Sortie du 16 janvier 2022 par Peyuko Montagne de Boules (2391m) par Chavailles

"Trop chaud" pour un mois de janvier (monté en partie t-shirt jusqu’au-dessus du col de la Baisse !).
En revanche, vent glacial au sommet.
Plaques de verglas pour la dernière partie (après le ressaut rocheux à la cote 2289).

Arrivé à Chavailles (pneus neige indispensables !), mon œil est attiré par le col de Lachen et l’arête qui part du col en direction de la Montagne de Boules. Serait-ce possible de grimper par là ? Mais le col est très à l’ombre et surtout je n’ai pas dans mon champ de vision l’itinéraire complet jusqu’au sommet. C’est ma première sortie dans le secteur et afin d’éviter les mauvaises surprises, je décide de suivre le topo par le col de Baisse.

En mars, Michel a publié un topo avec l’itinéraire que j’imaginais, c’était donc bel et bien possible. Une alternative pour une prochaine fois !

En montant, au niveau du Plus Haut Pré, la Montagne du Carton ne me semble pas trop éloignée et j’entrevois un possible cheminement hors sentier pour en descendre... pourquoi pas, pour une autre fois également.

La température est printanière et nous ne sommes que mi-janvier. C’est agréable mais terrible à la fois.

Après le col de la Baisse, je monte au mieux en évitant les névés pour rejoindre l’arête. Dans cette partie, je vois même une gentiane printanière (Gentiana verna) ! La pauvre n’a pas fière allure mais c’est assez incroyable qu’elle soit là. De son côté, un chamois m’observe peiner dans cette pente qui devient de plus en plus raide.

L’arête atteinte, la neige est bien plus présente. Avec les commentaires du topo, j’appréhendais un peu le passage du ressaut rocheux dans ces conditions mais celui-ci est dépourvu de glace et en étant prudent, ça passe sans problème.

La dernière pente est moins raide mais des plaques de verglas viennent compliquer l’ascension. Les bâtons sont bien utiles et je me dis qu’il faudra redoubler de vigilance à la descente. Un vent glacial souffle à présent et je ne resterai pas trop longtemps au sommet pour profiter du spectacle pourtant sublime.

Afin d’éviter le plus possible le verglas, je modifie un peu mon itinéraire de descente en allant cherche des croupes herbeuses que le vent et le soleil ont mis à jour par endroit. En revanche, sous l’arête, je privilégie les névés pour descendre en glissant et ainsi épargner mes genoux.

Revenu au col de la Baisse, je me sens pousser des ailes et j’entreprends l’arête de la Montagne du Carton qui me fait face. Il y a juste une frange sans neige sur le fil qui permet de progresser sans trop de difficulté.

L’arête est plus longue que je ne l’avais imaginée mais heureusement la pente est de moins en moins raide. Ce deuxième sommet atteint, il faut maintenant en redescendre ! J’avais bien "repéré un itinéraire" à l’aller mais une fois sur place, ce n’est bien sûr pas aussi évident. Lorsque je me trouve à hauteur des premiers arbres, même si la forêt est peu dense, ce n’est pas simple de s’orienter et j’avais vu qu’il fallait éviter de descendre trop directement sous peine de se trouver confronté à de petites barres rocheuses.

Entre le dévers, la végétation (touffes d’herbes glissantes, branchages, forêt masquant la vue...) et de petits pierriers, cette partie sera finalement la plus éprouvante. Il me faut environ 1h pour finir par retrouver le sentier de départ et encore un peu plus pour revenir à Chavailles, clôturant ainsi une boucle de 13,5km et 1600m de dénivelé.

En repartant, la lumière du soleil et la lune m’offrent un dernier superbe panorama sur la Montagne de Boules.