Sortie du 24 juillet 2023 par Sylvain Balaïtous (3143m) par le refuge de Larribet et la Grande Diagonale

Plein brouillard au départ à 4h30, se dégageant au lever du jour, temps mitigé par la suite et à nouveau du brouillard à la descente.
Sortie réalisée seul.

Le Balaïtous, ce sommet mythique des Pyrénées, voila bien longtemps qu’il me faisait de l’œil ! Seul petit problème, le Val d’Azun est quand même bien loin de Montpellier...

Envisagé début juillet lors d’une semaine dans le secteur avec des amis, nous avions manqué de temps. Donc retour une semaine plus tard dans les Hautes-Pyrénées avec la ferme intention de réalisé cette superbe et très longue ascension !

La veille de la randonnée la météo annonce un temps correct seulement jusqu’à 11h... Sachant que pas moins de 6h de marche seront nécessaire pour se tenir au faîte, il va me falloir démarrer de très bonne heure.

Parking du Plaa d’Aste, 4h30 du matin par plein brouillard, j’ai à peine claquer la portière de ma voiture que je ne la vois déjà plus... Heureusement que le sentier jusqu’au refuge de Larribet est bien marqué...

Le jour se lève peu de temps avant mon arrivée au refuge qui se réveille à peine, et je suis maintenant passé par-dessus la purée de pois. Les premiers rayons du soleil viennent embraser le Balaïtous et le Palas, le site est grandiose !

À l’approche des lacs de Batcrabère l’environnement devient plus minéral, mais surtout d’une rare beauté sauvage et austère. La grande et sombre face Nord-Ouest du Balaïtous en impose dans le paysage !

J’entraperçois au loin la Brèche des Ciseaux à travers laquelle les nuages s’infiltrent. Encore quelques efforts dans ce chaos de granite démesuré et je pourrais la franchir afin de basculer en versant espagnol.

Peu de temps après je rejoins l’abri Michaud qui est implanté à la base d’un grand couloir caillouteux donnant accès à la Grande Diagonale.

La voila enfin cette Grande Diagonale, quelle incroyable ligne de faiblesse au milieu de cette parois démesurée ! Je savoure l’instant ! Quelques passages nécessitent l’usage des mains et d’autres un peu plus étroits demandent un peu de vigilance, mais cette dernière n’est jamais difficile.

Quelques dizaines de mètres avant la brèche des Isards, je pars en traversée sur la droite par une succession de petites vires et de pas d’escalade faciles. Les difficultés sont vraiment modérées, mais l’ambiance haute montagne est très présente !

Je suis rejoins par trois randonneurs espagnols, ce sont les premières personnes de la journée que je rencontre hormis celles aux abords du refuge. Nous terminons l’ascension tous les quatre ensemble.

Et enfin se dévoile la cime de ce géant pyrénéen au panorama fabuleux !

Quelle incroyable "course" du refuge pour se hisser jusqu’ici. Si aujourd’hui le parcours nous semble évident grâce aux nombreux topos très bien détaillés, bravo aux premiers ascensionnistes qui ont su défricher un itinéraire aussi complexe au milieu d’une telle face !

Je reste un peu plus d’une heure au sommet afin de me gaver de ce magnifique paysage avant de d’entreprendre la longue marche de retour. Je retrouve le brouillard au niveau du grand lac de Batcrabère et arrive à la voiture plus de douze heures après l’avoir quitté.

Voila, j’ai fait le Balaïtous, et c’était encore plus beau que je ne l’imaginais !