Grand Combin de Grafeneire (4314m) - Arête du Meitin

Depuis l’Italie :

De la sortie d’autoroute (côté Est), emprunter la nationale qui contourne la ville par des tunnels puis continuer de suivre cette route afin de passer le Col du Grand Saint-Bernard.

Attention, au village de Saint-Rhémy en Bosses, Il y a la route du tunnel du Grand Saint-Bernard qui sépare celle du col !

PS : le passage dans le tunnel coûte 30CHF (25 euros) pour gagner 10 minutes… Le mieux reste encore de passer par le col, à la frontière entre Italie et Suisse.

Une fois le col passé, il ne reste plus qu’à le descendre pour atteindre le charmant village du Bourg-Saint-Pierre.
Se garer alors à la sortie du paravalanche (continuité du tunnel du Grand Saint-Bernard), au niveau d’une station-essence (petit parking libre).

Depuis la Suisse :

Rejoindre Martigny.

Depuis cette ville, on suit la route vers le Col du Grand-Saint-Bernard jusqu’à atteindre Bourg-Saint-Pierre. On se gare pareillement que cité précédemment (accès depuis l’Italie).

• Cotation : AD- (passages d’escalade en III/II+ ainsi qu’une longueur en IV-).
• Engagement : III (course assez longue, à la montée comme à la descente, en altitude et dans un terrain piégeux par endroit).
• Risques objectifs : chutes de pierres (partie rocher) ; crevasses (partie glacier) ; météo changeante (on est en Suisse !) ; mauvais itinéraire (partie rocher) pouvant mener dans des endroits très scabreux !
• On côtoie ici tous les environnements de la haute-montagne : alpages, éboulis, gradins rocheux, escalade rocheuse, glacier, arête.
• Attention à tenir un bon timing en cas de météo changeante, la descente des ressauts peut devenir une vraie galère (et patinoire !) sous les orages !
• L’approche du premier jour est déjà une bonne mise en jambe, avec ses 1400m D+ et 7,5km.

,Le respect de la nature par tous

Préface

Le Grand Combin est un massif majeur, à cheval entre Suisse et Italie. Il se fait remarquer par sa proéminence par rapport aux sommets alentours et par son altitude dépassant allègrement les 4000 mètres !
De nombreuses voies d’accès, toutes typées alpinisme et/ou escalade y sont tracées et l’arête du Meitin est la voie normale estivale, étant principalement une course rocheuse.
De difficulté "raisonnable", elle se prête parfaitement à l’ascension d’un 4000 sans trop de contraintes ni une grande acclimatation.

Premier jour : l’approche entre Bourg-Saint-Pierre et la Cabane de Valsorey

Sur la route de départ, plusieurs petits parkings s ont aménagés : se garer à l’un d’entre eux et parvenir par plus ou moins de goudron, au chemin bien balisé menant à la Cabane de Valsorey.

Un large chemin de pâture où se croisent piétons et vaches permet de rejoindre le pied du long vallon de Valsorey

Une piste longe le vallon pendant un moment sans trop gagner en altitude et vient se terminer au Plan de Botse (1852m), petite bergerie.

D’ici, c’est plutôt un sentier qui suit le cours du vallon avec quelques ressauts par ci par là mais sans ne jamais être vraiment raide.

Au Chalet d’Amont (2195m), un gros ressaut suit avec la raide grimpette d’un ravin caractérisé par deux passages câblés permettant d’en sortir. et rejoins ainsi une zone plate nommée "Les Grands Plans", à environ 2500m d’altitude.

Le terrain devient alors plus minéral et l’on arrive bientôt au bout du vallon, d’où il s’élargit pour laisser place à une vase combe ex-glaciaire.

Virer à gauche dans une face d’éboulis et d’herbe, toujours à l’aide d’un très bon sentier.

La pente vient à se redresser et grimpe jusqu’à atteindre la Cabane de Valsorey (3033m) par quelques rochers faciles...

L’approche est désormais terminée. Attention à veiller de bien réserver le refuge avant de s’engager dans cette aventure car il est souvent rempli au complet. Les gardiennes du refuge parlent bien Français et sont au petit soin !

Ps : L’heure du repas est à 18h. Prévoyez votre popote si vous arrivez plus tard !

Deuxième jour : approche de la Cabane de Valsorey au Col du Meitin

Partir plein Nord, en suivant les cairns et les lumières des frontales des différentes cordés (s’il y en a). Le départ se fait traditionnellement à 5h00.

Après une zone morainique et/ou quelques névés ; on rattrape le Glacier du Meitin, non crevassé donc pas besoin de s’équiper, c’est plutôt un reliquat...

Après avoir remonté cette pente de neige inclinée à 25°, on se retrouve sous une grande face de raides éboulis où les chutes de pierres sont nombreuses ! S’équiper d’un casque à partir d’ici pou plus de sécurité ! En effet, les différentes cordées peuvent faire tomber quelques pierres par inadvertance et comme l’on est toujours dans le même axe...

Cette partir d’éboulis ou de névés suivant la saison est assez pénible : 1 pas en avant ; 2 en arrière ! Les habitués ne devraient pas trouver de problèmes particuliers quant à l’ascension de cette zone mais elle est quand même physique.

