Sortie du 22 mars 2024 par CourtePatte Gorges de Trévans

De l'eau, des rochers, des falaises, encore de l'eau ; des fleurs, des ruines, et même des pousses d'asperge. Tout ce qu'il faut pour combler une randonneuse !

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Grand beau, presque chaud

Récit de la sortie

Parmi les belles surprises de ce pays dignois, dont j’ignorais tout il n’y a encore pas si longtemps, figurent les jeux de l’eau et de la roche. Clues de la vallée du Bès, clue de Chabrières, cascades secrètes entre le Poil et le Chiran, autant de spectacles qui m’ont successivement émerveillée. Alors ces Gorges de Trévans, que j’avais repérées depuis un moment sur la carte, se trouvaient en bonne place sur la liste de mes envies.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Le site n’est pas bien grand, et la balade n’est pas donnée pour très longue : ça me convient puisque j’ai l’intention de la combiner avec l’ascension de la Montagne de Beynes. Et pour finir...j’ai très, très largement excédé les 2h30 données par le topo.

C’est que tout m’a enchantée. Ces gorges ne sont pas de ces canyons solennels, de ces éventrations majestueuses comme on trouve en d’autres sites. Non, elles sont secrètes, presque intimes. Les eaux céladon de l’Estoublaïsse et du Clovion s’y faufilent au ras d’un chaos de roches, avec des décrochements, des bouillonnements. Il y a des vasques, des béances noires au pied des falaises ; et toujours la vaste rumeur du torrent comme le souffle d’une bête géante.
À de multiples reprises, le visiteur peut se faufiler tout au bord de l’eau, s’aventurer entre les rochers, et je me régale à ces minuscules explorations.

Pour autant, le site n’est pas dénué de vues spectaculaires. Par endroits, l’on prend suffisamment de hauteur pour apprécier la dimension des falaises, et le torrent, bientôt, n’est plus qu’un ruban à peine discernable dans la fourrure des pins, tout en bas.

Et puis il n’y a pas que les jeux de l’eau. En ce début de printemps, les floraisons sont ici exubérantes. La reine des Gorges est indiscutablement l’hépatique dont de véritables nappes tapissent les sous-bois, mêlées aux touffes de primevères acaules. Face à ces déchaînements, la modeste violette fait fleur de pauvre, d’autant qu’elle ne sent ri.. Ah ben si, justement, celle-ci est parfumée !
Mais il n’y a pas que les fleurs des sous-bois. Au flanc des falaises, côté ombre, je découvre de discrètes colonies de fritillaires - pas encore ouvertes, allons, nous ne sommes qu’en mars tout de même ! et côté soleil, ce sont les iris lutescens, ces petits iris de garrigue, qui ouvrent leur fleur compliquée, jaune ou violette d’un banc à l’autre.

Oh ! Mais ce n’est pas tout. Il y a aussi, au creux des flancs rocheux, des quantités d’asperges sauvages. Cocagne ! Je croiserai plusieurs amateurs avec un bouquet de jeunes pousses à la main, mais pour ma part, je n’ai jamais thésaurisé. Les pousses d’asperge ça se croque sur place, à la volée, sous le soleil.

Torrents bouillonnants, fleurs, pousses d’asperge, tout cela suffirait à faire de moi une randonneuse comblée ; mais il y a encore les ruines.
Pourtant, disons-le tout net, je suis un peu déçue par les ruines de Valbonnette. C’est que dans le pays, il y a Creisset, le Poil ou encore le Vieil Esclangon, et quantité d’autres ; plus évocatrices et à mes yeux, plus émouvantes. Mais un peu plus tard, j’ai aperçu les lambeaux de Saint-André, et tout a été pardonné.

J’ai l’impression, à regarder les photos des autres sorties, que les ruines de la chapelle de Saint-André ont été récemment chaulées d’un enduit coloré (en 2020 si j’en crois le panneau explicatif) : elles présentent désormais une teinte rousse qui n’apparaît pas sur les images que j’ai vues. J’ignore dans quelle mesure cela respecte l’authenticité historique, mais ce que je sais, c’est que j’ai trouvé cela très valorisant. Elles y prennent désormais un contraste particulièrement flatteur avec le ciel et la végétation ; cette teinte rosâtre n’est d’ailleurs pas sans évoquer la patine que prennent certaines falaises calcaires.

Avec tout cela, l’après-midi est déjà passablement entamé lorsque j’émerge du site sur la route de Majastre, encore émerveillée de ces Gorges de Trévans. Je ne savais pas alors, que j’allais passer un bien mauvais moment dans l’ascension de la Montagne de Beynes... Mais ceci est une autre histoire !

. Randonnée réalisée le 22 mars

. Dernière modification : 25 mars 2024 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

  • Texte passionnant, comme toujours, et de belles photos.
    Quel parcours superbe !

    Le 25 mars à 21h41
  • Oui vraiment , c’est de l’art tout autant pour la prose que pour les images , en particulier la flore !

    Le 26 mars à 06h06
  • Bonjour CourtePatte,
    Très très joli texte dont la lecture régale vraiment !
    Où l’on saisit combien l’observation attentive des détails de la nature donne tout son piment au récit...
    Une petite balade bien tranquille, dans un coin reculé des montagnes de Digne. Que demander de plus ?
    .
    Et bien cela, par exemple : https://www.altituderando.com/rando24308

    Le 26 mars à 10h43
  • Merci à tous les trois !

    Le 26 mars à 12h54
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