ce sont des alpinistes qui arrivent bientôt au sommet ! Je ne pensais pas qu’avec un gros zoom, on pouvait les distinguer depuis Chamonix. Dans 3 jours, nous serons à leur place. J’ai d’autant plus hâte qu’il fait beau. Les conditions s’annoncent excellentes, même si nous craignons les chutes de pierres au Grand couloir du Gouter, favorisées par la forte chaleur prévue.

Journée de derniers achats, puis une petite marche jusqu’au lac Blanc pour se dégourdir les jambes.

Le lendemain, nous prenons le téléphérique de Bellevue à la Station des Houches puis nous embarquons dans le tramway du Mont Blanc jusqu’au terminus du Nid de l’Aigle. Et nous attaquons la marche, par le sentier de gauche, en direction du refuge de Tête Rousse. Le terrain est uniquement constitué d’un chaos rocheux, d’aspect morainique et probablement vestige d’un ancien glacier. Sur la droite, l’aiguille de Bionnassay et son glacier assurent le spectacle avec beaucoup d’allure. Sur la fin, la pente se fait plus soutenue, mais le sentier reste commode. Nous débouchons enfin sur le plateau du mince glacier de Tête Rousse pour passer la nuit au refuge. Accueil sympa mais les extras sont hors de prix. A 7 euros la canette de bière basique, pas la peine d’un message de prévention ! (prix à payer pour un ravitaillement par hélico ).

Repas à 18h00. Nous sympathisons avec d’autres groupes. Puis, tout le monde sort du refuge pour assister au coucher du soleil. Les discussions se poursuivent sur les horaires de départ du lendemain en regardant ce spectacle coloré qui donne à l’aiguille de Bionnassay des reflets de confiserie rose. Derrière et haut perché, le refuge soucoupe volante du Goûter est visible, au bord du précipice. Dans le couloir du Goûter, le vrombissement des chutes de pierres et de rochers devient incessant et angoissant. Le soleil a tapé tout l’après-midi. Sur ce gigantesque toboggan, je distingue aisément la course effrénée de plusieurs blocs dans des fumées de poussière. Vu la distance, ces blocs doivent vraiment être de bonne taille (« comme des fours micro-ondes » me dira un guide...). Demain, on va traverser ça… je préfère ne plus y penser et je vais me coucher après avoir préparé mon sac.

Réveil à 5h30. Petit déjeuner à 6h00 (enfin, pas vraiment : 1 thé, une tranche de brioche rassie, une tranche de pain rassis, un morceau de beurre et une petite plaquette de confiture industrielle – vraiment une arnaque ces refuges et surtout prestation guère adaptée aux besoins physiologiques de cette ascension).

On a choisi de ne pas partir tôt et d’attendre la lumière du jour (6h30). On est les derniers. La météo est bonne. On distingue les frontales éclairées des ascensionnistes de la journée, immobiles et réparties sur toute la face du couloir du Goûter, comme de petites lucioles silencieuses. Elle va être raide celle-là. Nous atteignons le couloir du Goûter, dit "couloir de la mort". Il s’est bien calmé depuis hier soir. On le franchi rapidement sans encombre et on poursuit la grimpe dans ce chaos de roches, parfois instables où il faut mettre les mains pour se hisser. Des câbles facilitent la progression.

On débouche sur l’ancien refuge du Goûter et on poursuit sur une crête bien tracée en direction de la forme futuriste du nouveau bâtiment afin d’y prendre un thé, manger nos premières barres de céréales de la journée et laisser des affaires. Dans notre deuxième cordée, quelqu’un est malade. Je l’observe. Il a vomi, se tient la tête. Il n’est vraiment pas en état de poursuivre et il restera au Goûter. Je suis vraiment désolé pour lui. Je comprends alors qu’on est vraiment pas bien acclimatés….

