Chamousset versant nord-est : directe au cairn sud-est

Difficulté :
Non renseignée
Dénivelé :
800m
Durée :
7h

Itinéraire passant au centre du raide versant nord-est du Chamousset. Les pentes herbeuses y sont raides, parfois exigeantes, mais l'ambiance y est tellement magnifique que l'on aura le sourire tout du long ! – Auteur :

Accès

Aller à Lus-la-Croix-Haute, puis au hameau de la Jarjatte.
Suivre la route goudronnée passant devant la station de ski jusqu’à son terminus : parking voiture.

Précisions sur la difficulté

Parcours complètement hors trace.

Pentes raides, voire très raides par passages (estimation pour la majorité des passages en herbe = 40° à 45° ; estimation des plus raides = 50° à 55°, parfois constitué de mottes en terre).

Casque + Piolet indispensable, voire même deux piolets pour être rassuré.

Comme la majeure partie du cheminement se déroule sur fond d’herbe, ou de végétation rase, la rosée du matin peut être désagréable ; toute atmosphère humide ou de brouillard est à éviter.

Parcours plus exigeant que celui des Blandis.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 3337 OT Dévoluy - Obiou - Pic de Bure
  • Altitude minimale : 1280 m
  • Altitude maximale : 2089 m
  • Distance : environ 3 km
  • Horaires : comptez entre 2h30 et 3h30 pour la montée
  • Balisage : aucun
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Ascension :

Passer le hameau de la Jarjatte (tout en haut, face au départ de téléski, se trouve la gite de la Jarjatte). Remonter la route sur 1,5 km pour arriver au terminus goudron (stationnement voiture).

La piste forestière prend la suite, et l’emprunter jusqu’à la première épingle à cheveux (500 m). Quitter alors la piste forestière et suivre, à droite, la piste de bûcheronnage. Au bout de 300 m, elle longe une ligne électrique (celle qui descend du col de Corps). 100 m plus loin, quitter cette piste et traverser à droite horizontalement, hors piste.

Traverser le lit du torrent de Corps (terrain complètement bouleversé par les eaux furieuses des orages). Rejoindre le débouché du torrent venant du Chamousset, pour en remonter le commode fond de lit le plus à gauche (à sec).

Modification du topo, suite à un très gros orage (9 août 2021) :
De l’épingle de la piste forestière suivre la piste bucheronne sur 300 m qui longe le torrent de Corps. Repérer le cairn signalant le sentier des Gardes partant sur la droite.
Traverser le lit du torrent de Corps.
Continuer le sentier des Gardes sur l’autre rive. Au bout de 30 m, repérer à gauche un gros rocher cubique (2.5 m de côté) : la vieille piste de débardage commence ici, sur la gauche. La suivre environ 15 min.
Cette piste se détériore au fur et à mesure de la montée. Quand elle n’existe vraiment plus (deux blocs d’un mètre de haut comme repère), monter en légère diagonale à gauche sur 30 m pour déboucher au point bas du pierrier lugubre (en S).

En une vingtaine de minutes, atteindre le grand pierrier qui forme un « S », d’abord sur la gauche, puis sur la droite. Monter au mieux dans ce secteur, rejoindre les premières pentes herbeuses, à la corde du deuxième virage.

Remonter cette partie herbeuse, droit vers le haut, et arriver à un petit bois de sapins. Rejoindre sur la droite le lit d’un torrent à sec (torrent n°2, selon le schéma joint). Remonter la rive droite environ 100 m (une option plus facile est possible en rive gauche).

Prendre sur la gauche une goulotte (la Goulotte initiale) sur également environ 100 m. Arriver à un replat. Franchir le « Mur » au plus commode (15 à 20 m très raides mais avec de bonnes marches).

Arriver dans le « berceau magnifique », que l’on remonte par la rive gauche. En sortir tout en haut au ras des rochers, par la droite. Aller en diagonale jusqu’à un petit arbre (50 m), puis franchir une petite barre (3 m à la descente). Remonter vers la gauche un couloir caché derrière la « Nageoire dorsale ».

Arriver sur un replat herbeux.
Viser le petit arbre sur l’arête droit au-dessus de soi. Dépasser l’arbre, puis une courte portion rocheuse. Autre replat. Continuer l’arête jusqu’en haut.

On est au pied du facile dernier ressaut mi-terre mi-cailloux pour arriver sur la crête du Chamousset, au cairn sud-est.

