Boucle Les Chapieux - Col des Fours, par la Ville des Glaciers

Par la D925 depuis Beaufort et la D902 depuis le Cormet de Roselend et la D902 depuis Bourg Saint-Maurice

Par terrain sec il n’y a aucun problème, et si ce n’était les pentes raides, un dénivelé qui dépasse les 1000 m et une distance longuette, j’aurais qualifié cette balade de "facile".

Cependant sur la carte IGN des portions de ce sentier, entre le Col des Fours et la Ville des Glaciers, sont signalées comme étant délicates. Effectivement il s’agit de longues portions à forte pente qu’une neige dure et glacée en début de saison, peut rendre extrêmement compliquées.
À cela on ajoutera les ponts de neige sur des torrents bien bouillonnants en période de fonte.

Ceci dit des sentiers de ce genre il y en a plein d’autres en France mais là nous sommes sur le TMB et il vaut mieux avertir !

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui où il y a de moins en moins de neige, quand les premiers randonneurs se lancent sur le TMB, il y a de fortes chances que les gentianes aient remplacé la neige. Mais attention à l’exception.

Se garer aux Chapieux (Parking à droite dès le premier pont en bois traversé sur le Ruisseau de la Petite Tournette à l’entrée du hameau).

Partir sur la petite route goudronnée en direction de la Ville des Glaciers et des Mottets.

Au bout de 1.7 km prendre le sentier à droite (panneau). Passerelle (1674 m) sur le Torrent des Glaciers.

Longer le Torrent des Glaciers rive gauche, passer au-dessus du Barrage de Seloge, et après une série de montées redescendre vers la Ville des Glaciers.

Passer à côté des bâtiments de l’"Alpage Juglaret"(1789 m) et commencer à monter soit par la piste, soit par le sentier (marques jaunes).

Aux Chalets "Les Tufs" (1989 m) partir à gauche. La piste de moins bonne qualité va se transformer en sentier.

Suivre ce sentier bien marqué (par des centaines de milliers de pas), jusqu’au Col des Fours (2665 m).

Traverser le col et commencer la descente en restant plutôt à gauche en longeant la base de la Tête Sud des Fours et rejoindre le Refuge de la Croix du Bonhomme (2433 m).

Longer le bâtiment et aller chercher vers la gauche le sentier qui vous fera descendre tranquillement aux Chapieux via les Chalets de Plan Varraro (2004 m), puis les Chalets de la Raja (1796 m) (Prise d’eau).

Notre Sortie.

Après avoir garé notre voiture, nous sommes allés boire un café et prendre une viennoiserie.

Par simple curiosité j’ai demandé si le passage par l’Alpage du petit Mont-blanc était toujours interdit.

Et là Divine Surprise, bien sûr qu’on "peut y aller ! Et j’ai cru comprendre que c’est une histoire dont plus personne dans le coin ne veut plus entendre parler.

Au départ pour nous, il s’agissait tout simplement d’aller acheter du Beaufort chez l’alpagiste de la Ville des Glaciers et d’aller casser la croûte quelque part vers le Col des Tufs et retour par le même chemin. Ou alors si la sieste n’avait pas été trop longue, rejoindre la Tête Nord des Fours et redescendre sur les Chapieux (bien que je trouve cette descente ennuyeuse).

Mais cette nouvelle ouvrait la perspective d’une belle boucle : Ville des Glaciers - Lac de Mya - Col de Mya et descente sur les Chapieux par le Petit-Mont-Blanc.

Nous avons rejoint la Ville des Glaciers en empruntant le très sympathique sentier en rive gauche du Torrent des Glaciers, qui ouvre la vue sur la chaine qui va de la Tête Nord des Fours au Col de la Seigne embrassant tous les hauts sommets du coin, Enclaves, Bellaval, Tondu, et bien sûr la Reine, l’Aiguille des Glaciers.

Nous avons bien discuté avec les alpagistes, lesquels, à propos du Petit Mt-Blanc ont tenu le même discours que celui entendu le matin,

Nous leur avons aussi posé la question sur le va et vient du grand nombre de fourgons-taxis observés depuis notre arrivée aux Chapieux.

En fait ce sont des randonneurs, pour la plupart étrangers, qui font le TMB via des agences et qui ne veulent pas dormir ni en refuge ni en gite. Des taxis viennent les chercher à leur arrivée, soit aux Chapieux, soit à la Ville des Glaciers, et ils vont passer la nuit dans un hôtel à Bourg-Saint-Maurice. Le lendemain les taxis les remontent jusqu’aux Mottets. Je suppose que tout au long du TMB c’est pareil ; heureusement que je n’étais pas assis sur l’armoire ! La Montagne Fast-Food et Disneyland !

Le sac bien lesté de fromage et confortés dans la perspective d’une belle boucle, nous nous sommes remis en route.

Beaucoup de randonneurs croisés et ma foi,... pas de doute, nous sommes bien sur le TMB !

En débouchant sur le Plan des Fours nous remarquons un panneau sur la sente qui va vers le Lac de Mya. Mille suppositions sont passées dans la tête.

En réalité ce panneau indiquait que le sentier du Petit-Mt-Blanc était fermé... pour cause de travaux de RTE sur la ligne HT !!! Et que "le retour devait se faire par le TMB" !

J’ai juré haut et fort.

Retour par le TMB signifiait soit redescendre, soit se farcir le Col des Fours avec sa bonne grimpette. C’est ce que nous avons choisi. Hardi les cœurs et c’est d’un pas cadencé que nous sommes arrivés là-haut.

Arrivés au Col, nouveau juron en me rendant compte que la semelle de ma Sportiva Népal Extrême de droite était à moitié décollée (après seulement 3 ans d’utilisation !!!).

La montée m’a donné une soif à coller la langue au palais et je me suis mis à rêver de l’eau fraiche du bassin au Refuge du Bonhomme.

Oui mais voilà le bassin était occupé par une jeune femme en tenue légère en train de faire sa toilette. Nouveau juron, mais ce coup-ci entre les dents (on sait se tenir hein ?).

Le savoir-vivre ça va bien cinq minutes, mais là je n’avais qu’une obsession, l’eau que j’entendais couler et j’ai foncé : "Excusez-moi madame, je ne vous voie pas, et j’ai trop soif !".

Elle a éclaté de rire et s’est elle-même excusée de s’être accaparé le bassin, les douches du refuge ne fonctionnant plus. Un souvenir assez précis sur l’atmosphère des dortoirs dans certaines conditions m’a alors traversé l’esprit.

Après quelques sympathiques échanges nous avons attaqué notre descente.

Entre temps un peu plus haut que le refuge nous avions rencontré des gens de RTE qui travaillaient sur un pylône. Nous leur avons expliqué qu’un panneau "fermeture d’un sentier", vaut mieux le planter au début du sentier qu’à la fin.

Le sentier vers les Chapieux a été entièrement élargi et retaillé avec d’amples virages et des pentes relativement modérées. comme si on avait voulu, entre autre, le rendre accessible aux VTT. Cool pour les VTTAE mais pour les VTT musculaires ça restera un sacré chalenge et faudra quand même mouiller sacrément le maillot.

Ma semelle décollée raclait tout ce qui dépassait et faisait le même bruit qu’une claquette de plage. En arrivant à la voiture ma femme était pliée de rire.