Sortie du 25 août 2020 par Biscante Pointe de la Galise (3343m) par le refuge du Prariond

En 1978, j’avais 12 ans et j’effectuais pour la première fois cette ascension en compagnie de mon père et de l’un de mes frères. Pendant les 10 ans qui suivirent je la répétais 2 fois. En ce mois d’août 2020, ma fille a 12 ans et les conditions étant réunies, l’ascension est donc programmée le 25 août, au cours de notre seconde semaine sur Val d’Isère.

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

Pour découvrir la carte, l'itinéraire et les infos détaillées, veuillez consulter le topo de référence

Conditions météo

Beau temps, vent secteur sud-ouest 15 à 35 km/h.
Pas de névés jusqu’à l’attaque du glacier.
Glace vive sur environ 30% du glacier avec de petites crevasses franchissables d’un pas.
À priori, aucune crevasse importante sur ce glacier, qui ne comporte pas de changement de pente significatif.

Récit de la sortie

Pont Saint-Charles, 7h00 du matin, une petite bise fraîche souffle, nous entamons la grimpette jusqu’à l’entrée des gorges de Malpasset.

Nous les traversons pour atteindre le refuge du Prariond, en une petite heure. Celui-ci a été totalement réhabilité et ouvert en début d’été.

Ici commencent les choses sérieuses, nous attaquons la longue montée vers le glacier de Bassagne.

Au passage nous laissons sur notre droite le chemin des cols de la Lauze et de la Galise (2450m), puis sur notre gauche celui du Niolet (2530m), pour atteindre la fameuse cote 2700m.

Je commets ici ma première erreur ; au lieu de suivre le conseil de l’auteur du topo (David C. « ne pas suivre la sente qui parcourt le fond du vallon »), je me laisse attirer, comme un ours par le miel, par la trop belle sente qui suit le torrent et le fond du vallon.

À mon corps défendant, il y a 40 ans ce parcours amenait directement à la langue glaciaire.

Au fond du vallon nous devons évoluer au milieu d’éboulis très instables ; que d’énergie dépensée et de temps perdu.

De nombreuses traces de passages, dont 4 à 5 grosses marches taillées dans les schistes désagrégés, m’indiquent que je ne suis pas le seul à m’être fourvoyé.

Nous rejoignons enfin une bonne sente qui nous mène droit au nez du glacier. Il a beaucoup reculé, mais du coup le départ est moins raide qu’auparavant. Cela fait déjà 2h30 que nous avons quittés le refuge.

Après nous être équipés, nous entamons une lente progression sur le glacier dont la glace est à nue sur cette première partie.

Nous enjambons quelques crevasses pas bien méchantes et nous parvenons à la zone où la neige a réussi à se maintenir.

Nous approchons enfin du sommet, et là je commets une seconde erreur ; je me laisse attirer par un fouillis de traces dans des éboulis sous l’antécime. Nous nous désencordons et suivons une très mauvaise sente jusqu’au sommet où nous perdrons encore beaucoup de temps.

Enfin le sommet, cela fait 5 heures environ que nous avons quitté la voiture.
Le vent froid de secteur sud-ouest qui nous a accompagné toute la matinée est toujours présent et nous poussent à renoncer à déjeuner au sommet.

Après quelques photos (Écrins, mont Blanc, mont Rose, Cervin et autres) nous suivons une très belle sente, plein nord qui, au prix d’un petit détour, contourne les difficultés pour rejoindre le glacier en passant au-dessus d’un joli petit lac de fonte glaciaire.

Après avoir récupéré la corde, la descente du glacier est une formalité.

Nous suivons ensuite la sente qui, vers 2770 m, bascule vers le Niolet, cap sud-ouest. Me souvenant de mon retour du roc de Bassagne, je me décide à ignorer la moraine orientée sud-sud-est qui rejoint la cote 2700 m de l’aller.

Vers 2600 m, nous rejoignons les alpages où nous prenons le temps d’une très large pause. Un casse-croûte salutaire redonnera quelque énergie à ma fille déjà bien fatiguée.

Arrive le moment où notre parcours vient buter sur le ruisseau du Niolet et le gué est submergé par les eaux de fontes. Il est beaucoup trop tard (sueurs froides).

Heureusement, après quelques recherches, je trouve en amont un passage franchissable et moins d’une heure plus tard nous arrivons au refuge.

Les forces de la plus jeune déclinant, nous faisons un nouvel arrêt prolongé, agrémenté de tartes aux myrtilles, crêpes et jus de fruits bien mérités.

Nous reprenons notre route pour cette dernière étape, mais les jambes de ma princesse sont de plus en plus lourdes et les boulets que sont les chaussures de montagne ne sont pas faits pour arranger les choses.

Les bouquetins (une femelle et ses 3 petits) que nous croisons au sortir des gorges, ne lui arrachent aucun cri d’émerveillement.

Je tiens à signaler que les 2 dernières fois où nous sommes passés à ce niveau entre 17 et 18h, de retour de la traversée, col de la Lauze, grand Cocor, col de la Galise, nous avons rencontré la harde complète. Ce doit donc être une habitude.

Enfin, nous atteignons le pont Saint-Charles après presque 11h d’efforts ; le record est très loin d’être battu, mais je suis fier de ma fille qui était autonome (eau, habit, baudrier, crampons, piolet dans ou sur son sac).

Au final, si je dois revenir, j’opterais une montée par le vallon du Niolet (itinéraire plus facile à suivre) et un retour par la voie normale, cote 2700 m (pas de problème pour franchir le ruisseau du Niolet).

Cette course doit avoir un tout autre aspect en début de saison, lorsque les éboulis sont recouverts de neige.

. Randonnée réalisée le 25 août 2020

. Dernière modification : 30 août 2020 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

Afficher les commentaires précédents (3).
Chargement en cours Chargement en cours...
Veuillez patienter ...
Nouveau commentaire
Nous vous conseillons de vous connecter !

Nous posons cette question pour lutter contre le spam.

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

En postant votre message, vous acceptez la charte d'utilisation des commentaires.

Autres sorties

Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.

  • Sortie du 23 août 2021 par Agarock, Alex, Gégé56
  • Sortie du 11 août 2021 par patrick73
  • Sortie du 12 août 2018 par patrick73

Ces randos pourraient vous intéresser :

Roc de Bassagne (3220m)

Aiguille Pers (3386m), Face Nord de la Pointe Pers (3327m)

Grande Aiguille Rousse (3482m), par la Face Nord