Sortie du 9 février 2023 par Pascal Pic Boré (1974m) et Pic des Mémises (1674m), en boucle par le col de la Creusaz

Grand beau, assez froid mais presque sans vent, un peu brumeux sous 2000m d’altitude.

Est-ce bien raisonnable ? Il est déjà 15h30 passé lorsqu’on quitte le col de Creusaz pour une boucle de presque 15km et 1000m de dénivelé, alors que le soleil se couche dans à peine plus de 2h...

Faisant confiance au damage de l’itinéraire depuis les dernières chutes de neige il y a presque deux semaines, on se mettra en mode "léger", les raquettes ne seront pas du voyage, le combo du jour sera chaussures semi-rigides et crampons d’alpi, les anciens à lanières s’adaptant bien à la souplesse des chaussures. Ces derniers ne sont pas vraiment nécessaires par ces conditions car la neige n’est pas gelée, mais ils offrent une foulée efficace avec un excellent grip de l’avant du pied tout en préservant le déroulé du pas, ce que les raquettes ne permettent pas. L’idéal pour une progression efficace en neige dure, en espérant qu’elle le soit sur l’essentiel de l’itinéraire...

Voilà qui permet un départ sur les chapeaux de chaussures, même si les quelques promeneurs croisés sur le bas sont un peu surpris de cet équipement "overkill"...

À chaque bifurcation, on se pose la question de savoir s’il est bien raisonnable de poursuivre vers le Pic Boré, ou sinon de se contenter d’une boucle vers les Mémises. Mais peu importe l’heure, on a choisi l’objectif...

Il est 17h passé lorsqu’on débouche sur l’alpage de la Neuva. Le soleil est déjà bien bas et inonde le lieux de couleurs malgré la brume qui tamise la lumière. Il faut maintenant quitter la trace et monter dans les grandes pentes vers la crête sommitale. Ici, c’est plus pénible, on s’enfonce un peu, surtout dans les grandes plaques ne neige déposées par le vent. Ce sera le seul endroit où on regrettera un peu les raquettes. Heureusement l’enneigement n’est pas trop abondant, et on trouve quelques zones pelées sur la crête où on ne s’enfonce pas trop.

Le soleil se couche alors qu’on aborde tout juste la crête sommitale. Dommage, on manquera la vue des sommets des Alpes suisses colorés par le couchant. Il manquait 30min à peine...

18h passé, enfin au sommet. Le froid se fait mordant et les couleurs sont déjà bien froides. On ne prolongera pas trop la pause contemplation, direction l’itinéraire de descente par le petit couloir du versant nord. La corde à nœuds est en place et la neige y est excellente, aucune difficulté.

Il n’y a plus qu’à dévaler les pistes de ski face au lac Léman plongeant dans la nuit et aux rives de la riviera vaudoise qui s’illuminent progressivement. Choisissons la piste rouge, fraîchement damée et suffisamment raide pour permettre quelques belles glissades...

Il fait déjà bien sombre lorsqu’on atteint l’arrivée du télécabine des Mémises. Vu l’heure, on pourrait se laisser aller à la facilité et poursuivre sur le chemin traversant directement en pente douce vers le col du Pertuis, mais il serait dommage de ne pas faire la "totale" par la crête et le Pic des Mémises, histoire de découvrir ce que le panorama sur presque tout le lac Léman donne de nuit...

On terminera tranquillement la crête à la lumière de la frontale, profitant d’un superbe panorama. La marche en crampons est toujours aussi agréable, permettant maintenant de ne pas trop faire attention à la neige dure pas vraiment visible de nuit. Ceci est notamment important dans la descente des lacets sous le col du Pertuis, notoirement difficile lorsque les passages répétés transforment rapidement le raide sentier en toboggan glacé abominablement scabreux.

Retour tranquille dans le calme de la nuit, fin de la balade peu après 20h.