Vires caillouteuses : risques ?
Bonjour à tous,
En tant que randonneur (non initié aux techniques de l’escalade simple ou de l’alpinisme), j’emprunte parfois pour rejoindre les crêtes des passages minéraux raides constitués d’un empilement de cailloux (« vires caillouteuses » ? Je ne suis pas certain du terme). Un exemple de ce type de passage peut être aperçu sur cette photographie : https://www.visinand.ch/Sommets/Culan/2016_09/2016_09%20Culan_219.JPG
Le franchissement de ces pierriers, sur lesquels je ne suis pas serein, m’inspire quelques questions :
Est-il possible, en empruntant ces passages, d’être emporté par un éboulement massif causé par une déstabilisation de toute la couche de pierres à la suite d’un mauvais appui ? Ou ces pierres sont-elles empilées de manières bien stable ?
Le port d’un casque est-il recommandé et suffisant pour se prémunir de la majorité des risques associés à ce type de terrain ?
Y a-t-il des techniques particulières pour les gravir (et les descendre) ?
Est-il possible de réaliser ces franchissements à plusieurs, sans que cela pose un risque pour les autres randonneurs ? Jusqu’à présent, j’effectuais ces itinéraires seul, en m’assurant que personne d’autre ne soit présent en amont ou en aval.
Merci d’avance pour vos réponses éclairées et tous les conseils que vous pourriez m’apporter !
T’aurais pas des chihuahuas à tout hasard ? 🤔
Bonjour, ,
Au vu de la photo, rien de bien méchant. Cela semble même plutôt pas périlleux du tout. Le port du casque est recommandé quand il y a des passages où des chutes de pierres sont régulières.
Il y a plein de configurations qui peuvent conduire à des chutes de pierre… Plein d’éléments entrent en jeu (type de roche, déclivité de la pente, conditions météorologiques etc...).
Quant à un gros éboulement, généralement quand une montagne présente des signes de faiblesses, d’enfondrement les autorités locales essayent d’anticiper et d’interdire l’approche du secteur dangereux (exemple le mont Granier du côté de Chambéry) car les montagnes potentiellement dangereuses sont relativement bien suivies car il y a souvent des signes avant-coureurs. Après le risque zéro n’existe pas.
Merci pour vos retours, j’en déduis que, sur ce type de terrain, il est généralement très improbable que le passage d’un randonneur occasionnant une chute de cailloux entraîne la déstabilisation de tout un pan de roches, même en descente, et que les roches sont assez bien ancrées individuellement. Merci !
@max38 : effectivement ça me rappelle quelqu’un.... !
Après avoir retrouvé et lu la référence du « chihuahua » (et franchement quand même bien ri, même si cela ne devrait pas s’y prêter), je me rends davantage compte que les randonnées que je pratique seul sont peut-être au-delà de la limite que je devrais me placer en ce qui concerne la dangerosité. Partir sans expérience sur du T4 voire T5 est une entreprise périlleuse. Ma priorité est de trouver quelqu’un qui pourra me former sur le terrain pour me donner les bons savoir-faire qui devraient réduire considérablement les risques auxquels je m’expose.
Même si je suis rassuré par votre analyse du terrain que j’ai décrit, rétrospectivement, je n’aurais pas dû m’engager seul sur ces chemins, même s’il s’agissait des meilleures randonnées de ma vie. La prochaine fois, je tâcherai de partir sur ces crêtes avec des personnes connaissant ce type de terrain.
Il n’y a pas de règle immuable, selon la pente, bien sûr que ça peut partir. La photo ressemble beaucoup à des plaques de schiste, si seulement quelques plaques partent, gros danger de coupure (chevilles, membres ou main, c’est du vécu dans les Dolomites) et déséquilibre comme un vulgaire jeu de quilles que seront les randonneurs sur ce terrain.
Un casque n’est pas superflu mais il ne faut pas croire que ce sera la parade à tout accident corporel.
Sur ce genre de terrain, il n’y a pas de technique de franchissement répertoriée. Ce terrain nécessite d’être agile et délicat comme un chamois, une aisance qui ne s’apprend pas dans les livres mais résulte d’une longue pratique et d’un don (un chat !) que tout le monde ne possède pas.
A plusieurs, il faut se comporter comme sur un terrain avalancheux : distance et délais adaptés entre les individus, observation entre les individus et du terrain...
C’est un type de terrain que l’on ne va pas chercher pour le plaisir du risque encouru mais plutôt parce qu’il n’y a pas d’autre alternative !
L’angle de frottement interne d’un éboulis est situé autour de 35° (un peu plus si c’est des brèches, un peu moins si c’est des éléments roulés). Conclusion, plus ta pente est proche de cette limite plus l’équilibre est précaire, ce qui peut être le cas pour des éboulis récents (=régulièrement alimentés ou des moraines instables régulièrement érodées). Avec des pentes plus faibles il n’y a pas de risques d’effondrement massif (ce qui ne veut pas dire que des pierres ne peuvent pas descendre de manière isolée). Avec des pentes plus fortes il arrive de provoquer des instabilités "locales" en marchant, ça peut être très amusant comme les descentes de pierriers dans le Dévoluy ou beaucoup moins drôle quand il s’agit de gros blocs dans l’oisans... En général l’instabilité ne concerne pas plus que quelques mètres carrés de la couche très superficielle de l’éboulis mais quand c’est des blocs massifs il ne vaut mieux pas laisser un tibia dessous...
NB : à moyenne altitude l’absence de végétation caractérise assez vite les éboulis instables. A plus haute altitude, la présence d’affleurements rocheux dans les pentes d’éboulis indique souvent que la pente atteint son maximum.
NB2 : je suis inquiet pour les chihuahuas