300 mètres plus haut, le sentier traverse à plat, juste sous des rochers plus raides et vient à se terminer au Col du Meitin (3609m), point de départ de l’arête du Meitin !

Deuxième jour : L’arête du Meitin et le Combin de Valsorey

• 1er ressaut : 200 mètres, 4b

Chevaucher l’étroit fil de l’arête commençant pas trop raide en suivant les cairns.

Ensuite, le terrain devient plus compliqué à lire : on passe de vires en couloirs ; tant en versant Ouest qu’en versant Sud ; on passe de nombreux passages rocheux faciles (II/III).

Au milieu d’un couloir évident : ne pas être tenté de le rejoindre, y compris les nombreuses vires attrayantes mais plutôt suivre à peu près le fil de l’arête.

À ce niveau, d’ailleurs, on surmonte un court surplomb versant Ouest, premier passage câblé (IVa).

Ensuite, un large couloir de gradins faciles mais scabreux mène au pied d’une face rocheuse plus raide : c’est le passage clé !

Gravir encore quelques rochers raides mais faciles (attention aux chutes de pierres !) avant de buter sous un ressaut de schistes vertical.

Traverser à main gauche jusqu’à rejoindre la longueur clé, équipée de quelques pitons bien solides : un muret de 15 mètres en 4b mène sous un grand surplomb que l’on traverse par une vire très aérienne vers la droite.

Le terrain s’assouplit mais reste raide. Il ne reste plus qu’une cinquantaine de mètres de rochers, sur le fil de l’arête pour parvenir au sommet du premier ressaut.

De là un court moment de répit s’offre à nous avant le deuxième ressaut, moins exigeant.

• 2ème ressaut : 100m, 3c

Traverser par des éboulis, toujours en suivant les cairns pour rattraper un raide ravin que l’on remonte en sa gauche : passages de 3b/c.

Les chutes de pierres sont nombreuses ici et les nombreuses cordées en sont la principale cause !

Traverser ce couloir au milieu de sa remontée et rejoindre, par des gradins péteux, un éperon rocheux puis le sommet du deuxième ressaut.

• Troisième ressaut : 150m, 3b

Un court muret raide mène dans une vaste zone de gradins, où ça passe quasiment partout...

Ensuite, la face s’élargit et il faut gravir les rochers suivants dans un axe droit.

Une face plus raide sous le Combin de Valsorey (4184m), premier sommet, est à surmonter, plutôt par le fil de l’arête, en bien meilleur rocher.

On peut éviter ces rochers raides (IIIb) par des gradins "aisés" à main droite mais le rocher y est vraiment pourri, c’est pas très cool de grimper là-dedans !

Au moins l’arête est en rocher de type quartz, et ne bouge quasiment pas...

On vient à toucher la croix du premier sommet, le Combin de Valsorey (4184m), le point de fin de l’arête du Meitin !

De là, les magnifiques glaciers suspendus du Grand Combin se montrent et le panorama vers la Suisse devient grandiose, à 360° !!

C’est le début de la partie glaciaire terminale ;..

La partie glaciaire : entre Combin de Valsorey et Combin de Grafeneire

Suivre le fil de la large crête et prendre pied sur le glacier.

On descend d’une bonne cinquantaine de mètres par une face en glace ou neige suivant la saison et l’on attaque ensuite l’ascension finale.

Suivre la trace dans la neige, en passant les quelques crevasses qui ne sont pas négligeables. L’équipement de glacier est indispensable pour assurer sa sécurité, ici !!

Après une face de neige, sur le glacier, par une pente inclinée à 30°, il est temps de rallier la crête sommitale, plutôt aisée et se reporter enfin au sommet du Combin de Grafeneire (4314m), point culminant des Combins !

Le sommet est caractérisé par un grand signal géodésique et une antenne relais...

On découvre alors un panorama incroyable à 360°, entre tous les mastodontes des Alpes Suisses ; du Mont-Blanc et de l’Italie (Grand Paradis, Grivola).
Le Viso, la Savoie, la plaine du Pô, le Mercantour au loin, le Mont Rose, etc... Tout y est, c’est un régale pour les pupilles par temps clair...

Et surtout, quelle ambiance crée en partie grâce à ce panorama dantesque !! On sent vraiment l’ambiance haute montagne, entourés de ces zones glaciaires...

Le temps de la déclinaison...

Revenir sur ses pas jusqu’au Combin de Valsorey en faisant attention aux crevasses...

Puis désescalader très prudemment (chutes de pierres) le troisième ressaut.

Un ou deux rappels (25 mètres), équipés de sangles, sont nécessaires dans le deuxième ressaut puis encore un gros rappel (30 mètres obligatoires, idéalement 50) dans le surplomb du passage clé, au sommet du premier ressaut, ramène dans les rochers instables de ce même ressaut.

Ensuite, au choix mais il est possible d’effectuer d’autres rappels (à équiper !) lors de la descente du bas du premier ressaus qui je le rappelle est très exposé et quelque peu péteux par endroits.

Du Col du Meitin, ne reste plus qu’à retracer dans la pente jusqu’au refuge ; puis descendre le long vallon entrepris à la montée, jusqu’à Bourg-Saint-Pierre.