Du Petit-Saint-Bernard à Bonneval

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
7400m
Durée :
3 jours et plus

Une itin'errance "paradisiaque" et transfrontalière entre le Col du Petit Saint Bernard et Bonneval-sur-Arc. Ça commence en balcon panoramique sur le massif du Mont Blanc, ça continue avec des vues plongeantes vues lointaines sur les sommets italo suisse (Cervin, Mont Rose...) et ça finit face au Paradis. – Auteur :

Accès

En train jusqu’à Bourg-Saint-Maurice, puis navettes (en été) jusqu’au Col du Petit Saint Bernard.
Au retour, navette ou stop (ou à pied) entre L’Écot et Bonneval. Ensuite en car jusqu’à Modane (gare SNCF).

Précisions sur la difficulté

Il s’agit d’une randonnée alpine itinérante, avec 3 cols à plus de 3000m, et dont la difficulté peut bien sûr varier suivant la saison. La dernière étape comporte un passage (Col du Carro) qui est équipé de câbles et me semble au minimum nécessiter un casque. Une longe avec mousqueton accrochée et baudrier, ou baudrier de secours avec une sangle peut être utile pour se sécuriser sur le câble en cas de terrain glissant (présence de neige, pluie ...).
J’ai réalisé ce parcours fin Août 2022... Les crampons étaient totalement inutiles. Ça pourrait être différent début Juillet d’une année au printemps neigeux.
Certaines sections nécessitent une bonne lecture du terrain, la trace ayant parfois tendance à se perdre dans les zones les moins stables et les plus minérales, d’autant que le balisage n’est pas toujours très présent... En cas de mauvaise visibilité, ça peut-être très paumatoire !

Les infos essentielles

  • Altitude minimale : 1784 m
  • Altitude maximale : 3338 m
  • Distance : 104 km
  • D+ : 7400m
  • D- : 7500m
  • Durée : 7 Jours
  • Balisage : Jaune, Rouge et Blanc ou Cairns

Cartes :

  • 3532ET - Les Arcs / La Plagne / Pn de la Vanoise
  • 3633ET - Tignes / Val-D’Isère / Haute-Maurienne / Pn de la Vanoise

Comme l’essentiel du parcours se situe en Italie, je vous conseille les (presque très) bonnes cartes de l’Escursionista :

  • L’Escursionista - Carte de randonnées - N°2 - La Thuile, Piccolo San Bernardo
  • L’Escursionista - Carte de randonnées - N°3 - Val de Rhêmes - Valsavarenche
  • L’Escursionista - Carte de randonnées - N°14 - Valle dell’Orco, Gran Paradiso

Plans B :

En France, le refuge du Ruitor est accessible par une piste depuis la route de Sainte Foy Tarentaise, et le refuge du Carro par un sentier bien balisé ( 2h de descente).
En Italie, les refuges Mario Bezzi et Benevolo sont à proximité de pistes qui redescendent dans des vallées où il est possible de trouver des services de cars pour rejoindre le Val d’Aoste.
Au Refuge Savoia, au bord d’une route, une navette permet de rejoindre le Val d’Orco et Ceresole Reale, puis la vallée du Pô.
En cas de mauvais temps en Italie, il n’y a pas de passages vers la France plus faciles que ceux que j’ai empruntés.

Refuges

Les liens renvoient aux sites des refuges.

Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Vue Globale

3 cols au-dessus de 3000m et 2 sommets (en option) à plus de 3300m. Ça démarre en balcon face au versant italien des massifs du Mont Blanc, et des Grandes Jorasses et ça finit face au Grand Paradis et aux glaciers de la Haute Maurienne.
Au passage, on aura survolé quelques glaciers, longé une myriade de lacs aux bleus variables, vu de l’amiante et entre aperçu le Cervin et le Mont Rose.

Étapes

Les liens sur les étapes renvoient à des albums (1 par étape) sur Flickr.

