Sortie du 14 juillet 2023 par Peyuko Rocca Blanca (3193m) en boucle par l’arête Nord et le Col de Stroppia (2865m)

Parfaites : pas trop chaud, avec juste une petite brise.

Ce matin avec Silvia nous partons de Saint-Ours d’emblée chacun à notre rythme, avec comme point de rendez-vous le lac du Vallonnet Supérieur.

Après avoir vu le topo de Mick et Rapha au départ de Fouillouse, je me suis dit qu’en montant au Rocca Blanca en suivant le topo de Michel, il devait être possible d’en descendre par le raide versant nord-ouest et ainsi éviter un aller-retour. Ça serait aussi une occasion pour découvrir les lacs du Vallonnet.

J’avais bien vu qu’il y avait cet autre topo de Rabah, mais puisque coté PD, je ne l’avais pas envisagé, ni même regardé pour tout dire.

Je me sens plutôt en forme aujourd’hui, tant mieux vu ce qui m’attend, et grâce aux bonnes indications du topo, je parviens au sommet en 3h. Avant d’obliquer à l’est dans la dernière partie de l’ascension, j’ai observé le terrain versant nord-ouest et entrevu un possible itinéraire de descente. Confiant, je me dis que ça va le faire !

Mais une fois au sommet, avant de redescendre vers ce passage, je suis attiré par la ligne de crête qui mène au point 3163m.

Je vois alors un cairn, puis un autre, plus bas, et d’autres encore. S’il y en a autant, c’est qu’il doit bien y avoir un "chemin". J’hésite un moment car contrairement à "l’itinéraire" que j’avais repéré plus tôt, ici, je n’ai pas de visibilité sur la totalité du parcours, et le terrain n’est pas des plus accueillants.

Je me lance malgré tout, tous ces cairns sont trop tentants ! En revanche, ils sont si nombreux qu’il n’est pas évident de savoir quelle voie suivre. J’y vais donc en tâtonnant et compte tenu du terrain, mieux vaut prendre son temps.

Je finis par me retrouver au-dessus d’une petite cheminée (le deuxième pas de III indiqué par Rabah) qui ne m’inspire pas confiance. Sur sa gauche, un pas de II assez exposé ne m’inspire guère plus mais au moins, c’est dans mes cordes.

Une fois cette désescalade réalisée, plus de cairns. Et de nouveau, la pente au nord-ouest, axée en plein vers le lac du Vallonnet Supérieur, m’appelle. Je pense ainsi atteindre rapidement mon but mais je déchante vite car le terrain est terriblement croulant. Je ne peux même pas descendre en ramasse, c’est trop instable, ça parpine à tout va sous mes pieds et au-dessus, des bouquetins font rouler de grosses pierres dans le couloir où je me dirige.

Cette galère semble interminable et après avoir descendu une bonne centaine de mètres, je me dis qu’il aurait sûrement été plus judicieux de continuer sur la crête, même si je ne voyais plus de cairns.

Je visualise alors une possibilité de rejoindre cette crête nord, en progressant en dévers (joie !) et en remontant une cinquantaine de mètres (autre joie !), en privilégiant des parties rocheuses pour une meilleure accroche.

C’est pénible, mais finalement moins que la descente infernale, et ça paie puisqu’en quelques minutes, je retrouve la crête, bien plus "douce" à cet endroit et où une sente est même visible jusqu’au col de Stroppia.

Voilà, j’y suis. Du col, les contreforts du Massour forment une forteresse colossale. Quant au lac et à Silvia, ils sont enfin à portée de pieds.

Après la pause casse-croûte, nous redescendons ensemble. Les pentes douces et herbeuses sont bien agréables mais le dernier kilomètre et demi de piste, après les Prés du Jas, nous paraitra interminable, d’autant que la chaleur commence à se faire sentir.

Une fois rentré, je découvre qu’à la manière de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, j’ai plus ou moins suivi l’itinéraire de Rabah sans le savoir ! Comme j’ai évité (malgré moi) les pas de III, cette rando reste pour moi dans le domaine du "difficile", voire F max, mais qu’importe la cotation, c’était une bien belle aventure !