L’Auta (2770m) en traversée par le versant Sud

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1500m
Durée :
7h30

Si le sommet de l'Auta s'atteint assez facilement par le versant Nord via le col du Pouzenc, son approche par le versant Sud est beaucoup plus sauvage et engagée. – Auteur :

Accès

Du Lauzet-Ubaye prendre la D900 en direction de Barcelonnette.
Peu après Méolans, en face du camping Rioclair, prendre à gauche la D27 que l’on suit jusqu’à Rioclair.
Continuer à la sortie du village, et prendre la route de Roméyère, qui se transforme en piste, jusqu’au hameau de Fortunel. Il y a la place pour une ou deux petites voitures dans l’épingle juste au-dessus des maisons.

Précisions sur la difficulté

Hormis l’approche sur une bonne piste, le reste de l’itinéraire se déroule en terrain exigeant, voire franchement hostile sur la toute fin de la montée.
Des pentes raides à la montée et à la descente, un pas de III très exposé en rocher peu fiable, des pentes exposées en terrain très délité.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 - 3338 ET "Embrun-les Orres"
  • Altitude minimale : 1400 m
  • Altitude maximale : 2770 m
  • Distance (A/R) : 15 km
  • Balisage : aucun
Sensibilisation

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Itinéraire

Du parking prendre la piste de Chaude Oreille qui monte en rive droite du ravin de Fortunel puis le traverse pour effectuer un long crochet vers l’est avant de revenir vers l’ouest après le point 1995 (où l’on reviendra à la descente).

Passer la jolie cabane et continuer à monter. Continuer sur la partie plate de la piste jusqu’à ce qu’elle coupe le ravin de la branche EST du torrent de pré Féraut (à sec), peu après le point 2106.

Remonter d’abord dans le fond peu raide du ravin, en obliquant légèrement à gauche, puis prendre pied sur une raide croupe parsemée de petits rochers puis de petits pins entre lesquels on se fraiera facilement un passage.
On atteint une zone plus herbeuse, et on continue de monter en longeant le bord droit de la croupe principale, jusqu’à atteindre une jolie petite pelouse.
Continuer à remonter la rive droite du pierrier, en contournant un gros amas rocheux par la droite. (On doit pouvoir s’amuser à le traverser, ça n’a pas l’air bien difficile et même plutôt ludique.)

On arrive bientôt en haut du pierrier, et le sommet de Lausa Plana se dévoile, impressionnant ! Mais pas autant que les raides ravines en contrebas ....
Il n’y aurait plus qu’une traversée à faire pour rejoindre le collu entre Lauza Plana et le sommet, mais ce sont des pentes terreuses dures très raides, déversant sur les ravines en question.
J’ai donc préféré rejoindre le bord SO des falaises de l’Auta. Il n’y a qu’un petit mur à escalader, moyennant tout de même un bon pas de III avec des prises de mains pas forcément très fiables, le tout au dessus de l’entonnoir donnant sur les ravines.
S’ensuit une zone de gradins raides et déversants, constitués de petites dalles lisses parsemées d’un mélange de poussière, gravillons, pierres de toutes tailles en équilibre instable ....
Heureusement cette portion n’est pas très longue, et l’on retrouve au dessus un rocher bien franc dans lequel quelques pas de II nous amènent sur le replat débonnaire délivrant le sommet.

De là, descendre facilement sur l’arête EST jusqu’à buter sur une zone très raide. On a l’impression que toute la zone est défendue par une ceinture de petites barres rocheuses.
Prendre alors à gauche la petite combe plate comme si on voulait rejoindre le sentier du vallon de Muretier et franchir la ceinture de petites barres rocheuses par un couloir herbeux ou un peu plus loin par une petite pente herbeuse.
Remonter alors en direction du beau col situé à l’EST de l’Auta.
Il s’agit de trouver un couloir de descente. Celui que j’ai pris se situe à droite du col, et il y en a sans doute un autre moins raide encore plus à droite, non loin de la falaise qui nous empêchait de rejoindre le col (à vérifier tout de même).
Attention, au col même ça ne descend pas, ni de la proéminence affublée d’une gros cairn située à sa gauche.
S’engager dans les raides gradins du couloir, la pente s’adoucit et on voit très bien la petite pelouse de la montée qui peut servir de point de mire.
Descendre alors avec précaution l’itinéraire emprunté à la montée pour rejoindre la piste.

La sortie du 15 juillet 2023 :

Lors de la sortie j’ai laissé mon piolet au pied du petit mur à escalader décrit dans le topo - oui je sais c’est très bête ! - Si quelqu’un passe par là et peut me le ramener j’en serais extrêmement reconnaissante !