Petit-Saint-Bernard - Rifugio Deffeyes

  • D+ 1350
  • D- 1056
  • D 18,7 km
  • Lacs derrière la Lex Blache : 2631m

Depuis le Refuge du Petit Saint Bernard, rejoindre l’ex poste frontière par l’ancienne voie romaine qui longe la route sur la gauche en allant vers l’Italie.
Lorsqu’il rejoint la route (resto, boutiques souvenir, ancienne douane) prendre la direction du Lac Longet (panneaux jaunes). Au lac, il y aurait un magnifique panorama sur le Mont Blanc si une ligne THT ne passait pas par là... Filer vers le sud en direction du Col de la Traversette. Après les téléskis de Bellecombe puis le télésiège de Chardonnet, repérer la trace balisée (jaune, pas très visible au début) juste à gauche du départ du télésiège qui évite l’essentiel de la piste de ski (assez désagréable).
Au col de la Traversette (ancienne redoute), on quitte pour le moment les vues sur le Mont Blanc et surtout les pistes.
Descendre (Sud) d’une centaine de mètres. Au premier carrefour, prendre à gauche un chemin (E-S-E), descendre vers 2200m à un carrefour et laisser à droite la direction de Plan Pigeux pour monter vers le Passage de La Louie Blanche. Ça se termine par une raide pente herbeuse néanmoins bien tracé. Fin du balisage
Repérer la trace cairnée qui monte (N-E) à gauche du lac, rejoint un second lac, puis par une succession de petites combes et ressauts, contourne la Point Rousse, passe au N-O du Col de la Louie (Lex) Blanche (2567m), et arrive sur des lacs non nommés en Italie (cote 2631).
Ambiance minérale et sauvage à souhait, on entre dans la Bellacomba.
Rejoindre au mieux (S-S-E, relief débonnaire) le chemin qui descend du col où l’on va retrouver des cairns. Après un casernement ruiné, et un premier lac, il convient de bien rester sur cette trace cairnée pour franchir une zone de blocaille, passer rive droite du thalweg et rejoindre le premier lac de Bellacomba. On traverse rive gauche, à gué, au bout de ce lac. Une traversée d’abord légèrement ascendante surplombe le second lac avant de redescendre jusqu’à un ancien casernement ruiné. Traverser le torrent sur une passerelle ( 2350m, Est) et commencer la montée vers le refuge Deffeyes. On arrive au Lac des Séracs ( 2400m) que l’on laisse à droite en franchissant le déversoir par une bonne passerelle.
Ne pas manquer d’admirer la cascade qui tombe dans le lac, on descendra en rive droite de cette cascade demain.
Suivre la direction du Refuge Deffeyes (panneau). La dernière montée réserve une petite surprise sous la forme d’un passage câblé sans grosse difficulté par temps sec.

Rifugio Deffeyes - Refuge du Ruitor

  • D+ : 773
  • D- : 736
  • D : 15km
  • Col du Tachuy : 2693m

Une première étape pour s’en mettre plein les yeux... Et réfléchir de près aux conséquences du réchauffement climatique.
Partir (E-N-E) du refuge, par le chemin balisé (jaune) du Col de Planaval qui passe sous la bergerie de l’alpeggio del Ruitor et offre une belle vue sur le lago inferior del Ruitor. Suivre ce chemin qui passe une succession de ressauts et de lacs pour rejoindre une large crête dominant le front du glacier du Ruitor et son lac. (env 2700m). On laisse filer à gauche (Est) le chemin du col de Planaval.
À partir de là, descendre (Sud) vers le lago superior del Ruitor. Ça démarre sur les restes d’un abri de pierre et il faut suivre au mieux quelques cairns entre bancs rocheux et vallons peu marqués. La lecture du terrain vous aidera à choisir les passages les plus faciles.
Au niveau du lac, on continue S-O puis O en suivant au mieux son déversoir qui nous amène à un grand clôt sablé, barré par une ancienne moraine frontale collée contre un verrou rocheux. Suivant la saison, on y trouvera un lac plus ou moins important. Toujours en restant rive droite, bien repérer les cairns en se dirigeant vers la cascade vue la veille et descendre la trace maintenant bien marquée qui dévale le long du verrou. Au pied de la cascade, rester rive droite de la dépression du Lago dei Seracchi. Après un gué sur le torrent du lago inferior del Ruitor on retrouve le sentier monté la veille. Le suivre en sens inverse jusqu’au gué entre les 2 lacs de Bellacomba sans oublier de contempler le panorama sur le Mont-Blanc.
Immédiatement après le gué, suivre la trace qui semble vouloir retourner rive droite du 1er lac, mais contourne en fait une butte (à main droite) avant de commencer à grimper d’abord S-O vers les laghi de Tachuy et le Col du Tachuy. Ne pas manquer la vue sur le massif du Mont Blanc (on ne s’en lasse pas...) depuis le 1er lac rencontré !
À partir du du lac, on retrouve une ambiance bien minérale pour la centaine de mètres qui reste à gravir jusqu’au col. La crête à l’est du Col offre de bons espaces pour le pique-nique et des panoramas assez grandioses entre France et Italie !
Il reste maintenant à descendre vers le refuge en suivant un sentier balisé jaune qui commence assez raide pour rejoindre le Lac du Petit que l’on contourne rive droite en passant dans un chaos de blocs.
Les difficultés ne sont pas finies. La trace descend le long d’une barre rocheuse en passant très près du torrent. Il est sécurisé par un câble qui doit être utile en période de fort débit ou lorsque la neige est encore présente.
Plus bas, il faudra aussi traverser a gué sur de gros blocs désagréablement lisses...
À partir de là, le chemin va descendre relativement tranquillement jusqu’à la grande plaine que l’on voit depuis un moment. On traverse une bonne passerelle, et il ne reste que quelques centaines de mètres bien plats pour rejoindre le très accueillant refuge du Ruitor.

