Sortie du 9 septembre 2022 par jump38 Cime de la Condamine (2940m) par Pelvoux - Vallouise

Ciel très nuageux en matinée se découvrant au fil des heures pour devenir quasiment tout bleu en fin de journée. Températures très fraîches au sommet.

Préambule : 29/07/1993, nous sommes en vacances à Vallouise ... il est 3H30, je réveille ma fille (13 ans et demi) et le plus âgé des deux fils (9 ans et demi) alors que Claudine et le plus jeune de nos fils continuent leur nuit. Nous partons pour la Condamine. 6H, il fait jour, nous prenons le petit déjeuner (chocolat chaud) au bord du sentier, face à la Blanche. 8H30, nous sommes au sommet. 12H30, nous sommes de retour au gîte ... les enfants ont eu droit à des félicitations par les personnes que nous croisons en cours de descente.

Arrivés à Vallouise hier, après une balade en boucle à la Gardiole, nous partons ce matin pour la Condamine , 29 ans après que j’y sois monté avec deux de nos enfants ; pour Claudine, qui a fait la Tête des Lauzières lors du même séjour en 1993, ce sera une découverte au delà du Col de Vallouise.

Ne connaissant pas la viabilité de la piste qui mène au ’parking’, nous laissons la voiture en bord de la route. Il est 8H45. Le topo nous annonce 45 minutes de rab ... en fait en une vingtaine de minutes, sans courir, nous sommes au ’parking’. La météo n’est pas ’top’, le ciel est bien encombré.

Dans la forêt, pas un bruit, pas un chant d’oiseau, pas un souffle d’air ... rien, silence absolu impressionnant ! L’air est humide, la fraicheur du petit matin persiste. À la sortie de la forêt nous avons même droit à quelques gouttes de pluie. Un moment de doute ; et si les prévisions météo étaient complètement fausses ? D’après celles de la veille, il devrait déjà faire beau ? Décision est prise, on continue. Et puis arrivent des trouées de ciel bleu, de plus en plus belles, de plus en plus larges.

Même 29 ans après, nous savons que la pente faible du remarquable sentier fait qu’il y a des kilomètres ; mais on monte à un bon rythme et nous voilà au plateau (cote 2359m) d’où la fin de l’itinéraire pour rejoindre le Col de Vallouise nous apparait. Alors que nous sommes dans les pentes qui surplombent le plateau, nous voyons un randonneur qui nous suit.

Sans être difficile, la fin de la montée au Col de Vallouise, est un peu impressionnante ; nous montons avec précaution, passons deux petites ravines où il vaut mieux ne pas partir dans la pente sur la gauche. Enfin nous débouchons au Col de Vallouise où le randonneur qui nous suivait débouche quelques minutes après ; il nous dit aller aussi à la Condamine où il n’est jamais allé.

Après une petite pause nous attaquons la partie finale d’accès à notre sommet du jour. Une bonne sente existe. La fatigue commence à se faire sentir. Nous négocions le premier passage, où il faut mettre un peu les mains, légèrement différemment du randonneur qui nous précède et dont on suit l’évolution. Nous arrivons au deuxième passage qui tient un peu de l’escalade facile. Enfin nous sommes sur cet étrange plateau sommital et le relais qui coiffe la cime est maintenant visible, apparemment tout proche ... mais apparemment seulement ! 13H15 ... après quatre heures trente d’effort et 1500 mètres de dénivelé, nous y voilà ! Nous sommes heureux d’être là, moi 29 ans après y être venu, et Claudine qui découvre ce sommet singulier au panorama magnifique.

Il est temps de s’installer pour casser une croûte qui est plus que bienvenue. Nous conversons avec le randonneur solitaire qui, plus rapide que nous, nous a précédés. Il fait froid, petite doudoune et coupe-vent ne sont pas de trop. Tout en mangeant, nous allons un peu dans toutes les directions pour admirer le très vaste panorama, qui n’est malheureusement pas ce qu’il doit être avec un ciel sans nuage. Claudine a le regard tourné vers la toute proche Tête des Lauzières (souvenir, souvenir). Le Pelvoux (autre souvenir ... 1978) joue les timides et ne se montre pas totalement.

Il est maintenant clair que l’amélioration météo va se confirmer au fil des heures et que, probablement, la visibilité sera parfaite en fin de journée ; mais nous savons que la descente sera longue (9km). Alors, on quitte à grand regret ce sommet ... où nous ne sommes pas sûrs de revenir !

La descente sera effectivement longue. Nous ferons une assez longue pause au cœur du magnifique cirque sous le Col de Vallouise. On se dit que ce bel endroit pourrait faire l’objectif d’une belle balade ... pour plus tard ... lorsque nous ne pourrons plus aller plus haut ! L’endroit est propice à de belles photos avec la lumière presque automnale qui magnifie les différences de coloration des roches.

Nous restons un long moment, seuls ; dans ce bel environnement, dans cette belle montagne. Quel bonheur ! Puis nous reprenons la longue descente au cours de laquelle nous ne verrons personne.

Il est presque 19H lorsque nous rejoignons la voiture ... bien ’entamés’ mais profondément heureux.