Nous chaussons nos crampons. À partir d’ici, c’est que du blanc. Je suis venu pour ça, pour voir ces étendues de glace suspendues au-dessus des hommes, ces champs de neiges inclinés, ces crevasses et ces formes bleutées, distribuées au gré des vents, tantôt douces et arrondies, tantôt acérées. Que c’est beau. Quelle magie.

Ce spectacle me revigore. J’ai la forme. Je suis confiant. Cordée de 3, je suis le dernier. À la descente, je serai devant. On attaque le dôme du Goûter. La trace monte droit mais effectue quelques lacets. Rien que du classique. Mais c’est long. Comme toujours, la perception des distances est trompeuse. Heureusement que la trace est bonne. J’essaye d’oublier les efforts et les effets de l’altitude en me concentrant sur les paysages et la cordée.

On finit par arriver au col du Dôme. Je commence a être bien fatigué. Derrière, la suite se dévoile. Une descente qui détend un peu les jambes, un replat, puis une brusque remontée vers l’abri Vallot, point de repère incontournable sur l’ascension. On marque une pause sur le replat pour boire et grignoter.

La perspective derrière l’abri Vallot est imposante : on découvre le Mont-Blanc et ses fameuses deux bosses. On repart. Les choses sérieuses commencent. Je me sens intimidé face à cette montagne. La montée de la première grande bosse est raide mais il faut garder le rythme. Dans les parties les plus abruptes, je m’aide de mon piolet pour me hisser et soulager mes jambes qui répondent de plus en plus difficilement. Visiblement, je suis le plus fatigué de la cordée et je réclame plusieurs pauses. 30 secondes me sont de temps en temps nécessaires pour récupérer. Mon ami Pierre m’avouera plus tard que ces arrêts lui faisaient du bien aussi.

Nous poursuivons sur la crête intermédiaire et entamons désormais la seconde bosse. Heureusement qu’elle est moins difficile, je suis épuisé. Cette ascension est bien plus éprouvante que je le pensais. Ce n’est vraiment pas à la portée du premier venu.

La crête est longue après la bosse, mais la pente devient moins sévère. Nous croisons deux cordées qui descendent. Elles nous félicitent comme si nous étions déjà arrivés au sommet ! En fait, quand on arrive à ce stade, normalement on réussit l’ascension. Et ces propos optimistes ont un effet très encourageant sur moi. Je vais chercher au fond de mes forces pour poursuivre.

L’arrivée est un moment irréel, tant on l’a désirée pour mettre fin aux efforts (13h45). Aujourd’hui, je réalise que je planais complètement, avec la fatigue et l’altitude. Félicitations réciproques et photos. Nous profitons du sommet pour nous seuls ! Moment magique.

Il est temps de redescendre. Je passe en tête. Il faut bien prendre soin de cramponner avec les talons pour assurer les appuis. C’est beaucoup moins fatiguant qu’à la montée et j’en profite pour prendre des photos avec de nouvelles perspectives. Et nous encourageons la dernière cordée du jour qui monte dans les bosses. Je sais maintenant que c’est très réconfortant.

A l’arrivée au refuge du Goûter (17h00), nous montons rapidement à la salle commune pour nous jeter sur le pain, saucisson fromage que nous avons monté depuis Chamonix. Moment de partage. Nous sommes les seuls à avoir ramené à manger pour patienter avant le service et c’est une très bonne idée. D’autres cordées viennent piocher dedans. Les discussions vont bon train, ambiance joviale malgré la fatigue. Mais, un peu plus tard, je manque de m’endormir sur la tartiflette servie par le refuge et je vais très vite me coucher, complètement KO.

La descente finale du lendemain est un vrai plaisir. À 6h30, la lumière et faible mais magnifique. Munis de nos frontales, nous progressons prudemment et nous redescendons le couloir du Goûter. Les rayons de du jour atteignent les Rochers des Fiz. On profite bien plus du paysage qu’à la montée.

