Sortie du 11 février 2021 par michel Tête de l’Homme (396m) et col de l’Uï d’Aï par la crête de Sormiou

Banalité du sud : "Grand beau temps"

Se situant à proximité de la mégapole marseillaise, le parc national des Calanques est l’un des sites naturels les plus remarquables de France.

« Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, si j’ose dire, que dans les voyages que j’ai faits à pied » écrivait Rousseau.
Eh bien, soit ! Je tire profit d’une belle journée ensoleillée pour expérimenter la proposition du philosophe des Lumières.

Cependant, afin de profiter pleinement de la beauté des lieux, il vaut mieux éviter l’intensité du soleil estival. Comme je l’écrivais ici, dès le printemps, la réverbération du calcaire blanc fait office de grille-pain !

Si l’hiver offre de belles perspectives d’exploration, le vent joue parfois les trouble-fêtes. Ce jour : Mistral 50km/heure annoncé (pour ici, c’est une brise marine). Cependant, ça devrait gangasser sur la crête !

Départ agréable au pied de la Montagne de l’Aigle. Je remonte le Vallon de la Jarre pour atteindre la Fontaine de Voire. C’est le "coin promenade" des Marseillais en mal de verdure. S’ensuit le Vallon de l’Homme Mort et son raide couloir d’éboulis.
Plus haut, la forêt laisse la place à une végétation arbustive.
On atteint le Pas supérieur de la Melette qui domine abruptement le Cirque des Walkyries.
Mais où se cachent les guerrières en armure ? Elles ne semblent pas voltiger dans les parages !

À quelques encablures des agitations de la ville, ce monde en sourdine me fascine.
On gagne rapidement la Tête de l’Homme, belvédère de choix et point culminant de cette escapade maritime.
Des hautes terres aux falaises côtières des Calanques, je contemple les propositions de la nature avec enthousiasme. Le ciel tombe dans les flots. La mer est bleutée comme une enclume. À l’horizon on devine la courbure de la terre… Aristote avait raison !

L’itinéraire pique sur le Col de Sormiou. Quelques pas faciles à désescalader pimentent un peu le parcours. Une dame assez malhabile dans cet exercice perd son bâton et ses moyens. Ce sera le seul bouchon de la journée !

Je quitte le col pour entamer le parcours en crête.
J’arpente (plus ou moins) une trace qui se perd et se retrouve. J’escalade les pitons rocheux de la forteresse de pierre qui s’étire jusqu’au Bec de Sormiou.
On descend, on remonte… ça n’en finit pas !
Après quelques passages aériens, j’atteins le col du Luï d’Aï puis le Cap Redon.
D’ici, j’observe le Cap Morgiou où je me trouvais quelques jours plus tôt.

Les nombreux sites d’escalade me rappellent de lointains souvenirs de jeunesse. J’ai grimpé dans ce secteur ! À cette époque le cultissime “London Calling” tournait en boucle sur ma platine. Maggie était au pouvoir et The Clash invitait la jeunesse à se réveiller pour sortir le pays de la torpeur. Toujours d’actualité n’est ce pas ?
Patrick Edlinger y exposait « une philosophie de l’escalade où se mêlent hédonisme, respect et amour de la nature, dépassement de soi et goût du risque. »