Sortie du 3 avril 2022 par Pascal Sentiers "alpins" du Grand Salève - Boucle par les sentiers des Buses et du Solitaire

Quelques éclaircies entre les stratocumulus poussés par la bise noire, se densifiant au cours de l’après-midi. Frais pour la saison.

Au début, c’était juste une petite sortie sans prétention pour aller revoir les paysages saupoudrés de neige fraîche, histoire d’en profiter tant qu’il y en a... Inutile d’ailleurs d’aller plus haut vers des objectifs plus ambitieux, la plupart des massifs étant accrochés par de gros stratocumulus poussés par une bise glaciale...

Départ vers 13h30 des hauts de la Croisette. Direction le haut du sentier d’Orjobet, qu’on poursuivra en direction de la vire de la Corraterie. Après une petite halte dans le trou de la Tine, on poursuit sans difficultés sur la vire. Certes, la neige est là, mais pas trop abondante. La température proche de 0°C lui donne une consistance cohésive, pas trop pulvérulente ni trop fondante, et les semaines de temps printanier qui ont précédé ont supprimé tout risque de sous-couche dure et gelée. Avec un minimum de prudence, on progresse sans difficultés.

La vire est rapidement expédiée, profitant des dernières éclaircies avant que les nuées ne viennent boucher le ciel pour de bon. On poursuit tranquillement la trace en forêt en direction de l’observatoire, débouchant par moments sur le plateau balayé par la bise. Non, il vaut mieux rester en forêt.

Du coup, au sommet de la Grande Gorge, profitons de la trace qui y est faite pour descendre, on pourrait aller jusqu’au rocher de 11h et remonter ensuite.

Quoique, avec ces conditions certes atypiques mais finalement plutôt bonnes... Faire une boucle par le sentier du Solitaire ? Ici, ce n’est pas tracé du tout, mais ça vaut la peine d’aller voir...

Sous la neige, la sente n’est guère visible, mais on arrive quand même un peu à la deviner. Il faut quand même sonder un peu avec les pieds pour s’assurer qu’on le pose sur quelque chose de suffisamment plat, mais curieusement, cette neige s’avère pas vraiment problématique, voire parfois même rassurante... Seule difficulté : sous certains dévaloirs, on se retrouve parfois avec de la neige jusqu’aux cuisses.

Voici le crux du parcours : la raide montée pour atteindre la vire supérieure. Un raide dévers terreux recouvert de neige, auquel fait suite un ressaut plus raide encore... Hélas, le piolet n’est pas du voyage, et les gants se reposent dans la voiture... Heureusement, avoir aussi oublié les chaussures de neige et du coup, être en grosses d’alpi sera ce qui sauvera la balade, C’est donc à coups de pieds et de bâton qu’on arrivera à tailler sous la neige dans les feuilles mortes et la terre un cheminement praticable. Et pour la partie la plus raide, il faudra débusquer sous la neige les providentielles racines permettant de s’agripper pour le franchir, en fin de compte plutôt facilement. Et voilà, il n’y a plus qu’à continuer...

La suite se fait plus étroite, et on fait la trace au ras de la falaise, en prêtant quand même attention à certaines stalactites qui peuvent se décrocher en raison du rocher encore chaud des semaines estivales précédentes. Deux passages étroits et exposés demandent aussi de la prudence, mais, sous la neige, on sait qu’en cherchant un peu, il y a de quoi poser les pieds...

La vire se termine et voilà enfin la Petite Gorge, qu’il n’y a qu’à traverser pour rejoindre le plateau de l’observatoire par l’Échelle de Jacob. Retour au plat, retour à la civilisation...

Le retour ne sera qu’une longue traversée du plateau sommital balayé par la bise pour finalement redescendre vers la Croisette. fin de la balade vers 17h.