Pointe Noire de Pormenaz (2323m), en boucle par le vallon de la Diosaz et le Plane

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1400m
Durée :
9h

Pormenaz en versant "pile"... Le côté sauvage de la montagne, sur des sentes que quasiment personne ne parcourt... Et pourtant ce versant là de la montagne ne démérite pas, car dès qu'on s'extrait des profondeurs sauvages du vallon de la Diosaz, on parcours de magnifiques alpages dans un décor grandiose formé par l'envers des Aiguilles Rouges puis, plus haut, avec les aiguilles et les glaciers de la chaîne du Mont Blanc pour toile de fond. – Auteur :

Accès

Sallanches - le Fayet ou Passy - Servoz, passer devant l’entrée des gorges visitables de la Diosaz et poursuivre la montée vers les Combes puis le Mont. Au lacet vers la gauche dans ce hameau, bifurquer sur un étroit chemin montant (panneau Parking) qui se poursuit horizontalement sur quelques centaines de mètres avant d’arriver à un confortable parking au bout de la partie carrossable.

Précisions sur la difficulté

Cette longue boucle se déroule sur un versant sauvage de la montagne, presque pas fréquenté, et où il n’y a guère de chances de capter le moindre réseau téléphonique.

La sente du vallon de la Diosaz n’est pas balisée ni vraiment parcourue, mais elle reste bien marquée et facile à parcourir, seul quelques passages étroits traversant des raides dévers demandent un peu d’attention.

La montée du fond du vallon au Plane d’en Bas est la partie la plus difficile en terme d’orientation. Une sente sans difficultés existe, mais il faudra s’évertuer à la suivre sans la perdre.

Plus haut, la montée du versant est de la Pointe de Pormenaz se déroule hors-sentier sur un terrain dégagé. Il faudra naviguer au mieux entre les ressauts raides du terrain et certains replats marécageux, mais par bonne visibilité, cela se fait sans problèmes avec un minimum de sens de l’itinéraire.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1050m.
  • Altitude sommet : 2323m.
  • Durée : 9h.
  • Carte : IGN TOP25 3530ET Samoëns - Haut-Giffre.

Période

Praticable lorsque l’itinéraire est libre de neige, notamment dans le vallon de la Diosaz, en général à partir de juillet. En début d’été, la fonte des névés peut compliquer la traversée des zones marécageuses sur les replats du Plane d’en Bas.

Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Ascension

Du parking, passer le pont et poursuivre le chemin montant vers le sud-est. Délaisser à gauche le sentier montant vers Pormenaz et poursuivre le chemin en faux-plat. A partir de là, plus aucun balisage. Ensuite, ignorer une bifurcation à droite. Le chemin finit par se transformer en sentier en abordant la traversée de pierriers.

On aborde la partie sauvage du vallon de la Diosaz, en traversée au-dessus de lugubres gorges où coule le torrent. Contournant un éperon rocheux sur une vire taillée, le sentier poursuit ensuite en forêt. La trace est peu parcourue mais toujours plutôt bien marquée, avec cependant quelques traversées de dévers raides demandant un peu d’attention, surtout si le terrain est humide.

On atteint ensuite la cabane des Péchots, où ensuite le sentier monte de 200m en quelques lacets, pour ensuite atteindre l’abri du Cheppy, cabane de bivouac "tout confort" plutôt inattendue en ce lieu.

Le sentier se poursuit, redescendant un peu vers le fond du vallon en se faisant un peu moins bien marqué, Poursuivre jusqu’à déboucher sur une clairière en pente où la sente se perd dans un amas de grosses fougères. Ignorant quelques éventuelles traces incitant à descendre, il faut au contraire monter pour atteindre le sommet d’une petite bosse rocheuse au milieu de la clairière, sur laquelle se trouve une petite pelouse décorée d’un cairn.

  • Le barrage de Bajulaz est pourrait mériter le titre d’ouvrage hydroélectrique en activité le plus paumé de la région, caché au fond de son trou et qu’aucun itinéraire simple permet d’atteindre ni même d’apercevoir... Pour l’atteindre, poursuivre derrière la bosse sur la sente en traversée plus ou moins horizontale, traversant ensuite une vire taillée dans la roche. Un petit éboulement se franchit facilement. Derrière, la végétation se fait de plus en plus envahissante. Le barrage est finalement en vue. Par une descente un peu scabreuse dans un dévers de fougères, il est possible d’atteindre un petit promontoire de béton pour une vue sur le pied du barrage et les austères gorges. Compter 45min pour l’aller-retour. Hélas, il ne semble pas exister de cheminement raisonnable pour passer en amont du barrage.

De la pelouse de la bosse, monter la large combe droit dans la pente en s’aidant de quelques traces, en restant à gauche du petit torrent. Vers 1550m, lorsque le lit du torrent se redresse et se fait plus étroit, il ne faudra pas rater la sente mal marquée partant vers la gauche. Par un large lacet dans la forêt à gauche de la combe, la sente revient ensuite à droite pour traverser complètement la combe vers 1650m, puis en sort par la droite pour déboucher sur une petite combe secondaire beaucoup moins pentue. Remonter cette combe jusqu’à son extrémité supérieure, en se faufilant facilement par des sentes entre les ressauts rocheux de son rebord à droite.

