Sortie du 30 juillet 2020 par Dyn’s Le Chenaillet (2650m) par les Fonts de Cervières

Ciel dégagé mais brumeux. Temps caniculaire.

C’est une randonnée incontournable du secteur du point de vue géologique. En effet, la montagne du Chenaillet est constituée d’affleurements de basaltes et de gabbros, les deux roches constituant la croûte océanique par deux couches superposées, la supérieure avec le basalte et l’inférieure avec le gabbro. Ces deux roches sont issues d’épanchements magmatiques peu siliceux. La seule différence est le temps de refroidissement, rapide pour le basalte, lent pour le gabbro. On peut observer aussi de la serpentinite, de la pérodotite métamorphisée. La péridotite ? C’est la roche principale constituant le manteau supérieur directement en contact avec la croûte océanique. Tout ça témoigne de l’existence d’un ancien océan, aujourd’hui disparu.

Départ à l’aube pétante, histoire d’éviter la foule en plus de la canicule. Le sentier ou l’autoroute s’élève agréablement dans un versant clairsemé de pins et de genévriers. Le lac des Sarailles est un véritable enchantement dans les belles couleurs matinales. La cabane de douaniers est rapidement atteinte et signe le départ de l’arête sud-ouest du Chenaillet. On arpente d’abord la première partie avec les gabbros, puis la deuxième avec les basaltes en coussins. Il faut imaginer les boules de laves se gonflant tels des ballons de baudruche, tout en se refroidissant au contact de l’eau.

Je croise une personne qui descend, m’apprend qu’un entraînement militaire va s’effectuer sur la montagne. Il me demande de ne pas retirer les fanions plantés le long du sentier. Ils ne risquent pas de se perdre les bidasses, il n’y a qu’un sentier et pour le coup bien tracé !

J’arrive seul au sommet du Chenaillet, le panorama ne s’étend pas loin avec ses brumes caniculaires. J’y reste peu de temps, une femme avec des enfants débarquent, le silence est rompu. J’entame la descente avec les premiers militaires qui montent par le versant est. Je n’enchaîne pas avec le Grand Charvia, trop chaud et pas envie d’assister au défilé de nos impôts !

La descente s’effectue dans un versant plus désertique. La découverte du lac Noir, niché dans son écrins de verdure face à la Cime de la Charvie et le Lasseron, est éblouissante. On distingue bien la trace dans le pierrier accédant à la combe du Lasseron, j’y étais la veille.

Je croise un couple. Le gars remarque mon appareil en bandoulière, et me dit : « Belle luminosité pour les photos ! » Je le regarde interloqué. Le ciel, certes dégagé, est brumeux comme pas deux, ces périodes de canicules sont les moins limpides de l’année... Pour la luminosité, on repassera !
Courte halte à l’ombre des ruines de la bergerie des Fraches, ça commence à bien cogner ! Ne reste que le retour à la Chau et au parking que je regagne vers 11h alors que des familles s’équipent et se mettent en marche...