Sortie du 21 août 2022 par gegers La Botte (2248m), le Grand Van (2448m), le Petit Van (2439m), la Croix de Chamrousse (2253m), en boucle

Estival en altitude. Mer de nuages gonflant en cumulus.

Ils sont là. Oh, ce n’est pas la population des grands jours, ils sont à tout casser une douzaine, pas de risque que les Vans souffrent aujourd’hui d’une surpopulation de bouquetins. Et pourtant ils sont là. Dans la brume cotonneuse comme dans la pluie salvatrice. Sous un soleil ardent comme dans les frimas de l’automne. Ils sont là tandis que certains s’échinent à vouloir placer vainement de nouvelles remontées mécaniques sur leurs territoires. Et tandis que tandis que nous nous amusons à présenter comme un exploit l’ascension de sommets dont les pentes sont leur quotidien, ils sont là.

Je n’avais pas forcément prévu de m’en aller voir les bouquetins des Vans en cette matinée estivale, mais la météo annonçant la formation de cumulus en montagne dès le milieu de matinée, je préfère jouer la proximité. Finalement, si j’aurais pu conserver mes plans initiaux (les Ecrins et les Grandes Rousses ont largement été épargnés, au contraire du Vercors et de la Chartreuse), il n’y a ici nul regret à avoir, tant cette nouvelle visite des Vans n’a pas failli à la réputation du secteur.

Je démarre à 6h30 du Recoin de Chamrousse, et décide de monter directement vers la Croix, laissant de côté le chemin des Lacs Robert. J’emprunte les raides pistes de ski (noires et rouges) pour avaler rapidement les presque 600 mètres de dénivelé. Au sommet, les herbes roussies donnent au lieu des airs d’automne. Je poursuis en direction du Col des Trois Fontaines puis du Col des Lessines, et démarre à l’ombre, dans une fraîcheur appréciable, l’ascension du Vallon des Vans.

Tout d’abord pénible et minérale, la montée se fait de plus en plus agréable à mesure que le vallon s’ouvre sur de belles pentes semi-herbeuses. A mi-chemin, je rencontre les premiers bouquetins du jour, une mère et son petit qui, peu farouches, paissent paisiblement à quelques mètres de moi. Je prends le temps de longuement écouter et observer ces nobles animaux, accueillant le soleil sur mes épaules rafraîchies par mon inactivité.

Je poursuis la remontée du vallon, et atteins son point haut ou paissent une demi-douzaines de bouquetins, tous jeunes, et qui ne semblent guère effarouchés par ma présence. De nouveau, je tente de me faire une petite place discrète à courte distance de la harde. Quelques renâclements me signalent que je dérange certains animaux, et je décide donc de laisser les bouquetins tranquilles pour m’en aller parcourir la belle crête menant au Grand Van. Puis, me dirigeant vers le sud, je parcoure tranquillement les pentes débonnaires du Petit Van, d’où la vue se fait autant appréciable que celle de son voisin.

Laissant les bouquetins vaquer à leurs occupations, je redescends dans le vallon, et poursuis par le chemin de montée jusqu’au Col de la Botte. Il est bientôt l’heure du déjeuner, je pousse jusqu’au sommet pour une longue pause afin de recharger les accus. Celle-ci terminée, je rejoins la Croix de Chamrousse puis le Recoin par les pistes rouges et noires empruntées le matin. Décidément, le vallon des Vans ne manque jamais à sa promesse.