La descente se poursuit sous un soleil éclatant jusqu’à la gare du Nid de l’Aigle, et met fin à une expérience vraiment marquante.

Nous avons vraiment bien fait de venir...

. Randonnée réalisée le 14 septembre 2020

. Dernière modification : 5 octobre 2020 (Avertissements et Droits d'auteur)

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Afficher les commentaires précédents (9).
  • Bonjour
    Bravo à vous !
    Je pense aussi que cela vaut la peine d’y aller, c’est comme sur une autre planète...
    Votre "stratégie" est intéressante. 1re nuit à Tête Rousse et 2de au Goûter. Ainsi on franchit chaque fois le "couloir de la mort" tôt le matin.
    Avez-vous vu des pierres tomber lors de vos deux passages ?
    Tu dis que l’acclimatation n’était pas parfaite.
    Avez-vous eu des maux de tête au refuge du Goûter ? Si non, l’acclimatation n’étais pas si mauvaise.

    Le 5 octobre 2020 à 11h42
  • Superbes photos et récit passionnant, merci de partager cette aventure qui nous fait un peu croire qu’on y était...

    Le 5 octobre 2020 à 15h48
  • > Votre "stratégie" est intéressante. 1re nuit à Tête Rousse et 2de au Goûter. Ainsi on franchit chaque fois le "couloir de la mort" tôt le matin.

    Tant qu’à le faire en 3 jours, on peut aussi passer 1 nuit à Tête Rousse puis une seconde au Goûter avant l’ascension. C’est ce qu’on avait faite en 93 lors de notre 2e ascension. Ca permet effectivement de passer le couloir quand il n’y a personne le second jour (en fait avant ceux qui monte arrive et avant que ceux qui descendent ne reviennent) et aussi de rester un long moment au Goûter pour se reposer et s’acclimater un peu.

    En pleine forme au petit matin (lever 2h, départ avant 3h) on avait tracé en et on était les premiers au sommet ! Juste magique lever de soleil avec l’ombre de la montagne sur toute la Savoie.

    Et du coup descente avant tout le monde et quasi personne non plus dans l’Aiguille.

    Le 5 octobre 2020 à 16h15
  • Bravo les gars.

    Le 5 octobre 2020 à 19h12
  • Effectivement, ce programme permet de passer le couloir bien tôt le matin en montée et en descente. Cela semble efficace puisque nous n’avons constaté aucune chute de pierre lors de nos 2 passages.

    L’option comporte toutefois l’inconvénient de rajouter 2H30 d’ascension du couloir par rapport à ceux qui partent du refuge du Gouter, et compte-tenu de la suite, ce n’est pas anodin.

    La meilleure formule est celle de Yann qui comporte 3 nuits de refuge (ou 2 en cas de redescente directe). Elle permet une meilleure acclimatation. Comme évoqué dans la sortie, un de nous a présenté les symptômes du mal des montagne. Vomissements, migraine et grosse fatigue lorsqu’il est arrivé à l’aiguille du Gouter vers 9H00. Lorsqu’on l’a retrouvé à 17H00, il allait déjà bien mieux après la journée passée à nous attendre au refuge du Gouter. Il semblait en état de tenter l’ascension le lendemain.

    Le 6 octobre 2020 à 00h24
  • Ca fait rêver...

    Le 6 octobre 2020 à 10h02
  • Je pense,que la stratégie idéale est de partir du refuge de Tete Rousse et rattraper tranquillement la caravane qui part du refuge du Gouter. Effectivement,c’est plus long mais la nuit sera normalement bien meilleure a Tete Rousse .Et le TOP est d’avoir une réservation au Gouter(c’est le plus difficile),cela vous permet de profiter de belles couleurs au coucher du soleil et redescendre le couloir du Gouter le lendemain matin avant que les rayons du soleil ne cognent trop sur la face et le haut du couloir. Attention : Meme la nuit,le couloir "parpine"...C’est vrai que ce passage laisse "dubitatif "et la descente par le Tacul comporte des risques objectifs importants...Comme le Dome des Écrins que je ne fais PLUS...Le temps d’exposition sous les séracs est trop important...
    Mais le Mont Blanc reste une course prestigieuse et magique.
    BRAVO Jean Michel et chouette carnet de course !