Descente :

Un choix se présente.

1. Descendre le parcours des Blandis (il est commode d’avoir alors un piolet + un bâton rigide de ski pour aborder les pentes raides du final). En dessous de l’échine pierreuse, tout est simple.

2. Descendre en versant ouest, pour rejoindre la bergerie du Roc de Rimat, puis le chemin (entre 1200 et 1400 m d’altitude) qui contourne le Petit Chamousset par l’ouest puis le Grand Chamousset par le nord. On revient alors aux environs de l’épingle à cheveux de la piste forestière (je n’ai pas fait ce parcours, mais il m’aurait servi en cas de difficulté sur le parcours de la montée, ou en cas de changement du climat).

Récit de la première sortie :

Octobre 2008 :

Quand j’observais ce versant NE du Chamousset, depuis le Promontoire à la sortie de l’Encoche, j’avais l’impression que l’on pourrait passer presque partout dedans. Cette impression, cette espèce d’intuition pourrais-je écrire, tenait beaucoup à l’envie que cela soit vrai, voire même cela tenait du vœu pieux… Car, pour tout dire, rien ne prouvait la chose. Non seulement ce versant est très pentu – ce qui est une difficulté – mais aussi il est très complexe au niveau de la disposition des falaises, ainsi que de l’entremêlement des différents étages entre les falaises. La conséquence de cet entremêlement, c’est que les passages éventuels qui permettraient de passer d’un étage à l’autre restaient de vrais mystères. Ces passages existaient-ils vraiment, d’ailleurs ???
Le besoin de trouver les réponses à ces questions commençait à me titiller.

Les photos faites ainsi depuis son flanc ne pouvaient offrir une grande aide pour résoudre ces mystères, car les perspectives latérales qu’elles fournissaient étaient trompeuses, et il était clair que nombre des reliefs n’apparaissaient que très mal dans ces clichés. Cet aspect de la situation fut d’ailleurs confirmé par la suite…
En fin de balade, et depuis une trouée de la forêt au pied du versant, j’ajoutais deux photos supplémentaires – pas une de plus ! – à la maigre collection du matin. Ces deux photos-là fournissaient une compréhension du versant vu de face, ce qui était bien sûr un bon complément aux photos latérales. Cependant, cette perspective du bas éliminait trop les pentes et leurs raideurs. Il était encore difficile d’élaborer des solutions.

J’en restais là des questionnements, si ce n’est l’échange eu avec Jean-Marc Jacquet, et son tracé de l’itinéraire des Blandis.

Automne 2019 :

Je retombais sur une photo du Chamousset, prise en septembre 2018, depuis le Parjis-Clos. Elle montrait le Chamousset sous son meilleur angle. Prise du versant en face, la disposition d’ensemble devenait mieux compréhensible. Prise aussi d’une altitude d’environ 1900 mètres, cela correspondait à peu près à la mi-hauteur du versant : les proportions étaient donc respectées entre le bas et le haut des pentes.

Avec cette photo, je pensais - je croyais - tout savoir des lieux. Et selon des raisonnements bien théoriques je traçais ainsi une dizaine de cheminements envisageables, depuis celui de l’Encoche (tout à gauche) jusqu’au couloir sous le Grand Chamousset (tout à droite). Au cours de l’hiver 2019-2020, les projets prenaient forme, et l’envie d’être enfin dans ce versant faisait monter la pression.

Printemps 2020 :

Je pensais – je croyais – avoir pris la mesure des lieux. Et préparais ainsi un programme pour enchaîner les itinéraires les uns après les autres dans lequel, sans coup férir, chaque cairn du sommet de Chamousset, chaque pointe de l’antécime voyait déboucher l’un de ces cheminements. Tout était prêt !
Ne manquaient plus que les jours de beau temps, pour que la neige fonde, et puis surtout ne manquait plus que se termine ce confinement imprévu qui faisait s’envoler tout un mois d’avril avec ses 30 jours de soleil.

D’où est alors venu cet imperceptible changement dans le programme… ???
Je ne sais pas.
Un tout petit quelque chose a bougé, et l’édifice préparé, organisé, voulu, a vacillé...

