Aiguille des Espères (3059m)

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
1800m
Durée :
1 jour

Explorer les vallons les plus isolés du massif, c’est une manière d’apporter à ses escapades alpines un parfum d’aventure. Une approche longue et rugueuse, un final typé haute montagne, une vue insolite sur les lacs de Crupillouse, tels sont les ingrédients de cette course hors du temps. – Auteur :

Accès

En arrivant de Corps ou de Gap par la route Napoléon, prendre la D.985A à Saint-Firmin. La suivre jusqu’à La-Chapelle-en-Valgaudémar. Dès lors, rejoindre le hameau "les Portes".
Poursuivre par une étroite piste jusqu’au parking de la Fouronnière.

Précisions sur la difficulté

Alpinisme : cotation F+ (aucun équipement observé).

  • L’approche : réservée aux montagnards endurants, habitués à progresser sur des itinéraires alpins où il faut avoir le sens de l’itinéraire. Pas de sentiers balisés, ni de parcours classiques dans ce vallon sauvage.
  • Le glacier : il peut être esquivé en longeant sa rive gauche (à droite en montant).
  • Le final : crête aérienne typée "haute montagne" avec plusieurs passages très vertigineux (vires et ressauts). Un pas de (III) sous le sommet.
    Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.

Les infos essentielles

  • Carte : TOP25 IGN 3437 OT Champsaur - Vieux Chaillol
  • Altitude de départ : 1288m
  • Altitude du sommet : 3059m
  • Distance du parcours (A/R) : environ 13km
  • Dénivelée cumulée : 1800m
  • Balisage : aucun sinon quelques cairns
  • Date de sortie : juin 2022
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

L’approche - vers Cros du Jas de la Lauze

Départ : Parking en terre se situant juste avant le pont. Navette (1288m).
Réserve naturelle du parc national des Écrins

Suivre la piste qui franchit le torrent de Navette, passe à côté de la maison forestière, se dirige plein sud pour rejoindre la cascade de Buchardet (1386m).

Descendre un bref instant pour atteindre la petite passerelle qui enjambe le torrent de Buchardet. Juste après, abandonner le sentier en bifurquant à gauche.

Trouver une sente peu marquée (végétation). Remonter la pente en restant attentif pour ne pas perdre la trace (sud-est).

Vers 1705m, gagner un replat gazonné. Dès lors, grimper à droite en direction d’une petite cabane (Le Seylas).

L’itinéraire contourne une formation rocheuse, puis remonte parallèlement au torrent de Buchardet.

Un peu plus haut, traverser l’un des bras du torrent. On y découvre un sentier qui serpente en longeant le bord du ravin. Le parcours s’infléchit progressivement à l’est en se rapprochant des Cros du Jas de la Lauze.

Hors sentier - vers le Glacier Plat

La végétation se maintient jusqu’à 2200 mètres d’altitude et capitule au-delà pour laisser place à un vaste univers minéral.
Aux Cros du Jas de la Lauze, aborder le pied de la moraine de l’ancien glacier de Crupillouse. Opérer un large virage à gauche pour se rapprocher des premiers contreforts rocheux.

Un terrain tourmenté :
Il n’y a pas de voie idéale, mais plusieurs possibilités d’approches en terrain d’aventure. Pour cette traversée, le sens de l’itinéraire et la détermination sont plus que nécessaires.
Il n’est pas facile de décrire avec exactitude ce cheminement complexe. Il faut franchir un dédale minéral en faisant preuve d’initiative, dans une recherche permanente du meilleur itinéraire. Bref, cela va à l’encontre de notre époque moderne où l’on vous sert tout sur un plateau. Plus qu’une ascension, c’est un état d’esprit.

On doit désescalader des petites barres rocheuses, franchir des zones de blocs instables, remonter des pierriers très raides. On y découvre une succession de dalles inclinées qu’il faut grimper en adhérence.

Le parcours s’incurve sur la droite, contourne les parois, et finit par prendre pied sur le socle rocheux qui fut jadis occupé par le glacier.
De là, gagner la moraine du Glacier Plat que l’on remonte par sa rive gauche (à droite en montant).
Si l’on choisit d’esquiver le glacier, il faut se tenir un peu au-dessus de la langue de glace en suivant la crête au sud-est.

Vers 2900m, après une zone de replat, grimper en direction d’une pointe rocheuse. C’est une illusion, car il s’agit de la ligne de crête qui précède le véritable sommet.
Espères encore un peu !

Le final

Un précipice sépare le début de la crête du véritable sommet. Il faut le contourner en suivant l’arête rocheuse.

Trouver une petite vire aérienne qui descend en direction d’un corridor. Escalader les gradins qui se présentent pour atteindre un becquet.

Poursuivre en passant à gauche d’un gendarme, puis dévaler les dalles du couloir pour rejoindre une seconde vire.

La grande vire : ce passage impressionnant surplombe un profond ravin. Selon l’expression consacrée : faux-pas interdit.
Par chance le rocher est sain. Il faut progresser doucement en assurant ses prises de main afin de compenser l’étroitesse du passage.

Les pentes terminales qui s’ensuivent sont très soutenues et le couloir vient butter sur un mur qu’il faut escalader (III). L’ultime grimpette permet d’accéder au bastion rocheux planté sur la ligne de crête : le sommet de l’Aiguille des Espères.