Refuge du Ruitor - Rifugio Mario Bezzi

De la Haute Tarentaise au Valgrisenche

  • D+ : 1687
  • D- : 1432
  • D : 22km
  • Col de Monséti : 2520m
  • Col du Mont : 2632m

Une bien trop longue journée qui ne permet pas trop de traîner. La cause de ce mauvais découpage tient au manque d’eau au Refuge d’Archeboc désolé de ne pouvoir accepter de nouvelles réservations pour cause de source asséchée... L’été fut chaud et sec...
Du refuge du Ruitor, rejoindre le vieux hameaux de la Sassière (passerelle) et prendre la direction (panneau et balise jaune) du Col de Monséty. Ça monte sans trop traîner, mais sur un sentier facile jusqu’à un replat (env 2350m) où l’on passera à côté d’une stèle en mémoire du Lieutenant Colonel Jean-Claude Marmier, fondateur du GMHM et co-fondateur de l’UTMB, victime à cet endroit d’un arrêt cardiaque fatal... Ca arrive même aux meilleurs ...
En regardant vers le nord on pourra aussi apercevoir un mat seul au milieu d’une zone humide. Il héberge un équipement automatique d’EDF qui enregistre les niveaux de précipitation et permet de prévoir (avec d’autres) les apports en eau dans le bassin versant de la haute Tarentaise. Lors de ma rando, deux techniciens étaient montés sur les lieux avec un cheval pour remplacer du matériel (panneau solaire...).

Le sentier continue et gravit les dernières pentes dans un univers plus rocailleux pour atteindre le col où l’on peut aller faire un tour sur les crêtes pour avoir une première vue sur le Lac Noir en contrebas.
Franchir le col en continuant sur une trace balisée en rouge par le gardien de l’Archeboc. Le sentier de descente n’est pas difficile, mais quand même assez "cassant". Au refuge d’Archeboc, prendre à gauche (Est) le chemin du Col du Mont. Là encore, ça ne perd pas temps (à moins de s’arrêter pour les myrtilles !), et le sentier est plutôt facile.
Au col (2636m), on peut voir des sculptures réalisées avec des restes métalliques de protections militaires. Le col a été le théâtre de plusieurs batailles ou passages militaires au cours des siècles, mais aussi d’échanges pacifiques entre le Valgrisenche et la Tarentaise.
La suite est une longue descente en Italie. On commence par rejoindre un casernement ruiné, puis une piste après avoir franchi un torrent (rio del Lago) émissaire du Lago di San Grato. Il est aussi possible de rester sur la rive droite. C’est plus direct, mais la trace m’a paru incertaine au début, et doit franchir plusieurs ravines ou torrents dont l’un paraît assez puissant... Et sans passerelle.
La piste descend donc lentement sur la rive gauche jusqu’au hameau de Grand Alpe. Un peu avant la sortie du hameau prendre une piste à droite (1998m, panneau) qui franchit le rio sur un pont et descend maintenant en rive droite jusqu’au hameau de Surier (env. 1800m).

Prendre plein sud la large piste carrossable (mais interdite aux véhicules non autorisés) qui remonte rive droite la vallée de la tumultueuse Dora Valgrisenche. C’est long.. Et l’arrivée à la belle cascade qui tombe rive gauche indique qu’on ne va pas tarder a grimper plus rapidement les 100 derniers mètres pour atteindre le très cosy refuge Mario Bezzi (2284m).