Plutôt que d’attaquer d’amblée par le plus direct, le plus droit, celui qui rejoint LE sommet du Chamousset, une précaution - ou peut-être une prémonition ?? - me fit décider de choisir d’abord le tracé par les Blandis.
Les Blandis….
Jean-Marc l’avait indiqué, depuis le début.
Cet itinéraire apparaissait comme le plus facile de tous.
Il était également envisageable de redescendre par là, plutôt que de faire le tour par le pas de l’Ane, ou par la bergerie du Roc de Rimat.
Bref, c’étaient plein d’arguments, qui ont leur valeur, tout en n’enlevant rien à la beauté présumée des lieux.
Changement de programme donc : ce seront les Blandis en premier.

Bien m’en a pris.

Eté 2020 :

Dans les Blandis - je l’ai déjà écrit – tout s’est déroulé merveilleusement. Aucun trouble, aucun ennui. Le fait fut là quand même : c’était bien raide. Cette difficulté était attendue. Mais ça surprend toujours. Il faut s’accoutumer à la chose…
Anticipant sur ce que serait la suite du programme préparé j’avais, ce jour-là, fait une digression vers le haut du Grand Couloir. Il y avait là le problème technique du final de ce Grand Couloir. Je l’avais repéré, et voulais voir de quoi il retournait. Et bien j’ai vu ! Ce passage final, je l’ai vu, mais je ne l’ai pas vaincu…
Le Chamousset laissait ainsi tâter des doigts à quel niveau il plaçait les capacités nécessaires pour le gravir et, d’un tout petit coup de raideur supplémentaire, il me renvoyait dans mes pénates…
J’eu beau, quelques jours plus tard, revenir avec tout le barda d’assurance et tout et tout…. Mais non ! Ce raidillon-là, je ne le passerai pas.
Point !

Ainsi donc, l’imperceptible changement du programme initial avait-il été bien salutaire. En ne me faisant pas partir bille-en-tête dans les projets initiaux dont l’ambition dépassait les 1.91 m de ma stature, il m’avait préservé de subir des déboires qui, peut-être, auraient pu devenir très fâcheux.
J’étais déçu.
Pour dissoudre cette déception, amère quand même, il ne restait plus qu’à méditer le dicton qui dit qu’un montagnard déçu est un montagnard qui continue de vieillir…

Ainsi avisé du niveau requit pour circuler dans ces herbes, je révisais à nouveau le programme et fouillais les photos pour comprendre le moyen… le moyen d’arriver pile au sommet par une ligne directe. Car – et cela n’aura pas échappé aux perspicaces – toutes les tentatives précédentes avaient esquivé la difficulté, et raté l’élégance. L’Encoche et le Balcon sont deux cheminements sur la gauche du versant. Les Blandis et le Grand Couloir sont eux sur la droite. Et le centre du Chamousset restait vierge, lui…
Et c’est pourtant bien là qu’il fallait réussir.

Avec l’expérience du terrain, et toujours à l’aide des photos, je mettais au point une boucle centrale qui, partant du Pré Médian, devait d’abord atteindre le cairn NO du Chamousset, puis devait redescendre ensuite depuis le cairn SE du Chamousset. Plusieurs passages techniques étaient à prévoir, c’est-à-dire raides, et dans lesquels la roche calcaire affleurante est généralement assez fracturée.

Pour alléger le sac à dos, je supprimais tout matériel concernant les points d’assurance : cela m’amènerait à rester raisonnable dans l’ambition (et de toute façon, j’ai plus vite peur que je ne suis ambitieux…). Par précaution je ne gardais que deux sangles, pour deux éventuels rappels sur arbre, en cas de complication des événements. Il faut noter que cette précaution n’a en fait d’utilité qu’en partie basse du parcours, car en partie haute il n’y a plus d’arbre du tout. Pour la corde : la 80 m en 7 mm de diamètre. Le tout, en montant dans le versant, sera de bien poser la décision : celle de continuer – ou non – car il arrive un stade où, si la montée est bloquée, la descente devient un vrai problème.
Compte tenu des choses, je prenais les deux piolets car ce sont eux les meilleurs amis à partir d’un certain moment.

La bonne journée sera le lundi 20 juillet. La météo est annoncée excellente.
Comme les fois précédentes, à 6 heures, je suis à pied d’œuvre. Pas un nuage. Pas de vent. Je pars.