    Le 6 octobre 2020 à 12h33
  • et bah vous avez réussi à me donner envie d’aller jusqu’au Mont Blanc, moi à qui ça tentait pas forcément ! (tellement de choses à voir à côté 😉 ).

    On devine bien l’itinéraire sur les superbes photos, mentions spéciales pour 2 qui m’ont mis bouche bée :
    #21 Monde glaciaire, le contraste est génial
    #45 1er rayon sur les Fiz

    bravo merci
    et je prends note des infos pour la meilleure "stratégie" d’ascension 🙂

    Le 6 octobre 2020 à 13h56
  • roycla

    Beau récit qui nous plonge dans cette belle et mythique ascension avec de surcroit des très belles photos merci pour la plongée

    Le 6 octobre 2020 à 15h33
  • Tout en restant dans le domaine du « normal », voici un itinéraire super en boucle (qui demande une bonne acclimatation au milieu) : on rejoint les Grands Mulets depuis le Plan de l’Aiguille. Après quelques heures de repos, départ vers minuit. Petit Plateau, Grand Plateau, Col du Dôme ou celui de la Brenva (un peu plus engagé) et hop ! Au sommet pour le lever du soleil !

    Montée dans une fantastique ambiance nocturne, dans un silence absolu et une grande solitude (Jusqu’à Vallot nous étions deux dans la voie) ! Je conseille une nuit de pleine lune.

    Quelques inconvénients : parties raides, 1800 m de dénivelé, passages exposés aux chutes de séracs, ponts de neiges, louvoiements entre des crevasses dans lesquelles on peut mettre des immeubles….

    Et cette année-là, cadeau surprise, deux échelles himalayennes en alu mises en place pour franchir deux gouffres de glace de 4 à 5 m de large et attachées avec des cordes à des barres à mine. Je me souviens comme si c’était hier du crissement des crampons sur les barreaux et des flexions des échelles… Vains Dieux !

    Autant dire qu’après ça j’ai particulièrement apprécié le sommet. Inoubliable ! Et cerise sur le gâteau, le café génépi face au soleil qui se lève sur l’Europe ! Immense ! On est resté manger là-haut, on n’avait aucune envie de redescendre.

    En ce qui nous a concernés, pour le panache, descente pedibus par le Goûter, etc, jusqu’aux Houches, soit 3800 m de D-. Bah, à cette époque il y avait quelques années de moins et on était indestructibles.

    Dans la traversée du Couloir du Goûter un câble effiloché en place ce jour là, m’a arraché un bon bout de la paume de la main droite et le pote pour éviter deux missiles a fait un bon et s’est ouvert un mollet contre un caillou.

    Des Houches retour à Chamonix en bus..

    Une anecdote :

    Dans la montée on s’est arrêtés à Vallot pour un bout de casse-croûte. On a sorti le kil de rouge, un saucisson à l’ail et tout le reste, ce qui a eu pour effet de vider le refuge… et faire aussi se vider certains ! Tous verts. MDR ! J’en rigole encore.

    Le 6 octobre 2020 à 17h14
  • Bonjour Jean-Michel,

    Merci beaucoup pour ce très agréable texte,
    ...et pour les non moins jolies photos,
    qui grâce à l’association des deux ensemble, donnent effectivement la sensation que l’on a fait l’ascension avec toi.

    Bravo pour la pertinence de la réflexion qui a su profiter de l’occasion en or du Covid pour aller au sommet en ayant anticipé qu’il y aurait peu de monde...

    Le 10 octobre 2020 à 17h38
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