Pointe d’Anterne (2733m), Tête à l’Âne (2804m) et Pointe de Sales (2497m) depuis le Lignon

Se garer au parking du Lignon au terminus de la route éponyme, au-dessus de la Cascade du Rouget et de Sixt-Fer-à-Cheval. Un nouveau parking a été aménagé avec 175 places, mais malgré tout, l’endroit est souvent pris d’assaut !

TRÈS DIFFICILE

Effort : E1 | E2 | E3 | E4 | E5 - E6
(Hors catégorie/Très difficile - rando vraiment très exigeante avec une grosse partie hors sentier et en haute montagne. Les dernières pentes sont très raides et l’altitude n’aidera pas. La distance et le dénivelé cumulé sont très importants.)

Technicité : T1 | T2 | T3 | T4 | T5
(Difficile - la partie en haute montagne nécessite de la prudence, mais quelques cairns pourront aider à la progression. Une trace GPS disponible serait un plus non négligeable. Les pierriers sont casse-pattes, mais se franchissent bien. La crête est assez large sauf près de la Pointe d’Anterne. La cheminée finale de la Tête à l’Âne est peu difficile techniquement (III) mais impressionnante. Les sentiers d’approche et du retour sont cotés entre T2 et T3.)

Risque : R1 | R2 | R3 | R4 | R5
(Élevé - rester très prudent sur la crête et bien prendre son temps dans les pierriers. Attention dans la cheminée, surtout à la descente et faire gaffe dans les lapiaz.)

Cet itinéraire passe dans la réserve naturelle de Sixt-Passy.
Ce lieu est un habitat privilégié pour une faune typique de montagne. Il n’est pas rare de croiser des bouquetins, des chamois ou des marmottes en cours de chemin.
Les chiens sont interdits même en laisse.

Les étapes :

• Départ : Le Lignon (parking)

Partie 1 : Du parking à l’altiplano

• Étape n°1 : Cascades de la Pleureuse et de la Sauffaz
• Étape n°2 : Le Clos de Sales
• Étape n°3 : Refuge et Chalets de Sales
• Étape n°4 : Altiplano des Salamanes

Partie 2 : De l’altiplano aux sommets

• Étape n°5 : Pointe d’Anterne (objectif n°1)
• Étape n°6 : Pointe de la Mitraille (objectif n°2)
• Étape n°7 : Tête à l’Âne (objectif n°3)
• Étape n°8 : Pointe de Sales (objectif n°4)

Partie 3 : Retour au parking

• Étape n°9 : Refuge et Chalets de Sales
• Étape n°10 : Le Clos de Sales
• Étape n°11 : Cascades de la Pleureuse et de la Sauffaz
• Étape n°12 : Le Lignon (parking)

Le parcours :

Depuis le parking, suivre le GR96 qui s’enfonce dans la forêt en direction du Refuge de Sales (panneau). Le sentier commence par longer le nouveau parking du Lignon. Quelques trouées dans la forêt permettent d’observer les impressionnantes falaises de la Pointe de Sales à gauche et de la Pointe Perfia à droite. Après 1,5 km, rejoindre le belvédère sur les fameuses Cascades de la Pleureuse et de la Sauffaz (étape n°1).

Après une très courte pause photo, reprendre le sentier qui devient plus raide et rocailleux pour quelques minutes. Atteindre un deuxième belvédère sur les cascades qui marque la fin de cette portion plus raide et continuer jusqu’à la bifurcation Anterne/Sales. Rester sur le GR96 vers le Refuge de Sales.
Le sentier se rapproche du torrent et une croix gravée marque l’arrivée sur le replat du Clos de Sales (étape n°2).

On peut accélérer la cadence pour gagner du temps.
Traverser le torrent via l’une des deux passerelles pour se diriger vers la prochaine cascade qui apparaît au loin. Après le replat, le sentier s’élève vers le Pas de Sales. Celui-ci permet le franchissement de la falaise qui prolonge celle de la Cascade de Sales. Il est équipé de câbles, mais attention néanmoins aux enfants qui pourraient glisser en dessous. Ensuite, le sentier surplombe le torrent juste avant sa chute.