La remontée par le torrent à sec se fait très bien : tout ce qui bouge sur le sol a été emporté lors du dernier orage. Le pierrier lugubre, lui, n’a pas changé, et là par contre les pierres au sol bougent. Dans les premières pentes herbeuses, il faut faire vite car elles constituent un parfait réceptacle pour les cailloux que les chamois font bouger, depuis le haut. Au Pré médian, je vois le soleil, 30 mètres plus haut. Les couleurs deviennent belles. C’est là que commence l’itinéraire défini.

Je reste en rive droite du torrent n°2, et attaque droit devant le premier ressaut. Les choses sont un peu plus difficiles que jusqu’à maintenant, mais comme on dit aujourd’hui : « je gère ! ». Par une petite dalle, dominant le lit du ruisseau, je prends pied au bon endroit : le croisement dudit ruisseau avec la « Goulotte initiale ». Cette goulotte ne se voit pas du tout, de face : elle est masquée par un pli calcaire. J’avais repéré cette particularité, et m’en trouve maintenant fort aise car elle fournit un excellent passage pour continuer la montée. Et en plus elle est très facile, très agréable et très jolie. Que demander de plus !

Dans cette goulotte, la main droite s’appuie sur une haute dalle qui constitue ce que j’appelle « le Mur ». Plusieurs points de ce mur peuvent fournir un moyen de le gravir. Ça, c’est la théorie. Mais en pratique, qu’en est-il ?? A l’examen, c’est le choix tout en haut qui sera le plus favorable. Le passage est court, mais presque vertical. De toutes les façons, c’est là qui montent les bêtes car le sol est bien marqué par leurs sabots. Il est étonnant, et rassurant, de constater que les strates de la roche, ici quasiment verticales, fournissent de bonnes marches pour les pieds. Le piolet, lui, fourni une prise de main parfaite, planté qu’il est dans les mottes de terre. J’arrive bientôt au bout de ce rude passage. Tout se passe donc très bien jusqu’à ce que je voie passer une pierre, de vingt centimètres de diamètre, juste là à trois mètres à gauche de moi ! Roulant sur l’herbe épaisse, elle ne fait aucun bruit, et rien donc ne m’aurait permis d’anticiper ce danger… Une montée de panique m’envahit. Il faut fuir ce lieu dangereux au plus vite, mais la raideur du côté droit me renvoie dans l’axe de la chute. Prenant une bonne respiration, je franchis les quelques pas obligés avec toute la vitesse possible, puis enfin m’écarte sur la droite. C’est fini. Ouf !

Au-dessus du Mur, les lieux ont un goût de paradis : c’est le « Berceau magnifique ». Une combe, creuse, bien arrondie, garnie d’une herbe épaisse et très verte accueille le visiteur. A droite comme à gauche, quelques sapins inspirent la sérénité. Tout en haut, une nouvelle falaise ferme les lieux et conforte le sentiment d’intimité. Cette combe se voyait très bien sur les photos prises d’en bas. Mais être ici pour de vrai est un vrai bonheur. Je me régale….

Je remonte le Berceau magnifique plutôt par la droite, pour éviter les cailloux qui tomberaient, mais aussi parce que c’est de ce côté que se prendra la sortie. Les perspectives s’ouvrent sur le reste du versant et, loin à droite, les lames acérées et verticales dévoilent enfin leurs secrets.

La sortie se fait donc sur la droite, par une épaule, arrondie elle aussi mais dans le sens inverse du berceau, convexe cette fois. Je me trouve beaucoup plus en « plein air », d’autant que la raideur est revenue, plus que je l’avais imaginée. C’est le moment de mettre le deuxième piolet en fonction. De hautes mottes de terre obligent à faire de hautes enjambées, et la concentration qui s’impose dans ce passage impressionnant fait que le cercle de l’observation se réduit au strict nécessaire, à savoir les deux mètres devant soi ! La ligne de fuite vers le bas s’allonge. Il faut continuer à traverser en diagonale vers la droite, franchir un petit mur à la descente, pour se trouver enfin plus au calme, dans une nouvelle combe, elle aussi cachée par ce que je désignerai comme la « Nageoire dorsale ».