On finit par aboutir à un grand replat herbeux où la vue s’ouvre, le Plane d’en Bas. Se diriger nord-ouest vers un cabanon à l’autre bout du replat, en préférant rester sur son rebord pour éviter les zones marécageuses. Derrière le cabanon, poursuivre nord-ouest pour déboucher sur un autre plateau herbeux.

Le parcours se fait maintenant à vue, en choisissant l’itinéraire évitant les zones trop broussailleuses et les dévers trop raides. Il faut monter vers l’ouest au mieux pour atteindre le grand replat du Plane d’en Haut, superbe alpage avec une magnifique vue sur les Aiguilles Rouges et le Mont Blanc.

La Pointe Noire de Pormenaz est maintenant en vue. Poursuivre l’ascension vers un autre replat un peu plus haut. On pourra choisir de remonter un couloir herbeux sur la droite, offrant des pentes raides mais pas excessives. Du replat, la fin du parcours se dévoile, en montant tout d’abord par un couloir herbeux sur la droite, puis en traversant vers la gauche juste sous la Pointe Noire pour rejoindre la crête juste à gauche de celle-ci. De là, le sommet s’atteint par une dernière petite grimpette facile.

Panorama du premier ordre sur la barrière des Fiz, le haut vallon de la Diosaz, les Aiguiles Rouges, et à l’horizon les aiguilles et les glaciers du Mont Blanc.

Descente

Descendre vers le sud la crête sommitale pour rejoindre l’antécime herbeuse, puis poursuivre vers le sud proche du fil de la crête pour contourner une petite combe descendant vers l’ouest, y délaissant le sentier descendant vers le lac de Pormenaz. Contournant la bosse 2289m, descendre les pelouses vers l’ouest pour atteindre un magnifique petit lac, la gouille de la Cha, perché sur en superbe balcon d’herbe face à la vue.

Par une courte traversée en dévers, rejoindre l’arête de Pormenaz descendant vers le sud. Suivre tranquillement cette arête par de tranquilles sentes à moutons, ou alors à vue au gré des envies. C’est peu avant la dernière bosse 2084m qu’on pourra optionnellement atteindre en un rapide aller-retour qu’il faudra descendre à droite dans une petite combe permettant de rejoindre facilement les chalets de Pormenaz visibles en contrebas.

Des chalets, descendre vers le sud par un sentier peu marqué mais balisé qui, après un petit crochet vers la droite, bascule dans le raide versant sud de la montagne de Pormenaz. Après une longue mais tranquille descente en lacets, on finit par rejoindre le chemin de montée, et de là le parking.

Détail de la sortie du 14 octobre 2021

Le vallon de la Diosaz garde sa réputation austère car aucun itinéraire ne permet de les franchir. Cependant, un sentier peu fréquenté, non balisé bien que tout de même visible sur IGN, distinct de celui des gorges "visitables" sur la partie basse, permet d’en parcourir les premiers kilomètres jusqu’au mythique barrage de Bajulaz, que pas grand monde ne peut se targuer d’avoir vu de ses propres yeux...

Il est temps d’aller voir cette curiosité puis, pourquoi pas, tenter la sauvage montée vers la Pointe Noire de Pormenaz... Une météo automnale superbe, départ vers 10h30 des hauts de Servoz pour cette exploration. Après quelques errements, on finit par trouver le chemin qui se dirige vers les profondeurs du vallon, que le soleil automnal a du mal à atteindre...

Le sentier, non fréquenté mais quand même bien tracé, se parcours facilement. Certaines longueurs sont confortablement taillés dans le dévers ou même dans la roche, et un câble sécurise certains passages, même si un peu d’attention est requis sur quelques longueurs traversant des dévers.

On atteint la cabane des Péchots, puis après une bonne petite montée, l’abri de Cheppy. Cette ravissante petite cabane est ouverte et comprend tout le confort souhaité : Couchettes et matelas, poêle, popotes, eau sur le palier, et même éclairage. Il ne manquerait qu’un frigo garni... Improbable lieu de retraite au fin fond de son petit univers déconnecté de tout, y compris de tout réseau téléphonique... Mais pas le temps de s’y établir, il faut poursuivre...

Le sentier descend vers le torrent en se faisant de de moins en moins marqué. Visiblement, plus grand monde ne vient jusque là, la végétation reprend ses droits... Enfin, on atteint la clairière envahie de grosses fougères. Les traces semblent descendre vers le torrent en disparaissant... On ne peut pas poursuivre par là.

Mais non, on peut continuer en remontant au niveau d’une bosse au-dessus de laquelle se trouve une belle pelouse décorée d’un cairn, confirmant un itinéraire. La trace est bien là poursuivant la traversée horizontale, bientôt taillé en vire dans une falaise. C’est un peu éboulé, mais ça passe toujours. La végétation se fait de plus en plus présente, il faut parfois se faufiler entre les branchages...

