Sortie du 29 février 2024 par Dyn’s Rocher du Baconnet (1808m) par Chauplane et la Croix des Têtes

Stratus sur les vallées, ciel dégagé et brumeux au-dessus.

Chauplane, 5h45, je claque la portière, c’est parti pour percer la mer de nuages... Les panneaux me guident vers l’alpage dominant le hameau. Le sentier remonte une prairie puis disparaît. Même avec la frontale, je ne vois pas grand chose dans la purée de pois... Je file droit dans une pinède peu dense, et finis par recouper des traces de passages dans la neige. Le sentier est récupéré. À main droite, il me semble distinguer le rebord de la crête dans le brouillard qui s’épaissit.

À un moment donné, les traces se poursuivent peu ou prou à l’horizontale. Je fonce sans réfléchir... J’ai toujours l’impression que le fil de la crête est juste au-dessus... Mais non, ce n’est pas possible, je ne prends plus de dénivelé ! Allez, je coupe en pleine pente jusqu’à rejoindre le bord des falaises. Cela ne sera pas la dernière péripétie de l’ascension... si j’ajoute la petite galère du lapiaz recouvert de neige...

Le stratus se troue l’espace d’une poignée de secondes, laissant apercevoir fugitivement un bout de ciel éclairé par la lune... Les brumes se referment... Ce n’est pas encore joué !
Soudainement, je vois clair dans la grisaille de l’aube, la mer de nuages est percée... Inexprimable sensation d’extase...

À l’est, derrière les Écrins, une nappe de brumes s’enflamme peu à peu... Le soleil se lève dans une atmosphère autant étrange qu’extraordinaire... La chaleur se fait vite sentir, et pour le coup, c’est bien agréable après être resté planté comme un piquet au frais ! Encore un dernier tour d’horizon et j’entame la descente. Histoire de faire durer le spectacle, un banc de chocards m’offre une valse des plus renversantes. Enfin, c’est le retour dans les bois embrumés, une ambiance mystérieuse à nulle autre pareille...