Sortie du 20 mai 2021 par patrick73 Grand Coin (2796m) - Grande Turra (2780m)

Brouillard se déchirant au départ, puis grand beau temps, 0°c à 7h15 à la Ramasse.

Conditions pour le ski assez bonnes, toutes sortes de neige sur l’itinéraire après les intempéries et les chutes de neige (on va de la tôle vitrifiée, à la profonde mouillée, du plâtre bien compact aussi, un peu de poudre et quelques passages en moquette !)

Horaires : La Ramasse 7h15 => Sommet 11h30. Gros traçages dans les pentes au-dessus du Suiffet, gavée, et 45 minutes de stop vers 2500 pour essayer de réparer mon p**** de couteau qui s’est cassé (grrrrrrrrrrrr)
Descente Grand Coin 12h => Pont Lapouge 13h, la Ramasse 13h30

Dénivelée 830m,
Difficulté 2.3- 200m/30°, passages à 35°

Le Grand Coin 2796, à ski, pente NW et NE, depuis la Ramasse, le 20 mai 2021.

"Fenêtre météo"

L’occupation principale de ce début de vacances est de scruter en continu les bulletins météo… Chercher la fenêtre qui nous laissera quelques heures pour skier, imaginer la quantité de neige tombée, soufflée avec cette Lombarde de folie qui décape tous les sommets.

Enfin une journée de beau temps, et encore la matinée va être nuageuse disent-ils !

Vu les conditions on ne va pas chercher les grandes pentes, le risque "nivo" ne descend pas, ni la trop haute altitude compte tenu des cuchons de neige qui sont tombés.

Le Grand Coin… Parfait ça ! On monte où on veut et on descend où on veut aussi. Alors peut être qu’un couloir Est comme il y a quelques années…

Ce qui est amusant, quand on connait bien un coin, une combe, c’est la facilité avec laquelle on arrive à se paumer, à faire n’importe quoi.

Et là ?... Champion du monde.

Pourquoi ne pas avoir remonter tranquillement les pentes Est ? Pourquoi avoir traversé au-dessus du Suiffet dans la forêt où c’est le plus raide, le plus plaqué ???

Bref c’est passé, on a tracé et on a retrouvé le soleil au-dessus de la forêt quand les brumes se sont dissipées. C’était sublime.

Le versant N au-dessus de nous est en ruine ! Décapé, ce ne sont que cailloux pointus, on appelle ça « les requins » et des plaques de glaces. Alors on part sur le versant Ouest, qui est quant à lui bien plaqué.
Autant dire qu’aujourd’hui on n’est pas serein.

Bon an mal an, on arrive sur la croupe sommitale après une montée superbe quand, en passant sur un rocher (avec les skis bien sûr) j’entends un grand « craaaaaaaaaaaac ».

Et m… J’ai cassé un couteau ! Et je fais comment sur la croupe sommitale en glace ? Parce que bien sûr pour ne pas alourdir les sacs on n’a pas pris les crampons.

Pendant 3/4h je m’évertue à essayer de remettre à peu près en état de marche mon couteau en vrac, dans des rafales de vent qui me gèlent avec une onglée pas possible… Ah mais la galère aujourd’hui.

Et puis j’y suis arrivé, enfin presque je l’ai remonté à l’envers mais ça le fera pour les deux cents derniers mètres qu’il reste à monter.

Enfin la petite brèche, c’est magnifique, le vent c’est calmé la douceur revient.
Et puis la récompense, une descente de « ouf » sur ce grand versant où on va chercher la poudre en versant Ouest et la moquette à l’Est par de superbes grandes traversées.
Absolument génial.

Et trop vite comme d’habitude nous revoilà au point de départ, déjà impatient de recommencer.