Sortie du 23 février 2020 par gegers Côte Belle (2027m) par le Col Nodry et le Col de Lière

Météo printanière.
Neige présente à partir de 1800m.

J’apprécie en montagne la vue de ces sommets herbeux battus par les vents, peut-être parce qu’ils me rappellent la beauté de la lande écossaise, désolée (mais de quoi ?) et maltraitée en permanence par les éléments. Les glens encaissés, les bens, qui surplombent les lochs, dégagent une ambiance à la fois rude, solitaire et débonnaire, autant de caractéristiques que je recherche en montagne.

En France, les vastes alpages que l’on peut trouver notamment en Isère évoquent largement les étendues sauvages écossaises. A défaut de lande, c’est ici une herbe rase, encore engourdie d’avoir été quelques temps ensevelie sous la neige (bien que celle-ci se soit faite rare cette année) qui tapisse des sols habituellement piétinés tout l’été par des troupeaux d’ovins. Sur le plateau matheysin, le Sénépy ou la Montagne de Conest offrent un terrain de jeu appréciable pour les amoureux de ces vastes étendues accueillantes. Un peu plus loin, et un peu plus haut, de beaux pâturages d’altitude situés dans le discret secteur du Beaumont constituent une porte d’entrée idyllique dans les Écrins.

Au départ du Col de l’Holme, c’est le printemps. Les sols sont secs, la fraîcheur relative, et un soleil déjà chaud m’accueille alors que je sors de la forêt pour atteindre le Haut Col. La présence de la neige est ici anecdotique, et on retient principalement du lieu la vue saisissante sur les pentes tourmentées du splendide Obiou. La montée, soutenue mais régulière, traverse les alpages pour contourner le Mont de Rousse. Au replat à 1800m, la neige se fait cette fois plus présente et accompagnera le reste du parcours. En traversée, tout d’abord, jusqu’au Col Nodry. Puis le cheminement devient plus sauvage alors que l’on traverse un sympathique champ de neige pour rejoindre le Col de Lière. face à l’imposant Gargas. Les 100m restants, pour atteindre le sommet de Côte Belle, s’effectue dans une neige ramollie mais portante. Des Vercors aux Ecrins, en passant par le Taillefer, la vue porte ici au loin sur plus de sommets que je suis capable d’en nommer.

Après une longue pause, face à l’Obiou, je poursuis sur la large crête en direction du Colombier, qui surplombe avec prestance le Valbonnais. De retour à la Porte du Vallon, je décide de taper tout droit, plein ouest, dans les belles pentes enneigées qui permettent d’atteindre 300m plus bas, le Clos de l’Alpe où quelques randonneurs prennent le soleil. Je contourne l’épaule nord du Mont de Rousse et rejoins, par une belle piste, le Haut Col emprunté à l’aller.

Je poursuis en direction de la Bergerie, et contourne les Roberyrettes par le sud afin de profiter plus longuement au soleil. Tout d’abord par la piste, que je quitte rapidement pour taper droit dans la pente, je redescends en direction du Col de l’Holme, Une sortie entre printemps et hiver, dans de biens accueillants alpages.