Continuer de longer le torrent jusqu’à rejoindre la dernière chute d’eau : la Cascade de Trainant. La franchir au prix de quelques lacets. Une fois au-dessus, on découvre la résurgence du torrent de Sales. Après une ascension sympa, rejoindre la deuxième croix qui marque l’arrivée sur le replat abritant les Chalets de Sales. On découvre d’abord la Chapelle dédiée à Saint François de Sales, puis c’est le refuge qui se dévoile : https://www.refugedesales.com/
Continuer quelques mètres pour rejoindre le second groupe de Chalets et la fontaine qui constitue le point de repère (étape n°3).

À présent, laisser le GR96 pour un sentier très discret dans un premier temps qui s’en va vers l’Est en direction des plus hauts sommets des Fiz. Après avoir dépassé le dernier chalet, le sentier se fait plus marqué et il le restera jusqu’à l’altiplano. On commence à prendre rapidement de l’altitude et on franchit une première barre rocheuse. Puis, après avoir passé deux autres barres successives, on aperçoit la silhouette de la Pierre dressée qui marque l’entrée sur l’altiplano. Après un dernier virage, le sentier vient s’évanouir dans le vaste Altiplano des Salamanes dominé au loin par les sommets qui nous intéressent (étape n°4).

Désormais, il va falloir naviguer à vue...
Vous pouvez vous arrêter là et profiter de l’endroit qui vous dépaysera à coup sûr ou décider de continuer.

Maintenant, il faut viser le premier sommet de cet itinéraire : la Pointe d’Anterne qui constitue la deuxième élévation à droite de la majestueuse Tête à l’Âne. Évoluer au mieux en direction du pierrier sous le sommet et prendre éventuellement garde aux patous qui pourraient venir vous voir.

Le passage au pierrier est progressif. Une fois dedans, s’orienter au mieux avec l’aide de quelques cairns discrets. Les pierres étant assez grosses et anguleuses, on progresse plutôt bien dans cet environnement hostile.
L’altitude augmente et la température baisse...

Rejoindre un vague couloir de gravier qu’il faut remonter jusqu’à ce qu’il soit coupé net : bienvenue sur la Falaise des Fiz. On domine le Lac d’Anterne de 700 m ; ça prend aux tripes !!!
Continuer un peu vers le Sud en longeant prudemment la crête. La Pointe d’Anterne se présente face à nous, mais un dernier obstacle de taille nous en sépare : le Couloir de la Mitraille. Le contourner en prenant toutes vos précautions ; pas grand chose ne tient en bien place ici. Une fois du bon côté, grimper la dernière pente croulante jusqu’au cairn sommital de l’impressionnante Pointe d’Anterne (2 733 m - étape n°5). Ce sommet constitue la proue Sud des Fiz séparant la falaise Est de la falaise Sud. En plus de faire directement face au Mont Blanc, il domine de manière impressionnante les environs.

Revenir sur ses pas jusqu’au sommet du vague couloir que nous avons remonté précédemment. Continuer cette fois-ci vers le Nord pour atteindre le second sommet du jour : la Pointe de la Mitraille (2 741 m - étape n°6). La vue est toujours grandiose, mais c’est surtout notre sommet suivant qui se dévoile sous son meilleur profil, à savoir la Tête à l’Âne avec sa fameuse cheminée d’accès. Poursuivre sur la crête devenue bien large jusqu’à un col sous la face Sud. Attaquer la montée finale peu raide jusqu’au pied de la cheminée qui mesure une quinzaine de mètres.

L’escalade de la cheminée n’est pas très dur (III) mais la descente sera plus difficile. Vous pouvez utiliser un équipement d’escalade avec des coinceurs pour plus de sécurité et mémoriser les prises à la montée pour faciliter la descente. Les 5 premiers mètres sont les plus raides, mais le rocher est plutôt sain. Ensuite, la cheminée se couche, mais le rocher devient mauvais.

Un cairn se trouve à la sortie sur la gauche et une vague trace conduit au sommet de la Tête à l’Âne, le point culminant de la Chaîne des Fiz et l’un des plus beaux sommets que je connaisse (2 804 m - étape n°7). La falaise qui domine le vallon d’Anterne est verticale sur 800 m (imaginez un peu le mur : plus de 2 fois la Tour Eiffel) !!! Étant difficile d’accès, ce sommet est souvent désert et vous donnera l’impression d’être transporté ailleurs par rapport à la première partie de cette rando et la foule du GR96.

Il reste un dernier sommet à visiter, mais celui-ci est bien loin. Commencer par revenir au col sous la face Sud. Faire très attention dans la cheminée pour la descente. Des bouquetins pourraient vous projeter des pierres (casque vivement conseillé).
Une fois au col, quitter la crête pour commencer la descente directement dans le pierrier sous la face Sud de la Tête à l’Âne. L’environnement est plus raide qu’à la montée, mais ayant surtout de la pierraille sous nos pieds, on descend assez bien.