On ne voit les lacs de Crupillouse qu’une fois parvenu au sommet. Quelle récompense !
« Et le tout dans la solitude qui est le plus beau cadeau qu’on puisse offrir à l’âme. »

  • L’Aiguille des Espères vue du Pic de Parières : magnifique photo d’Arnaud.

La descente : vers 2700m, il est possible de prendre un virage plus large pour éviter de repasser aux mêmes endroits.
Il faudra apprivoiser ce relief sioux, souvent piégeux, car émaillé d’un grand nombre de petites barres rocheuses que l’on aperçoit au dernier moment.
Parvenu aux Cros du Jas de la Lauze, il sera plus prudent de rejoindre l’itinéraire emprunté à la montée.

. Randonnée réalisée le 12 juin 2022

. Crédits : Citation : Sylvain Tesson

. Dernière modification : 7 septembre 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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Afficher les commentaires précédents (9).
  • Top, bravo Michel
    La recherche d’itinéraire pour y accéder est sublime, c’est ce que j’aime !
    Encore un ou on ne trouve aucun topo sur la toile, qui tombe, va plus en rester beaucoup !
    Je pense que dans pas longtemps, le peu qui reste suivront !
    Encore un très grand bravo, pour ce topo d’exception !

    Le 21 juin 2022 à 11h36
  • Chapeau bas pour cette ascension éminemment sauvage... Il faut bien du courage pour oser s’y lancer... et une détermination sans faille pour gagner le sommet !
    Ce grand versant (le Cros du Jas de la Lauze) m’avait fait forte impression lors de la descente du col de Val Estrèche, c’est un véritable labyrinthe qu’il faut emprunter pour louvoyer les barres rocheuses... Il doit être assez jubilatoire de sortir des itinéraires tel que celui-ci !
    Encore bravo pour l’ascension, c’est du "très lourd"... mais aussi pour tous ces clichés inédits et ces points de vue incroyables !
    (Et merci de faire la part belle à mes photos !)

    Le 21 juin 2022 à 11h37
  • Merci pour vos messages !
    Cela faisait un moment que je lui tournais autour, et tout comme le Pic de Colle Blanche, on ne trouvait que peu d’indications sur ce sommet délaissé...
    C’est en effet jubilatoire et j’ai bien fait d’en garder sous le pied, car le final ne m’a pas déçu ! Je dois dire que mes deux dernières escapades m’en ont mis plein les yeux 🙂

    Le 21 juin 2022 à 12h45
  • Pfouu !!! Tout est déjà dit dans les commentaires de rab et d’Arnaud, rien à ajouter !
    Félicitations !

    Le 21 juin 2022 à 13h58
  • Magnifique ascension sauvage.
    La trace GPS aidera beaucoup
    😉

    Le 21 juin 2022 à 15h42
  • Hello Sylvain, avec tes topos les plus récents, les Ecrins sont à l’honneur !
    @Alain : c’est la perfection des moyens et la confusion des fins...

    .

    Le 21 juin 2022 à 16h41
  • Wah qu’est-ce qu’il est beau cet itinéraire ! Cette fameuse aiguille où en montant côté Crupillouse, je m’étais demandé vite fait, avant les lacs, si ce n’était pas le Pic de Parières ; en me disant que c’était plus chaud que je pensais ! Plus qu’à imaginer une traversée maintenant que l’on sait que ça passe nord-ouest en faisant une boucle en remontant sur le col de Parières, avec gros dénivelé lol. Bravo pour l’ascension de ce superbe sommet !

    Le 24 juin 2022 à 20h40
  • Hello Rémi,
    Des lacs, cette aiguille se fond un peu dans la masse, c’est du Puy des Baumes qu’elle révèle sa vraie nature. Je me suis senti « l’âme des pionniers », car ce sommet est si peu fréquenté qu’il n’y avait même pas de cairn !

    Le 25 juin 2022 à 06h45
  • Vraiment un très bel itinéraire alpin, isolé, sauvage, on pourrait presque dire "engagé" si je puis emprunter cette formule à l’alpinisme, avec beaucoup de caractère. C’est tentant.

    Le 17 juillet 2022 à 12h42
  • Évidemment, j’entends l’expression "engagé" si l’on considère cette sortie sous l’angle de la randonnée et non de la course Facile d’alpinisme.

    Question pour Michel : comme je randonne toujours seul et que dans ce contexte l’itinéraire m’impressionne un peu, en tout cas pour la partie finale rocheuse et exposée, est-ce le seul itinéraire pour accéder au sommet ? Ou bien la variante descente (néanmoins piégeuse comme tu le dis dans ton topo) est-elle plus facile et faisable à la montée ?

    Le 17 juillet 2022 à 13h04
  • Hello Thierry,
    Au départ, j’avais pensé faire un bivouac aux alentours pour faire une première reco. Finalement, je me suis lancé d’en bas, sans être certain de la justesse de mon itinéraire et avec le risque de devoir rebrousser chemin.
    Le solo et l’incertitude de l’approche accentuent l’impression de vivre une aventure engagée !
    En réalité, sur la partie basse, je suis descendu par une variante plus directe et extrêmement raide que j’ai préféré ne pas mentionner dans le topo car surplombant des barres rocheuses. Si tu loupes le coche... tu es mal !
    Je pense que l’itinéraire est plus intéressant à faire en neige, mais en se contentant de l’antécime.
    Il est en effet possible de prendre le virage plus large à la montée (emprunté à la descente) pour éviter le chaos roche/paroi qui demande plus d’adaptation au relief.

    Le 17 juillet 2022 à 13h44
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