Sortie du 8 mars 2022 par François Lannes Les Clos de Cornillon (1550m) par le sentier sud et le ravin de Forane

Après un peu plus de trois mois d’hibernation, il ne fallait pas rater cette belle journée de soleil. D’autant moins que les nombreuses semaines d’attente, à ronger son frein pour motif de neige, avaient usé la patience.

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Récit de la sortie

Récit d’une journée comme on les aime

Et voilà, le gros de l’hiver a passé. Le mois de mars est entamé. Les neiges tombées sur les montagnes commencent à fondre. La saison 2022 des randonnées à pied va pouvoir commencer : chic !

En novembre dernier, j’étais venu faire une première visite aux Clos de Cornillon. Tout au long de ces semaines d’hiver, l’impatience avait poussé fort dans l’attente de revenir sur place. Or donc maintenant, début mars et dans ce versant plein est, les neiges devraient avoir fondu suffisamment pour faire cette visite espérée.

L’accès par la combe de Farfayet n’est pas conseillé en ce tout début de saison. En effet, la dernière partie de la montée, celle qui arrive à 1550 m, se passe en versant nord. Forcement le sentier sera alors recouvert de neige et la progression certainement impossible à faire. Sans compter que, de plus, il y a une traversée scabreuse à faire dans le couloir d’avalanche de Farfayet - même si la neige est stable.

Il faut donc choisir l’accès par l’autre côté, celui exposé à l’est. Et comme je ne le connais pas encore, le programme de la journée est ainsi tout trouvé.

Gardant un souvenir précis des murs de pierres sèches construits pour la protection du sentier contre les éboulis, et le souvenir des éventrements partiels que ces murs avaient subis, il avait été ajouté quelques outils à l’équipement afin de pouvoir travailler correctement à l’amélioration du chemin : une paire de gants de maçon, un sécateur, une scie égoïne venaient compléter le classique piolet sur le sac à dos. Ainsi, que ce soient des cailloux, des ronces, des arbustes ou des branches, j’étais prêt à toute éventualité et rien ne pourrait empêcher l’expérimentation de ce nouveau parcours.

Heureux comme un bambin d’école primaire, je me lance un peu vite dans les premiers lacets. Le cœur, en adulte responsable, a tôt fait de calmer l’impétueux garnement, et de ramener la troupe à un rythme plus convenable. Ainsi vont les choses dans l’équipée…

Dès la première épingle, un travail de reconstruction se présente.

Sac au sol. Genou à terre. Mains gantées.

Et me voilà, poussant telle grosse pierre sur le côté, éjectant telle autre (plus petite !) dans la pente dessous, dégageant l’assise pour les futurs blocs de la base de soutènement… Je suis en train d’apprendre sur le tas - et sur le tard - comment confectionner un mur.

Le premier résultat n’est pas bien joli-joli. Toutes les faces des pierres sont de guingois ; en plus rien n’est appairé, avec de nombreux espaces qui apparaissent entre les blocs. Bref, l’œil n’est pas vraiment satisfait du travail. Mais les bras eux, et le dos, réclament une pause. Pour l’instant, ce « mur de débutant » tient en place et semble pouvoir durer quelque peu. Je vais en rester là, et tâcherai de faire des progrès lors du prochain chantier.

La suite du cheminement fait passer au pied d’un éperon rocheux. Il s’agit du contrefort inférieur du Colombaret, ce très gros « caillou » en partie basse du versant. Un peu plus loin, à l’occasion d’une trouée dans la forêt, éclairée par le soleil matinal, sa haute face verticale et lisse apparaît. Quelle belle allure ! Je me régale.

Dans ce versant, la forêt est entrecoupée de nombreuses portions d’éboulis. Et ces éboulis fournissent du coup de très bons points de vue sur la plaine des Sables, avec son découpage géométrique des champs de culture. En cette saison d’hiver, avec la neige qui a pâli les herbes, le paysage est plutôt morne. Il me tarde d’être en été et de pouvoir profiter de ce que j’imagine devenir un magnifique camaïeu de verts.

En attendant, la progression continue sans difficulté, et le sentier monte en altitude par une légère pente. Le versant est long avant d’en arriver au bout, dans la combe du Treuil.

Tout ayant une fin, j’arrive à cette combe.

Ici, le soleil ne parvient plus au sol. En effet, cette combe est mise à l’ombre par la crête du Fort, nettement plus haute, située juste au sud, et qui bloque les rayons. La neige a donc du mal à fondre aussi vite qu’ailleurs. La conséquence en est que le sentier est encore rempli de cette neige, qui reste dure, ce qui rend la marche désagréable.

Un peu moulu par mes apprentissages de maçon, ce matin, la situation impose de faire maintenant le casse-croûte de midi.

En faisant demi-tour, sur le même chemin et à quelque distance de là, j’avais repéré l’arrivée d’un sentier venant du bas. Curieux de comprendre par où passe cette autre trace, je l’emprunte. Elle est assez discrète, nettement plus que le sentier principal. Mais son encoche dans le sol est bien visible, et les épingles sont régulières et nombreuses en sous-bois. Je me prends au jeu, et descends de plus en plus. Je compterai 22 épingles !

Revenant insensiblement vers le fond de la combe du Treuil, cette trace se remplit à nouveau de neige. Etant encore loin de la plaine, il n’était pas question de faire l’acrobate sur ce parcours, certaines parties pouvant être en neige très dure et donc présenter un risque non négligeable. Le choix est donc fait de remonter ces cent mètres de dénivelé, pour reprendre le sentier principal, sans surprise lui. Cela permettra de profiter encore un peu du soleil d’après-midi.

Chose décidée, chose faite.

Cette descente en pente douce du sentier principal est très agréable. Il faut en profiter à plein. Et tout se déroule simplement, normalement, jusqu’à la voiture.

La prise de connaissance, aujourd’hui, avec cette partie des Clos de Cornillon fut parfaite, et je suis enchanté de la journée. Il ne reste plus qu’à en programmer quelques autres encore, et le tour sera complet !

Nota : En novembre 2021, lors de ma première visite, je n’avais pas lu ce compte-rendu de Michel Pila, sur Bivouak.net. Je ne l’ai trouvé que plus tard, en décembre. Cette sortie de Michel date de mai 2009 ; et je n’ai rien trouvé d’autre entre 2009 et 2021, ce qui montre bien que peu de randonneurs vont dans ce secteur. Ce qui est un tort....

. Randonnée réalisée le 8 mars 2022

. Dernière modification : 19 mars 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

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  • Que voilà une sortie (et un texte) originale, avec cette fois les photos !
    A part le fait de faire le maçon, que je salue mais dont je n’aurais pas eu l’idée, dégotter des sentiers oubliés ou peu fréquentés me botte bien !
    Et du coup tu me donnes une idée, à explorer au départ de La Paute, mais j’attendrai la fonte totale de la neige....

    Le 20 mars 2022 à 00h11
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