Punta Bianca della Grivola (3793m)

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
2210m
Durée :
1 jour

La reine Grivola est devancée, face au Grand Paradis, par ses trois chambellanes : la Punta Bianca, la Punta Nera et la Punta Rossa. Des trois, la Blanche est la plus haute, à défaut d'être la mieux individualisée. Blanche ? Sans doute conservait-elle jadis jusqu'aux derniers feux de l'été une calotte de neige. À présent, dès la mi-juillet, la caillasse est à nu. N'importe, elle reste belle, avec ses strates ocres, rousses et noire. Âpre et fière, la Punta Bianca ne se laisse pas gravir -ni même approcher- aisément. – Auteur :

Accès

D’Aoste ou de Courmayeur, prendre la SS26. La quitter à Arvier ou à Villeneuve pour emprunter la SR23 en direction de Valsavarenche.
Après environ 18km, à la sortie du village de Degioz, quitter la SR23 pour prendre à gauche (tête d’épingle) la petite route de Tignet / Nex / Les Toules.
Stationner au bout de cette route, à l’entrée du hameau de Tignet.
Attention : les places de stationnement aménagées sur la gauche appartiennent aux habitants du hameau. Seules les places de droite sont autorisées. Elles sont relativement peu nombreuses (une vingtaine) et il n’y a aucun autre endroit pour se garer.

Précisions sur la difficulté

  • Dénivelé important. Il est cependant possible de réaliser la course sur deux jours en passant la nuit au Bivacco Grivola, petit chalet en bois situé à environ 3320m. On peut, paraît-il y tenir à 12 (mais alors, façon boîte de sardines).
  • passage exposé après la Casa di Caccia.
  • Orientation malaisée, ensuite, pour gagner l’arête ouest de la Punta Bianca. Ce secteur est particulièrement paumatoire et il faut être attentif aux cairns (+ quelques balises jaunes citron discrètes et intermittentes, de fiabilité incertaine).
  • Deux pas délicats (III) au dessus du bivacco Grivola.
  • Portion finale très raide (45°) et instable.
  • Casque indispensable.
  • Dernière eau vers 2550m, dans la combe qui précède la Casa di Caccia. Attention à faire des réserves, surtout en cas de nuit au Bivacco Grivola.

Les infos essentielles

  • Carte : L’Escursionista (1:25000) : n° 3 "Valgrisenche - Val di Rhêmes - Valsavarenche", ou n° 9 "Valsavarenche - Gran Paradiso"
  • Altitude minimale : 1655m
  • Altitude maximale : 3793m
  • Distance : environ 16km
  • Horaires : comptez entre 9 et 12 heures
  • Balisage : Jaune jusqu’à Levionaz Dessous / Sente non balisée mais bien marquée jusqu’à la Casa di Caccia / Hors sentier ensuite (cairns).
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Entrer dans le hameau de Tignet (1665m) et prendre à gauche le chemin (itinéraire balisé n°10) qui descend vers le torrent de Levionaz.

Franchir celui-ci (passerelle, sous une belle cascade) et poursuivre sur le même chemin, qui s’élève en lacets dans la forêt de pins et de mélèzes.

Vers 2230m, peu après la sortie de la forêt, sous une barre rocheuse, une intersection se présente : prendre à gauche (nord-est) vers Levionaz Dessous et le col Lauzon (toujours l’itinéraire n° 10).

On arrive peu après à un oratoire puis au joli hameau de Levionaz Dessous (2285m), campé sur l’arête nord de la Punta Leyser.

Le sentier se réoriente vers le sud-est, bascule dans le splendide vallon de Levionaz et descend en pente douce vers le torrent du même nom.

Le quitter, tandis qu’il poursuit en rive gauche orographique du torrent de Levionaz, pour emprunter à gauche la passerelle qui franchit ce dernier. On traverse une zone humide avant d’entamer la montée dans le versant opposé du vallon, autrement dit le flanc sud-est de la Punta Bianca.

Au tout début, le sentier -non balisé- est discret, matérialisé seulement par les rangées de pierres qui le bordent. Il est ensuite mieux marqué.

Il monte en lacets dans le raide coteau, se faufile entre deux barres rocheuses, part alors vers le nord-ouest et traverse un premier torrent, puis un second, dans un secteur raviné. Il gagne enfin, sur une épaule dominant un à-pic, une petite construction, la Casa di Caccia (cabane de chasse, 2569m), perdue dans l’immensité sauvage et que l’on avait en point de mire depuis un moment.