En bas, continuer vers le Nord-Ouest pour quitter progressivement le pierrier et retrouver l’altiplano. Il faut maintenant traverser intégralement le plateau jusqu’à son extrémité Nord. De vagues traces aideront dans un premier temps.

Tout d’abord, viser la base d’une petite falaise située à l’aplomb de la Pointe de Chardonnière. Avant d’arriver, l’environnement change : on découvre les premiers lapiaz caractéristiques du Désert de Platé. Une fois sous la falaise, on fait face à une grande dépression. La contourner par la gauche et commencer à remonter vers la Pointe de Sales. Franchir prudemment les lapiaz et remonter quelques couloirs de pierrailles direction Nord/Nord-Est jusqu’à voir se profiler le dernier sommet de cet itinéraire.

Étant complètement hors sentier, la faune locale n’est pas loin et en restant assez discret, vous pourrez peut-être la rencontrer. On finit par faire face à la dernière grande dépression qui nous sépare du sommet. La contourner par la droite et rejoindre la Falaise des Fiz, verticale cette fois-ci sur 500 m ! Rattraper le sentier d’accès à la Pointe de Sales et le suivre jusqu’au sommet pour s’extasier devant un paysage absolument époustouflant (1 400 m jusqu’au fond de la vallée). Même notre parking du départ se devine (2 497 m - étape n°8).

Ce sommet est l’un des rares de la Chaîne des Fiz accessibles par un sentier avec le Marteau et la Tête du Colonney. En revanche, comme les autres, la Pointe de Sales n’est pas du tout réservée aux personnes ayant le vertige !!

Le paysage étant si beau, on flânerait là bien des heures. Mais il faut sérieusement penser au retour qui durera entre 2h et 3h selon vos aptitudes et votre état à cet instant t.

Commencer par emprunter le sentier de Sales balisé par de nombreux cairns qui aideront au franchissement des lapiaz du Désert de Platé. Malgré tout, il faut rester prudent surtout lorsqu’on passe à côté de grands trous dont on ne voit pas toujours le fond. Atteindre le bord de l’Altiplano des Salamanes et le quitter définitivement en amorçant la descente des deux premières barres rocheuses.

Le sentier devient de plus en plus évident et oblique franchement vers le Sud pour contourner les impressionnantes Gorges de Sales qu’il nous faudra rejoindre par la suite. Franchir la dernière barre rocheuse, plus petite, et viser les Chalets de Sales qui apparaissent au loin. La descente est encore longue mais moins raide qu’au début.

Une fois revenu au Refuge de Sales (étape n°9), retrouver le GR96 et le reprendre en sens inverse pour retrouver le parking du Lignon (étapes n°10, 11 et 12).

Note de l’auteur :

Attention, cette randonnée alpine est très exigeante. Une grande partie étant hors sentier, vous avez plutôt intérêt à savoir ce que vous faite ! Ce ne sont pas les possibilités qui manquent dans ce massif merveilleux. La partie tout public peut suffire dans un premier temps pour découvrir le coin, puis vous pouvez viser plus haut lors de votre deuxième visite.

J’ai été très ambitieux pour cette rando parce que je voulais absolument visiter ces 3 sommets emblématiques en une fois, n’ayant pas d’autres alternatives. J’étais bien préparé, de même que mon frère, mais malgré tout, on en a sérieusement bavé, surtout au-delà de 2 500 m ! Les nuages et le vent ne nous ont pas aidé sur les premiers sommets, mais sur la Pointe de Sales, on a eu une très belle surprise : un remerciement de la montagne pour notre visite.

Je vous conseille de ne pas être aussi fou que moi (sauf si vous n’avez pas le choix) et de ne choisir qu’un ou deux sommets pour une fois et de réserver le ou les derniers pour le prochain coup.

Par contre, la Falaise des Fiz mérite bien sa réputation et c’est un endroit à voir absolument. La roche se délite facilement sur les bords, donc n’envisagez pas de vous asseoir au bord de la falaise sauf si vous avez un wingsuit ^^

Je vous laisse voir les photos qui parlent d’elles-mêmes. C’est l’un des plus beaux itinéraires que j’ai eu la chance de réaliser.

"La montagne est très belle, mais elle peut être cruelle."