Sortie du 29 septembre 2020 par Lartistepeintre Le Grand Aréa (2869m)

15 à 25 cm de neige tombés 4/5 jours avant, ça a bien fondu depuis, il reste des névés par-ci par-là, assez nombreux au-dessus de 2500 m, mais la plupart contournables.

Depuis le temps que je le regarde des pistes de Serre Chevalier, je vais enfin bivouaquer sur ce Grand Aréa, et être aux premières loges aux aurores pour le somptueux spectacle du lever du jour.

Tu ne trouveras pas vraiment d’infos sur l’itinéraire ici mais plutôt un partage de ce que j’ai trouvé être une belle balade.
Se reporter au topo pour l’itinéraire.

J’ai donc suivi la voie normale (que je découvre) :
Du parking Saint-Joseph, rejoindre l’arête sud, qu’on suivra jusqu’au sommet.

J1

Arrivée parking St Joseph 2172 m, en fin d’après-midi.
Initialement, j’imaginais dormir non loin du parking St-Joseph, et monter le lendemain avant l’aube au sommet. Regain d’optimisme : je tente le bivouac bien plus haut, sur l’arête sud, que l’on rejoint vers 2530 m ! C’est bien trop tentant pour moi.
Optimisme mesuré tout de même : la présence de ce qui semble être des minis replats sur l’arête observés sur la carte IGN a quand même participé à cette décision. Plus une nuit calme annoncée.
Début de la marche 17h15, il fera nuit dans 2h30.

Arrivée sur l’arête sud vers 18h00, c’est tout vu, la tente sera plantée ici sur un petit plat à l’abri de ces rochers, à la cote 2535 sur ma carte IGN.
Au menu ce soir, coucher de soleil derrière les Écrins et plat indien au réchaud, parfait donc.

J2

6h30 : après une nuit d’un grand calme étrange mais bien savoureux, assez unique à ces altitudes, je débute l’ascension sur l’arête sud, de nuit donc.
Emporté par mon entrain pour arriver en haut avant le soleil, et malgré un itinéraire qui paraît-il se lit tout seul en plein jour, je parvins à perdre le fil après un, puis deux névés, m’emmenant farfouiller tout autour de gros blocs effilés, sur la droite.
En faisant le tour par les 2 côtés, je me trouve à chaque fois face à des précipices si peu accueillants (le mot est faible), que cela finit par me faire comprendre que le sommet qui domine dans mon dos et sur lequel je me questionnais à peine sur son origine, n’est autre que le Grand Aréa lui même !
Dans ces moments là, on se console en se disant que cela n’arriverait pas en plein jour, n’est-ce pas ?
Note : ce détour fortuit, a valu une de mes photos favorites : 6h58.

Au sommet vers 7h20, bien accordé avec l’éphéméride du jour, je m’assois et laisse la magie opérer.
La suite de ce lever de soleil fut particulière je trouve, voir les photos de la sortie...

La suite de la matinée :
pâtes et soupes au sommet, en attendant d’être réchauffé par notre astre montant au-dessus de l’horizon.
À la redescente sous un magnifique soleil, je jouerai bien sûr à retrouver les (biens nombreux) endroits où j’ai dévié du cheminement classique à la montée à l’aube, surpris d’ailleurs dans cette recherche par les premiers promeneurs en ascension.