Passée cette cabane, le sentier traverse à flanc de coteau une combe en entonnoir (il est par endroits déversé : prudence) et gagne une croupe herbeuse assez caractéristique, qui va se resserrant vers l’aval (photo 53).

À ce moment, filer à droite (est), hors sentier, en suivant les cairns -plus fiables, en l’occurrence, que les balises jaunes délavées que l’on repère çà et là.

On aborde alors un large flanc, raide et rocheux, qui exige autant de sagacité que d’attention. Le secteur est en effet paumatoire : tout y est indistinct, sans autres éléments de repère que des cairns par toujours faciles à discerner.

Ceux-ci définissent un itinéraire empruntant les vagues crêtes qui émergent de ce versant uniforme : on gravit ainsi la première d’entre d’elle jusqu’à 2900m environ, puis il faut se décaler à droite pour gagner la seconde, d’où l’on perçoit, plus haut, une petite brèche caractéristique (3100m environ, photos 16 et 18), vers laquelle il faut se diriger pour gagner enfin l’arête ouest de la Punta Bianca.

Là, les choses se clarifient et la suite du parcours se devine plus aisément... Ce d’autant qu’une sente plus ou moins nette fait son apparition.

Cette sente se maintient en contrebas de l’arête, côté sud, pour contourner par la droite les ressauts qui en rompent le fil et cachent le Bivacco Grivola.

La pente se redresse nettement dans les cinquante derniers mètres qui précèdent ce petit havre de paix et il faut trouver son chemin dans une barre rocheuse.

  • Le petit Bivacco Grivola a été édifié en 2010 à la mémoire des guides de Valsavarenche. Tout en bois, il comporte 12 couchages (matelas, couvertures). Premier arrivé, premier hébergé.

Le passage le plus difficile de l’ascension se présente aussitôt après, pour surmonter le large ressaut, haut d’une cinquantaine de mètres, qui domine le Bivacco Grivola.

Il faut pour cela se décaler nettement vers la droite et viser le couloir situé à l’aplomb de l’éperon qui couronne le ressaut (photo 26). La partie basse de ce couloir, très raide, comporte quelques pas délicats et exposés, dans un rocher de piètre qualité.

Une fois surmonté ce passage, la pente s’assagit et si le sommet, désormais visible, paraît encore loin, l’itinéraire à suivre s’impose d’évidence.

Rester d’abord à droite de l’arête pour en éviter les escarpements, puis profiter des belles dalles rouges qui leur succèdent.

Ensuite, à mesure que la crête s’élargit et se redresse, la caillasse se fait de plus en plus instable. Alors qu’on patine dans la roche détritique ocre-rouge, on est impatient d’atteindre la strate grise du bastion sommital... Le terrain y est en réalité tout aussi foireux.

La déclivité s’accentue, dépassant 40° puis approchant 45°. Il faut poser les pieds et mettre les mains sur des bouts de rochers qui ne demandent qu’à se déchausser : prudence, là encore, même si la progression est plus pénible que dangereuse.

Enfin, on parvient en haut de ce bastion. Le Grand Nomenon, à gauche, splendide montagne effilée (3488m), paraît presque chétif. La roche, de nouveau, passe au rouge et le sommet n’est plus qu’à quelques mètres. Il approche. Là, on y est... On y est.

  • La vue ? Au nord, il n’y en a que pour la Grivola toute proche. À l’est, la Punta Rossa et la Punta Nera dominent le glacier de Trayo, hélas exsangue. Au sud, enchaînement sublime : Gran Serra, Herbetet, Becca di Montadayné, Gran Paradiso... À l’ouest, entre Valsavaenche et Val de Rhême : Entrelor, Taou Blanc...

Descente par le même itinéraire.

. Randonnée réalisée le 11 août 2021

. Dernière modification : 7 janvier 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Woah !

    Hallucinant les strates de couleurs sur la photo 49.

    Pauvre, pauvre glacier de Trayo ! Pourtant il n’est pas petit sur la carte.

    Le 5 octobre 2021 à 08h59
  • Bonsoir Yann,
    eh oui, comme partout, les glaciers du Val d’Aoste sont en voie d’extinction. Désespérant...

    Le 6 octobre 2021 à 21h45
  • Si on assemble les # 34 et 35 le Trayo apparait un peu plus grand.

    Le 7 octobre 2021 à 11h16
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