Et puis le voilà, le fameux barrage, coincé au fond de son austère trou entouré de falaises. Quelque part est mentionné la possibilité de poursuivre en amont en escaladant une cheminée de ces falaises. La seule possibilité semblerait se situer plus haut, au-dessus d’un raide couloir un peu scabreux envahi de fougères. On monte voir... On s’accroche aux fougères qui se vengent en inondant l’air d’épais nuages de spores qu’il est difficile de ne pas respirer. Pour une fois que porter un masque aurait été utile en montagne... Et puis, atteignant le pied de la falaise en haut du couloir, il faut se rendre à l’évidence : Dalles lisses, sans aucune vraie prise, ça ne passe pas... Il faut redescendre...

Retour sur la bosse ornée d’un cairn pour la suite de l’itinéraire. Cette fois, c’est vers le haut dans cette petite combe sauvage à la végétation clairsemée. Au début, de petites sentes facilitent la progression. Puis le lit du torrent se fait étroit et raide, on cherche le meilleur passage... Ou alors cette trace qui semble partir à gauche dans la forêt ? On la suit, elle est très mal marquée, mais elle se prolonge en montant régulièrement, comme un ancien sentier que plus personne ne parcourt... Elle s’éloigne de plus en plus de la combe, mais peu importe, si elle mène quelque part ce sera forcément plus haut vers les alpages... Mais après un lacet qu’on a failli rater, elle revient vers la droite et traverse entièrement la combe pour en sortir une nouvelle fois et aboutir dans une petite combe secondaire, beaucoup plus débonnaire. On y perd la trace, mais ce n’est pas grave, la végétation est maintenant suffisamment clairsemée pour pouvoir poursuivre à vue...

A travers une végétation qui flamboie aux couleurs de l’automne, on sort de la combe par l’amont pour finalement déboucher au Plane d’en Bas, ravissante prairie au milieu de nulle part où on aperçoit une petite cabane. Mais cette prairie est assez traître, dissimulant une multitude de marécages et tourbières. Il faut en longer le bord amont pour pouvoir garder un peu les pieds au sec...

On passe à côté de la cabane, petit coin de paradis dans un isolement total. Une petite pause pour profiter de l’air pur, même si les poumons sont pour l’instant encore occupés à se débarrasser des spores de fougères. Puis on poursuit en amont. Maintenant, le parcours est beaucoup plus évident. Il faut monter au plus facile, le seul exercice étant d’éviter les broussailles de rhododendrons trop denses, les replats trop plats et trop humides, les pentes trop raides... Direction le Plane d’en Haut, superbe pelouse perchée en face du Mont Blanc.

La Pointe Noire est maintenant visible, et l’itinéraire évident. On rejoint un autre petit replat juste sous l’objectif en utilisant au mieux les couloirs des torrents. Les pentes herbeuses sont assez raides, mais c’est sans problèmes si on choisit bien les passages. Une dernière traversée sur les sentes sous la pointe permettent de déboucher sus un collet de l’arête sommitale juste au sud du sommet. Retour en terrain connu, retour à la civilisation. Le sommet est atteint.

Une grande pause contemplative au sommet à admirer le paysage. Les Fiz sont déjà orientés ombre, mais de l’autre côté les Aiguilles Rouges, les aiguilles et les glaciers du Mont Blanc resplendissent dans l’air pur automnal... 17h passé, on quitte le sommet pour descendre vers le sud, suivant la crête qui s’oriente sud-est en se faisant un peu moins débonnaire. Est-il possible de monter par là du Plane d’en Haut ? De visu, il y a des obstacles mais ceux-ci ne semblent pas du tout insurmontables... Quelques regrets de ne pas avoir profité du passage en ce lieu pour tenter l’ascension par là, mais cela pourra être un prétexte à une prochaine aventure...

Descente en direction de la Gouille de la Cha, un superbe petit lac perché sur un improbable balcon face à la vue. Puis on poursuit vers le sud, suivant plus ou moins le fil de l’arête de Pormenaz par les sentes à moutons. Le soleil descend et colore de plus en plus ses rayons, les Aiguilles Rouges sont maintenant vraiment Rouges, et l’Aiguille Verte plus du tout verte... On ne se lasse pas du spectacle...

18h45, le soleil s’est finalement couché. Il est temps de quitter cette crête pour descendre vers les chalets de Pormenaz, ce qui mettra une dernière fois à l’épreuve le sens de l’itinéraire pour contourner quelques petits ressauts raides. Puis il n’y a plus qu’à se laisser glisser sur le long sentier redescendant vers Servoz à la nuit tombante... On finira tranquillement sous les étoiles vers 20h30.

. Randonnée réalisée le 14 octobre 2021

. Dernière modification : 30 octobre 2021 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Incroyable serai il possible de remonter directement par la rivière ou il y a trop de ressaut ?
    Faire la traversée jusqu’au pied du buet serait fantastique mais il faudrait contourner le barrage

    Le 14 septembre 2023 à 19h57
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