Sortie du 24 juin 2023 par Valentin Ayela Grand Paradis (4061m) par le refuge Victor Emmanuel

Le plus Grand Paradis sur Terre peut s'atteindre d'Italie, dans le Val d'Aoste. C'est une ascension facile techniquement, mais qui demandera certaines ressources en endurance pour sa deuxième partie.

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Récit de la sortie

/Le Grand Paradis est un 4000 facile des Alpes.

En partant de ce constat, je voulais en faire un sommet d’entraînement pour le gros morceau qu’est le Mont Blanc (en one shot)./

Je suis parti en début de week-end avec mon ami Eric et mon guide JJ pour effectuer ce petit périple. Un an après mon premier passage dans le Val d’Aoste, me revoilà pour aller de l’autre côté : direction le Valsavarenche.

Le premier jour, nous démarrons du parking (Pont) pour rejoindre le fameux refuge Vittorio Emmanuel. Quelques mots sur cette vallée :

Le Valsavarenche est sublime. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu cette sensation de "bout du monde". De façon ironique, je peux aisément dire qu’il s’agit d’un petit paradis sur Terre.
Cette terre d’accueil nous propose de vastes champs, des mélèzes bien placés, des rivières... Et de la haute montagne enneigée.

La première partie de la montée dans la forêt est très agréable. Ensuite, nous grimpons en plein soleil. Plus nous prenons de la hauteur, et plus on s’épanouit devant ce massif. Il porte bien son nom, ouais !

Nous arrivons au refuge en moins de deux heures. Il est plutôt curieux et il y a beaucoup de monde. Mais par dessus tout se dresse le Ciarforon, une montagne imposante vue du refuge.

Le soir, la salle à manger est complète. C’est mauvais signe pour le sommet.

Après une courte nuit au refuge, le branle-bas sonne. Nous nous préparons rapidement, nous mangeons, et nous attaquons aux alentours des 4h20.

Dans l’obscurité de la montagne, nous voyons toutes les frontales des (environ) 150 alpinistes qui s’engagent à l’assaut du Grand Paradis. C’est à la fois spectaculaire et inquiétant pour la suite.

Nous chaussons les crampons à partir du premier gros névé. Puis nous nous encordons. Le parcours est long. Je rappelle qu’il y a près de 1300m de D+ à grimper.

Nous arrivons sur un replat semblable à une large crête. C’est vraiment pénible et fatigant. La marche sur glacier est redondante parfois. Mais nous commençons à voir le sommet, même s’il parait encore loin.

Nous repartons et continuons sans arrêt jusqu’à quelques mètres avant la boucle sommitale. Nous plantons nos bâtons dans la neige et partons pour le final.

Cette boucle est amusante. Nous longeons sous le sommet pour remonter par des "échelles" incrustées dans la roche (bout de métal) afin d’atteindre le sommet. Mais avant les échelles, nous avons fait la queue pendant presque 15 min à flanc de falaise, ou plutôt de neige. Nous attendons notre heure. Peut-être est-ce un aperçu du tunnel après la mort pour potentiellement rejoindre le Paradis. Mais nous ne sommes pas là pour voir l’au-delà. C’est bien la haute montagne qui nous a attiré. Le monde d’en haut comme j’aime le décrire.

Une fois l’accès débloqué, voici venu "l’enfer du décor" au Grand Paradis. Nous atteignons sans problème le sommet où nous resterons seulement deux minutes. Deux minutes, le temps de se frayer un chemin pour la redescente.

Pourtant, à cet instant précis, il y a tant de choses à observer. Tant de moments à se remémorer. Et j’arrive malgré tout à prendre conscience d’une chose : je suis sur cette terre comme dans les cieux. Je me retrouve une fois de plus dans le monde d’en haut. Ce monde impitoyable, aujourd’hui atteint par un si grand nombre d’hommes et de femmes, m’avait cruellement manqué. C’est géant !
Mais pour l’heure, je siège ici sur le Grand Paradis. Et je me demande si un défunt resterait dans l’enfer de ce dernier. En tout cas, en tant qu’être vivant, je n’en avais plus vraiment envie.

La désescalade nous permet de faire abstraction de la foule. Car en effet, bien qu’elle n’impose pas de grandes capacités techniques, cette descente est formidable. Cette partie a été ma préférée. Nous avons foulé le monde d’en haut au bord du précipice. Non, je marche à la lisière des mondes, entre la fascination et la peur.

Nous progressons lentement et avec la plus grande des précautions pour rejoindre le chemin « à double sens ». Nous regagnons ensuite nos bâtons pour entamer la longue redescente jusqu’au refuge puis à la voiture.

Cette ascension m’a permis de faire un point sur ma condition physique et mon approche technique de l’alpinisme. Je suis confiant pour la suite : j’ai hâte de rejoindre le pays des rêves !

. Randonnée réalisée le 24 juin 2023

. Dernière modification : 1er août 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

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