Sortie du 26 janvier 2023 par Pascal Montagne de Sous Dîne (2004m), par le pas du Roc et le Champ Laitier

Beau au dessus des nuages bas tenaces sous 1700m. Petit vent du nord-est glacial sur les crêtes.

Cette fois, on ne se laissera pas aller à la facilité de poursuivre la route jusqu’au plateau des Glières. Soyons un peu plus ambitieux, l’hivernale au pas du Roc vaudra bien l’effort, on verra jusqu’où il sera possible de pousser la balade malgré un départ tardif.

Il est presque 13h lorsqu’on quitte le parking du pont de Pierre pour le sentier du pas du Roc, heureusement déjà tracé. Le pas lui-même, malgré son caractère aérien, se parcourt sans grandes difficultés, l’encorbellement dans la falaise évitant que la neige ne vienne trop encombrer l’escalier. Cependant, quelques grosses stalactites ont déposé de bonnes quantités de glace sur certaines marches, des crampons n’auraient pas été inutiles. En attendant, la chaîne métallique assurera la sécurité...

La rivière a gelé, la grande cascade ne coule pas. Plus haut, on fera un petit détour par le lit de la rivière vers la cascade supérieure qui s’avérera totalement absente. Seul l’immense porche sous la cascade est décoré de belles stalactites du plus bel effet, mais le lieu serait évidemment à éviter en cas de dégel...

Retour sur le sentier, à travers le petit tunnel marquant la brutale transition entre les pentes du pas du Roc et l’immense platitude du large vallon conduisant au champ Laitier... Le lieu est ici gavé de neige poudreuse, ambiance hivernale à souhait. Il est temps de chausser les raquettes.

Sous le brouillard, le champ Laitier est bien blanc, mais en cette saison il ne produit pas du tout de lait. Après une courte pause au chalet du Plan, on poursuit sans trop de visibilité en direction du col du Landron.

Montée hors traces droit dans la pente au-dessus du col dans une neige un peu pénible, mais plus haut, des nuances de bleu incitent à poursuivre... Effectivement, alors qu’on atteint le petit replat où on rejoint le sentier habituel, voilà soudain le grand ciel bleu au-dessus des nuages...

On poursuit tranquillement la montée sur une trace maintenant bien damée sur l’immense plateau face à la vue magnifique sur les Aravis et le Mont Blanc. Seul petit regret, ici aucune trace de givre ou de neige sur les sapins, l’ambiance est ici moins hivernale que plus bas.

16h30 passé, voilà le sommet, au rebord de la grande falaise dominant l’immense mer de nuages recouvrant les plaines, où au loin seuls les sommets du Chablais émergent, le Jura étant complètement noyé.

Malgré la beauté du lieu, on ne s’éternisera pas trop sur la séance contemplation et photos, car un vent violant et glacial balayait le plateau, faisant voler des volutes de neige. 17h passé, on va tranquillement penser au retour, face à la lumière glorieuse du soleil couchant au-dessus des vagues nuageuses poussées par le vent...

On replonge sous le brouillard alors que le soleil vient de se coucher. Puis la descente vers le col du Landron et le champ Laitier se fera tranquillement dans une ambiance glauque à la nuit tombante...

Après le longuet replat du champ Laitier, le retour à travers la forêt se fera à la lumière de la frontale à travers les silhouettes fantomatiques des sapins enneigés, devant abriter les esprits du lieu maintenant en balade... On entame ensuite la prudente descente de la rampe du pas du Roc, où la complication imprévue sera celle de la glace vive, presque impossible à distinguer de la roche à la lumière de la frontale... Ce n’est pas grave, on n’est pas pressé, on prend tout le temps qu’il faut...

On termine tranquillement les lacets de la forêt, fin de la balade vers 19h30.