Sortie du 11 février 2021 par Dyn’s Toussière (1916m) par la Caire et Roc Bernon

Beau temps avec du vent !

Toussière, c’est l’une des montagnes d’alpages du secteur que je préfère. Rien qu’à jeter un coup d’œil sur la carte, sans itinéraire marqué vers le sommet, on présage une aventure quelque peu sauvage. Même en été, la voie classique ne voit pas beaucoup de monde, alors en hiver... On a grande chance de faire la trace !

J’attaque l’ascension lorsque le soleil se lève sur la cime. Le torrent débite fort dans les étroites gorges de Toussière. Les oiseaux se réveillent, chantent. Un air de printemps s’empare du fond de vallée depuis quelques jours malgré le saupoudrage de la veille. À la sortie de l’encaissement, je poursuis sur le sentier menant au col Navite. Puis, coupe droit vers le flanc sud-est de Toussièrette à travers prairies blanchies et bois. Le terrain se montre de plus en plus raide. Je suis en forme, monte droit dans la pente au plus direct. La neige porte bien. Le vent fort pousse les nuages, je ne tarde pas à me retrouver dans la purée de pois. Les rafales m’accueillent lorsque je prends pied sur l’arête menant à l’antécime. Va falloir faire avec ! Ambiance décapante !

C’est justement du point culminant de Toussièrette, qu’une vue sans pareille se dévoile sur l’esthétique arête nord-est de Toussière... Elle a bien du mal à se laisser entrapercevoir avec ces passades de brouillard déferlant par le petit col. Ce n’en est que plus mystique... On se croirait en haute altitude... Eh ben non, c’est juste un 1900m qui a de la gueule !
Les deux principaux ressauts se négocient avec prudence. Les crampons sont dans le sac à dos mais ne serviront pas. Rien n’est béton, les pieds s’enfoncent confortablement dans la couche.

Au sommet, je peux m’abriter du vent rien que quelques mètres sous la crête. Le téléobjectif est de sortie, sans prendre le risque de me geler les doigts. Autant, je peux prendre des photos avec les gros gants mais changer d’objectif est une autre affaire ! D’ailleurs le vent semble atténuer ses ardeurs, j’en profite même pour rester un peu. Quelle journée ! Elle s’était fait patienter !

Le retour s’effectue en boucle par l’alpage jusqu’au Roc Bernon. La neige, la plupart du temps soufflée sur ce versant, n’est jamais d’une grosse épaisseur. Les raquettes resteront accrochées au sac. J’enfile la descente dans les bois en un clin d’œil. Le sentier n’est pas visible mais je connais les passages comme ma poche. Et puis, le balisage du GR est toujours là pour attester la bonne voie ! J’arrive à la Caire sous le soleil, en espérant qu’une bière m’attend au frais !