Sortie du 16 novembre 2022 par vermatoiz Le Château des Chèvres (1850m)

Beau temps, température douce, pas de neige.

Depuis longtemps je pensais à cet alpage tout là-haut, mais pour faire cette balade assez courte loin de chez moi, il me fallait un prétexte....
Ayant prévu de rendre visite à une amie dans le coin, le prétexte est tout trouvé !

Je démarre du parking de Boutari à 10h10 et je gagne un passage à gué pour traverser l’Ebron, aujourd’hui un petit ruisseau mais dont le lit imposant dit bien la taille qu’il peut atteindre !
D’entrée la tête du Grand Ferrand et tous ses voisins me sautent à la figure, poudrés de la neige tombée récemment, c’est une merveille, et ça commence juste !

Je remonte dans la forêt la longue piste humide des dernières pluies, puis une nouvelle fois il faut franchir l’Ebron pour arriver ensuite près de la baraque forestière de Pravert, un peu cachée dans le bois.
C’est après que les choses sérieuses commencent....

Le sentier s’élève alors au bord du ravin pour déboucher bientôt près du torrent de Pravert, qu’il faut également traverser entre les barrages établis par la RTM, en suivant au mieux les quelques cairns dressés au milieu de la caillasse, dans le lit du torrent.

Après en avoir remonté le talus, le sentier se poursuit en face sur un terrain boisé, passe près de la baraque de Sous-Courtet, puis franchit plusieurs ravines, dont une en particulier bien... ravinée !
Faux pas fortement déconseillé !

On continue ainsi, face aux sommets majestueux et à un relief ruiniforme impressionnant, sur des sentes parfois très aériennes ouvrant la vue sur la vallée de l’Ebron, sur les montagnes du vallon de la Jarjatte, Grand Chamousset, Montagne de Paille, Pointe Feuillette, Rognon et Sommet de l’Aup entre autres.

On débouche à nouveau sur une crête pour rejoindre un petit bois accueillant, puis un vallon verdoyant, prélude à l’alpage qu’on va enfin atteindre après une ultime montée.
C’est une merveille... Un havre de paix et de solitude (ce jour-là en tout cas et toujours j’espère !), sous les superbes sommets et face à un panorama magnifique....

Toute la vallée de l’Ebron et le Trièves, avec Mont-Aiguille et Grand Veymont bien sûr, et toute la Barrière Est du Vercors malheureusement ennuagée, et aussi le Jocou et le mont Barral, la Matheysine et jusqu’à la Chartreuse au loin.

Sur le bord du plateau, je vois en face, dans les pentes caillouteuses et vertigineuses, trois chamois qui se poursuivent... Cerise sur le gâteau !

Je divague dans tous les coins pour mitrailler, pour me remplir de cette plénitude, de ce bonheur d’être là, puis je m’assois quand même pour me nourrir, les nourritures de l’esprit n’étant pas tout...

Il faudra bien redescendre, et le retour sera encore ponctué de nombreux arrêts béats à m’émerveiller et à faire provision de toute cette beauté.

Je pense déjà aux amis (pas beaucoup !) que je vais emmener là-haut pour leur montrer ce paradis !