La Pare (2971m), Pic des Trois Évêchés (3116m), l’Aiguillon (2095m) en boucle par la crête du Puy Golèfre, le col de la Charrat et le lac du Goléon

De la D1091, peu après Villar-d’Arène en direction du col du Lautaret, prendre la D307 vers les Cours puis dans le village la petite route discrète qui part à gauche vers le lac du Pontet.
Se garer au premier parking, au niveau d un panneau en bois surmonté d’un petit chapeau.

• La crête entre le Clot des Chamois et la Pare est en terre noire raide puis en terrain détritique et cette partie requière la plus extrême prudence.

• L’arête menant ensuite aux Trois Évêchés n’est jamais difficile, ça ne dépasse pas le II, mais le parcours est long et nécessite l’habitude de ce genre de terrain où l’on est en constante recherche du meilleur passage (ici on évolue toujours soit sur le fil qui peut être effilé et aérien, soit légèrement en contrebas à gauche en versant ouest).
  Si le rocher est bon sur le fil, c’est beaucoup moins vrai en contrebas.

• La descente sur le col de la Charrat est beaucoup plus simple, la courte portion rocheuse est bien cairnée.

• La descente sur le lac du Goléon depuis le col se fait à vue dans un vallon encombré de ressauts rocheux et nécessite du flair.

En conséquence de tout ceci, même si techniquement cela pourrait se discuter, et comme on est sur un site de randonnée, je classe le topo en alpinisme, afin de ne pas envoyer les gens au casse-pipe.
Selon une formulation lue sur le site camptocamp que j’ai trouvée très appropriée : "on est en effet ici dans la zone grise entre randonnée alpine sérieuse et alpinisme facile"

A l’automne dernier j’avais repéré la crête du Puy Golèfre en faisant la balade du Signal de la Grave.
Regardant la carte je m’étais dit que ça devait être jouable de rejoindre le sommet de la Pare.
Mais mon entreprise a été vaine car j’ai été bloquée par la neige au niveau de la traversée de la pente herbeuse raide qui contourne la muraille.
En descendant je croise un gars qui monte et en discutant avec lui j’apprends que l’on peut même poursuivre jusqu’aux Trois Évêchés !
Ce sera donc mon futur objectif pour la prochaine fois, le voici décrit ici.

Du parking, prendre le petit chemin en direction du parking supérieur, puis du lac du Pontet.

Là une pancarte indique le sentier menant à l’Aiguillon, que l’on suivra jusqu’à ce qu’il fasse une légère descente.

Le quitter alors pour commencer à monter en oblique vers la droite en direction de la crête du Puy Golèfre, que l’on suivra ensuite.

Arrivé à la fin de la partie herbeuse, deux possibilités :

• continuer sur le fil en surmontant quelques ressauts rocheux (fait à l automne 2022).
• passer légèrement en versant ouest en suivant une trace cairnée au début
  puis en grimpant au mieux dans la pente (fait cet été).
  Attention, le terrain est assez instable, testez toutes les prises et ne restez pas trop longtemps au même endroit.

Les deux options se rejoignent au niveau d’un rocher caractéristique ou un peu plus haut dans une zone pierreuse qui vient buter contre une muraille impressionnante.

De là suivre une ligne de cairns vers la gauche (il y a un gros cairn attirant à droite mais qui ne mène nulle part, ou alors j’ai raté quelque chose), afin de contourner la muraille par une zone herbeuse en versant ouest.

On rejoint alors le replat du Clot des Chamois.

S’ensuit une raide pente en terre noire puis une zone détritique relativement facile à négocier, et une deuxième bien plus délicate où l’on doit passer momentanément en versant ouest .
Attention, c’est exposé et rien ne tient...

Une fois passé ce mauvais moment on arrive dans une zone plus propre où on longera par la gauche de curieux "rochers paravents".

La suite se présente comme une raide pente rocheuse un peu chaotique, mais finalement facile, c’est de la marche.

On rejoint ainsi le sommet de la Pare d’où commence l’arête des trois Évêchés à proprement parler, qui sera plus technique mais jamais difficile : on ne dépasse jamais le niveau II.

Elle se négociera le plus souvent sur le fil, avec des passages effilés et exposés, le plus souvent en dalles, dont une est le crux, à descendre.
À moins qu’on ne puisse la contourner, ce que je n’ai pas testé.

Les passages les plus difficiles peuvent être évités en prenant des vires en versant ouest, puis en remontant vers le fil mais le terrain y est plus fragile, bien tester les prises.

On progresse ainsi sur plusieurs bosses de crête, et le dernier tronçon avant le sommet comporte deux ressauts un peu impressionnants mais finalement faciles.

Une fois au sommet, il y a deux options de descente :

• revenir en bas du dernier tronçon de l’arête et descendre dans le vallon de Roche Noire pour rejoindre le col de Côte Plaine et basculer sur le versant du lac du Pontet.
  Je n’ai pas testé mais d’autres l’ont fait.
  Je n’ai pas choisi cette option aujourd’hui car en passant au lac du Pontet j’ai entendu qu’il y avait un troupeau de brebis dans la zone de cette descente, et je n’avais pas envie de me coltiner les patous au retour.
  Bien m’en a pris car je pense que la 2^e option est bien plus belle en terme de paysages et plus roulante une fois passé le vallon sous le col de la Charrat.

• descendre sur le col de la Charrat par une crête assez facile et bien cairnée dans sa partie rocheuse.

Peu avant d’atteindre le col, basculer en versant ouest dans une pente peu raide en oblique à droite constituée d’un pierrier fin bien agréable, afin de se retrouver en contrebas à l’aplomb du col.

Là on trouve un petit cairn dont la pierre sommitale est orange vif, juste au-dessus d’une crête rocheuse descendant droit dans le vallon.

Malheureusement il n’y a pas de flèche sur le cairn ... J’ai pris la branche de gauche, ce qui est le plus logique à la lecture de la carte pour éviter les barres rocheuses en contrebas.

On descend ainsi dans un terrain un peu pourri mais pas si raide en faisant un crochet gauche-droite.
Continuer à descendre en visant un ravin entre deux zones herbeuses.

On prendra alors la langue herbeuse de droite, que l’on descend puis on traverse un deuxième petit ravin à droite pour prendre une autre pente herbeuse qui se descend facilement jusqu’à une zone moins raide.

Il n’y a plus qu’à rejoindre le lac du Goléon à vue.

Suivre alors le sentier menant au parking de Valfroide, prendre juste après celui-ci la passerelle sur la gauche et la direction l’Aiguillon indiquée sur le panneau.

On remonte ainsi tranquillement de 200m.
Ne pas avoir la flemme de faire le petit crochet au belvédère, ça vaut vraiment le coup.

Il ne reste plus enfin qu’à suivre le sentier en pente douce qui nous ramène au parking après ce beau voyage !