Sortie du 29 juillet 2021 par patrick73 Pointe du Grand Vallon (3136m) en boucle

Grand beau temps, frais et chaud juste comme il faut.
Pas un poil de neige, un zeste de névé, reste d’un glacier dans le Vallon du Coin.

Dénivelée de 960m
Distance 11km
Difficulté T4/PD inf (quelques pas ou on met les mains, passage raide 100m à 40° dans la pente N du col 3101m, crampons-piolet utiles en début de saison quand c’est en neige)

Horaire :
Parking de Bellecombe => Col de Lansleria, Lac de Lansleria, vallon du Coin et Pointe du Grand Vallon 3h30

Pointe du Grand Vallon => Crête de la Turra => Faux col => Ferme de la Femma => parking de Bellecombe 2h30

Boucle N-S -Pointe de Bellecombe 3136m par le col et le lac de Lanserlia, et la crête de la Turra, 29 juillet 2021

Juste une belle journée.

Matin cristallin, pas un souffle d’air, pas un bruit. A part peut être le vrombissement des motos tout en bas au fond de la vallée.

Le soleil dévore petit à petit les sommets, le fond de la vallée, Bramans, Termignon, tout petit en bas, resplendissent de lumière.

Pour nous ce sera bien plus tard, quand après une bonne heure de marche nous sortirons au col de Lansérlia.

Le rythme est soutenu sur la bonne piste, puis sur le discret sentier du col. Toujours dans une ombre fraîche, au moment d’une pause à un petit lac discret, des pierres roulent dans les raides versants de Côte Chaude. Il y a quelque chose, il y a quelqu’un...

Fondu dans le paysage, sa robe brune ne permet qu’à peine de le distinguer. Un chamois, d’un pas tranquille, va au col.

Il va chercher le soleil, comme nous d’ailleurs, et peut être se régaler d’herbes savoureuses.

De longues minutes en face à face, lui au col, nous juste dix mètres en dessous, nous nous observons. L’un peut être inquiet, les autres admiratifs. Puis quand il juge que cela suffit, il grimpe sur les arêtes pour retrouver probablement sa famille.

Le passage du col, du lac est un enchantement dans cette lumière si douce et transparente, au milieu des grands espaces du PNV. Cela me fait penser aux aquarelles de Samivel qui savait si bien représenter l’infini des montagnes.

En face du grand vallon noir, et ses crêtes acérées nous avançons vers un point imaginaire de cairns en cairns. Une grande harde de chamois détalle. J’en ai rarement vu autant, pourtant...
Nous dérangeons. Ça part dans tous les sens. Certains grimpent à une folle allure les escarpements raides, des barres rocheuses pour atteindre leur tour de guet sur la crête de Côte Chaude. Qu’ils ne craignent rien ce n’est pas nous qui allons les déranger là-haut !!!

Le petit bout de glacier est toujours là, puis le grand pierrier très raide de schiste fin. Je me l’imagine en neige, le remonter avec les skis pour signer ensuite toute la pente et le vallon d’arabesque éphémères.

Et puis, le souffle un peu court, le col et la pointe. Comme attendu, comme à chaque fois, c’est un panorama époustouflant qui s’offre à nous, face aux Dômes et la Parrachée, deux kilomètres en surplomb de la vallée des hommes, grouillante de vie toute en bas.

Une petite traversée caillouteuse et on retrouve ce tout petit lac improbable aux eaux transparentes, le passage d’une faille, et puis la large crête de la Turra.

Longue croupe arrondie dominant la profonde vallée, tout en schiste brun sur fond de Vanoise.

Les brises chaudes commencent à remonter, l’ambiance devient chaude puis lourde, début d’après midi d’été.

On retarde l’instant, au plus, avant de basculer versant Ouest dans une longue pente de schistes raides malcommodes entre des barres rocheuses bien cachées.

Au détour de l’une d’elle un chamois décampe, on s’est retrouvé littéralement nez à nez. Je ne sais pas qui de nous deux a eu le plus peur !

Descente malcommode, lente sous un soleil de plomb avec qu’une seule envie, retrouver le ruisseau des Sallanche pour se désaltérer de cette eau fraîche et minérale.

Au passage de la ferme de la Femma, on se chargera d’une Tomme. Mais c’est avec un plaisir gourmand que l’on surcharge les sacs, qui commencent à peser en fin de journée.