Sortie du 16 janvier 2021 par gegers Traversée de la montagne du Conest, en boucle par Beauregard (1632m) et La Peyrouse (1710m)

Beau au-dessus de 1600m. Vent fort sur les hauteurs

Habituellement, je visite la montagne de Conest comme une randonnée de fin d’hiver, de matins ternes et de neige sale. J’arpente les petits sommets de Beauregard et de la Peyrouse quand revient le printemps, et qu’on déneige ses souvenirs d’un trop long hiver.

Cette année, je n’attends pas les matins blêmes et la neige molle pour m’en aller arpenter ce joli secteur de la Matheysine. Pour une raison pratique essentiellement, puisque la couche supplémentaire de neige, tombée en fin de semaine, semble instable. Sur plusieurs itinéraires appréciés, le risque d’avalanche est donc marqué. Ici, les courbes harmonieuses et les pentes modérées préservent du danger.

A Laffrey, un plafond bas et un temps gris, couplés à des températures glaciales et un vent mordant, me font presque regretter mon choix. Rapidement néanmoins, le plaisir de gambader dans la "fraîche" prend le dessus sur ce satané vent qui se faufile sous la doudoune. La montée au hameau des Arnauds s’effectue sur une route gelée, que je préfère aux sous-bois, les arbres chargés de neige, ployant sous son poids, rendant la progression peu agréable.

Passé le hameau, je chausse les raquettes pour rejoindre le replat de Sagnat. Ici, l’accumulation est impressionnante (sachons raison garder, ce n’est pas la chute de neige du siècle), et malgré les raquettes je m’enfonce d’une trentaine de centimètres à chaque pas. La longue traversée d’un secteur boisé nécessite, en plus, de louvoyer entre les arbres aux branches courbées comme pour symboliser quelque repentance. Finalement, il me faudra plus de deux heures pour rejoindre le sommet de Beauregard, figé dans un vortex polaire, battu par des vents glacials. La neige, soufflée ici, se fait du coup plus portante, et on fait contre mauvaise fortune bon coeur.

Le soleil n’est pas loin, mais je manque encore un peu d’altitude pour être au-dessus des nuages. Je poursuis donc ma progression, en descente tout d’abord vers le Petit Lac, puis en légère montée en direction de la Peyrouse. Dans la brume, je me crois rapidement arrivé ! Las, l’absence de visibilité me fait confondre mon objectif avec le sommet des Trois Têtes... Je poursuis, aidé par un vent de dos, et finis par rejoindre le sommet de la Peyrouse à midi passé, presque quatre heures après avoir quitté le parking ! Mais enfin, je suis au-dessus des nuages, et profite de la vue offerte sur le Vercors, le Taillefer, Belledonne, et sous un soleil qui ne chauffe guère, le Devoluy.

Impossible de s’attarder ici trop longtemps. D’autant plus que s’il était auparavant possible de trouver un maigre abri dans la petite cabane/ station météo, celle-ci est désormais fermée par un cadenas. Je m’en retourne donc en direction du Petit Lac, et, le vent se faisant ici moins fort, je m’accorderai une sympathique pause face au Taillefer à la cabane d’alpage.

La descente, dans une neige épaisse, est un plaisir, les raquettes s’avérant nécessaires jusqu’à la jonction avec la D113. Retour à Saint-Jean-de-Vaulx après 6h30 d’une sortie autant agréable qu’éprouvante !