Après m’y être mal prise sur l’approche il y a 15 jours, j’avais activé le plan B sous la forme de la sortie aux Pinastéous, qui a un bel intérêt en soi.
Retour sur la zone avec cette fois-ci la ferme intention d’aller au sommet, en suivant l’itinéraire que j’avais initialement en tête la dernière fois avant que le diable ne m’en détourne en me soufflant la mauvaise idée de partir en traversée de beaucoup trop loin.
Le début jusqu’en haut du pierrier se déroule parfaitement comme prévu, même plus facile qu’imaginé car on peut le longer par son bord dans une zone assez herbeuse sans avoir à le remonter dans les pierres.
Lausa Plana apparait, c’est grandiose, mais malheureusement je me rends compte en débouchant au faîte du pierrier qu’il y a une horrible pente à traverser pour rejoindre le collu à l’EST de ce sommet dont je sais qu’il serait ensuite facile de rejoindre celui de l’Auta.
Cette pente est un de ces terrains que je ne sais pas bien maitriser : pente terreuse raide et dure. De plus il y a juste en contrebas une insondable ravine. (C’est d’ailleurs ce terrain extrêmement raviné qui avait attiré mon attention sur ce versant à l’automne 2022 lors de ma sortie au Joug de l’Aigle.)
Alors je choisis d’attaquer le sommet par la bordure de ses falaises. Il y a un petit mur à escalader. Un joli pas de III, les rochers tombant sous la main ne tenant pas tous très bien ... Il faut bien choisir !
Au-dessus, vu d’en bas ça avait l’air plus tranquille. Que nenni ! C’est un bordel sans nom composé de tous les calibres de roches allant de la poudre à des morceaux de la taille d’une planche de surf, tout ceci étant délicatement posé sur des petites dalles lisses et déversantes. Déjà à la montée cela a demandé d’infinies précautions pour ne pas glisser et finir en bas de l’entonnoir dans la ravine précédemment citée. Alors il était pour moi hors de question de redescendre par là !
En attendant, pour pouvoir envisager une autre descente, il fallait déjà sortir le sommet. Heureusement après ce passage fort désagréable la suite fut beaucoup plus plaisante et le sommet facilement atteint.
Comme j’avais repéré un beau col à l’EST du sommet lors de ma sortie aux Pinastéous, c’est tout naturellement que j’ai pensé redescendre par là, d’autant plus que pendant la montée on voyait bien deux couloirs situés à l’EST des falaises SUD du sommet. Mais à ce moment on ne voyait pas si ces couloirs avaient une sortie praticable sur la crête. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas tenté de monter par là, même si ça m’avait effleuré l’esprit un moment.
En route donc pour descendre la crête à l’EST du sommet en pensant rejoindre le col en question. C’était sans compter une ceinture rocheuse de plusieurs dizaines de mètres de hauteur en défendant l’accès.
Dépitée je remonte au sommet en me disant que j’aurai peut-être le courage (ou la folie) de faire la traversée au-dessus de la ravine en sens inverse. Descente au collu, examen de la situation, quelques pas dans la pente en question : c’est NON !
J’aperçois 2 personnes en contrebas, dans le pierrier du versant N de la Montagnette. Je les avais vu monter au col du Pouzenc pendant que je descendais l’arête EST. Ils ont dû se poser des questions à me voir déambuler comme ça (je n’ai pas raconté tous les détails), car ils se sont longuement arrêtés en regardant dans ma direction....
En attendant, il me faut trouver une autre solution. J’imagine un moment descendre comme eux pour remonter au pas de la Claie, rejoindre le col de Famouras et prendre la piste qui va vers la bergerie située à l’EST sous la Gastarie, en espérant qu’une trace permet de rejoindre ma piste de montée. (C’est la question initiale que je m’étais posée à l’automne.) C’est beaucoup trop incertain.
Après une énième lecture de carte, j’envisage de rejoindre le col du Pouzenc, descendre par le sentier dans le vallon de Muretier jusqu’à 2000m pour ensuite remonter au col de l’Eissalete par le lac Sainte-Marguerite. ça portera le dénivelé total à environ 2000m .... Encore faut-il que ça passe en versant SUD du col, il n’y a pas de sentier mais la carte laisse un espoir de rejoindre la Choupette et de descendre ensuite par les piste jusqu’à la Romèyère. Je regrette à ce moment-là de ne pas avoir mieux regardé quand j’étais aux premières loges il y a 2 semaines !
Je commence donc ma descente par le sentier, et le col à l’EST de l’Auta se rappelle à moi. Il est très beau (et naire !), il y a quand même des chances que je puisse basculer en versant SUD par là ! C’est quitte ou double car il y a quand même 200m à remonter avec une traversée pas très confortable avant, et si ça ne passe pas il faudra retourner sur le sentier et faire de toute façon la manip par le lac. ça va faire beaucoup, je ne me sens pas les jambes. Au pire je descends sur la station des Orres et je dors je ne sais où pour remonter le lendemain. (Mais comme par hasard exceptionnellement je n’ai même pas ma doudoune dans le sac ce jour-là ....)
Bref, je tente ma chance et elle me sourit, après m’avoir quand même fait mariner un peu à explorer la crête car ça ne passe clairement pas partout !

. Randonnée réalisée le 15 juillet 2023

. Dernière modification : 19 juillet 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Belle aventure Laurence. La persévérance, ça paye !
    Et ton récit m’a fait un peu pensé à mes récentes turpitudes à Rocca Blanca ;)

    Le 21 juillet 2023 à 00h20
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