La difficulté baisse d’un ton, et c’est un repos apprécié. Par contre, la suite du cheminement envisagé s’annonce très coriace. L’examen à la jumelle montre que, dans le goulet repéré comme passage obligé, les pierres sont trop à fleur, et que la pente est trop forte. La réflexion dure « un certain temps », pour savoir quelle décision il faut prendre. Et c’est en sondant le ressenti intérieur que la balance penche : continuer là où c’était prévu devient trop difficile, et trop crispant. Je renonce. Je ne suis là que par plaisir et pour profiter d’être bien dans des lieux si beaux, et non pour subir une angoisse provoquée par les difficultés. Donc : stop. Je prendrai, pour finir la montée, l’itinéraire que j’avais imaginé pour la descente, et qui doit être plus accessible.
De fait, suite à cette décision, le moral et le plaisir sont de nouveau présents. Et la montée peut se poursuivre dans le calme.

En fait de calme, tout reste relatif car l’arête finale, qui trace la sortie de cette partie supérieure, se redresse quand même sérieusement. Les estimations de l’angle de la pente amènent à penser qu’il y a là peut-être 50° d’inclinaison. Bref, montant calmement quand même, je peux profiter à plein d’être ainsi dans un décor improbable, sorti de la zone des falaises, entré dans le royaume des herbes finales, exposé – sur cette arête - à l’air seulement et non plus aux pierres. La fatigue marque un peu et le souffle est court. Il faut monter lentement. Un court passage rocheux, sans difficulté importante, donne accès à un replat bienvenu. Je regarde les pentes sous moi, et suis pris d’un grand sourire : la théorie du cheminement est devenue une réalité, une belle réalité. Bien sûr je ne suis pas encore au sommet, mais d’ici plus rien n’est compliqué. Une arête à finir ; un ressaut à franchir, et ce sera le cairn SE du Chamousset.

Je retrouve enfin le sommet, qui devient bien familier, à force.
Parcourir cette crête du Chamousset est une vraie joie. Le chemin suivi aujourd’hui dans ce versant NE du Chamousset a bien de la gueule. Il m’a poussé vers la zone maximale de ce que j’ose faire, et commence alors à s’insinuer l’idée qu’il sera peut-être ma dernière expérience ici… ?? La suite, les autres cheminements imaginés semblent un peu trop difficile en l’état. Et qui sait si j’aurai le courage d’essayer ?

Un petit vent tranquille balaye la crête, et donne envie de ne pas s’arrêter pour casse-croûter là, mais de continuer et faire une pause dans le début de la descente des Blandis. En attendant ce repos je commence la descente depuis le cairn de l’antécime nord.

Quelle superbe sensation que de partir dans cette descente-là !
Au sol, le tapis des raisins d’ours – cette plante rase qui ressemble à la fois aux myrtilliers et aux rhododendrons nains - est à la fois souple et résistant. Les chaussures se posent voluptueusement dessus, sans aucun ripage ni erreur d’accrochage. Devant soi, la pente s’accentue. A chaque pas un peu plus, la raideur augmente, et allonge le panorama sur la descente à faire. Ce « bombé » n’en finit pas…

Une fois encore, je me régale de ce passage, si particulier dans une végétation improbable, et dans une atmosphère quiète, dont la randonnée solitaire est en partie l’origine. Ici, pas de bruit parasite. La vallée est basse et les sons des tronçonneuses, ou des voitures, ne montent pas. Il n’y a que le vent, doux, qui susurre à l’oreille. Je me laisse prendre par toute cette ambiance, et laisse filer les réflexions selon leurs envies.

Merci le Chamousset !

. Randonnée réalisée le 20 juillet 2020

. Dernière modification : 2 octobre 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Merci pour le récit d’aventure ! Pour ma part je l’ai d’autant plus apprécié que voilà un itinéraire totalement au-dessus de mes compétences ("DEUX piolets !"...) et que je peux donc lire sans arrière-pensée. La préparation du siège est tout aussi savoureuse que le suspense de sa réalisation !

    Le 13 août 2020 à 16h08
  • Bonjour CourtePatte,

    Merci bien pour ton commentaire sympathique !
    J’essaie de m’appliquer lors de la rédaction. Les souvenirs sont préservés, une fois qu’ils sont noir sur blanc !

    C’est vrai que ces pentes sont un peu raides, et que cela empêche parfois d’aller y faire un tour.

    Je viens d’ajouter une photo pour montrer les différents itinéraires parcourus dans ce Chamousset NE. Tout n’est pas encore rentré en topo sur AR. Mais je le ferai au fur et à mesure du temps.

    A+

    Le 13 août 2020 à 17h03
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