Rifugio Mario Bezzi - Rifugio Benevolo

Du Valgrisenche au Val de Rhême

Faut-il dire que c’est la plus belle journée ? C’est assez subjectif, mais l’ascension du Colle Bassac Dere et du sommet de la Becca Traversiere est quand même un des grands moments de cet itinéraire.
Du refuge (bien regarder les panneaux), ça démarre dans les alpages, en rive droite du torrent, face à une cascade qui tombe du glacier du Vaudet... Ou ce qu’il en reste. Il y a une quinzaine d’années, le glacier descendait à la place de cette cascade.
Après une montée tranquille, le sentier franchit des gradins rocheux. Le balisage n’est pas trop présent, sauf des cairns. Une fois passée l’épaule qui descend de la Punta Bassac, on arrive dans une zone où il est important de ne pas perdre de vue les cairns, en particulier sur un replat occupé par plusieurs lacs.
Vers 3000m, on longe puis on surplombe le glacier de Gliairetta où l’on remarque des tours ruiniformes sur une barre rocheuse jaunâtre (dolomie ?).
Avant d’attaquer les dernières pentes (raides) du col, on franchit une couche de roches vertes (serpentinites... Croute océanique) rayées de filon blanc. Le long du chemin, littéralement, à portée de main, on remarquera des sortes de filaments cotonneux... De l’amiante (silicate de magnésium hydraté), minéral bien connu, issu de l’altération profonde de certains minéraux de la serpentinite... Si vous avez une loupe, regardez bien.
La fin du col (env 100 D+) est une trace raide, terreuse au début, et qui pourrait bien nécessiter des crampons en cas de neige dure.
Une fois au col, la vue est déjà magnifique. Mais je vous recommande fortement de poser votre sac, en prenant avec vous casse-croûte et vêtement chaud et coupe-vent pour monter à la Becca Traversiere (Pointe de la Traversière). Une bonne trace dans la caillasse monte (plein sud) en contournant une bosse par l’ouest pour atteindre la large épaule issue du sommet en restant principalement sur sa rive droite.
Ça n’est jamais vraiment exposé, même si on longe le bord parfois d’assez près. Arrivé au sommet (3338m) on domine d’un côté le glacier que l’on vient de longer et de l’autre celui de la Goletta. Au sud du sommet, c’est la France et le glacier de Rhêmes-Golette (pas vraiment visible), avec ses petits lacs et le lac du barrage de la Grande Sassière que l’on voit partiellement. Au fond, c’est le domaine de Tignes - Vald’Isère et la Grande Motte.
Evidemment, le Grand Paradis n’est pas loin...
Redescendre au col par le même chemin. Le début mérite attention.
Au col, on commence (Est) par un bon raidillon dans la caillasse avant de rejoindre (env. 300 plus bas) le Lac de la Goletta que l’on franchit à un gué aménagé au niveau de son déversoir. La suite est une magnifique plongée sur le Refuge Benevolo que l’on voit très tôt, avec en toile de fond un nouveau cirque glaciaire (Tsanteileina, Fond, Lavassey). Il suffit de bien suivre le balisage (peinture jaune et panneaux aux intersections) pour rejoindre le Refuge Benevolo.

Rifugio Benevolo - Rifugio Savoia

Du Val de Rhêmes au Valsavaranche

  • D+ : 1016
  • D- : 737
  • D : 11km
  • Col Baseï : 31600m

La journée la plus courte et peut-être la plus facile de cette itinérance, même s’il ne faut pas prendre à la légère la montée au Col Baseï.
Du Refuge Benevolo, suivre le sentier qui part en rive droite de la Dora di Rhêmes et s’élève dans les alpages par les cabanes de Bassac inferiore et superiore. Après avoir entrevu le canyon creusé dans les cargneules, on traverse une zone très plate et assez humide qu’il faudra peut-être contourner en début de saison.
La suite, beaucoup plus minérale, monte sur une crête morainique avant d’aborder des pierriers où l’on se fiera aux cairns (pas très nombreux) en prenant garde de ne pas perdre la trace. Rien de difficile... Tant que la visibilité reste correcte. Dès le bas de la moraine, le large col est bien visible.
On aborde la crête par le col de Nivoletta (3130m) marqué par un gros cairn et une table d’orientation. Se diriger au sud en suivant la large crête pour rejoindre le Col Baseï (3160m) voire même la Punta Baseï (mais la fin escalade une cheminée en III avec corde fixe).
Le col domine les lacs Rosset et Leita et offre un magnifique panorama sur le massif du Grand Paradis, l’impressionnante muraille de la Grivola, voire même le Grand Combin et le Cervin. De là où l’on vient, vue imprenable sur Tsanteleina, Pointe de la Galise et la Granta Parey.
Passé le col, on quitte le Val d’Aoste pour rejoindre le Piémont et son généreux (nebbia oblige ?) balisage rouge et blanc. Le début de la descente longe le ghiacciaio di Baseï. Après une traversée dans un pierrier (env. 1/4d’h - 20mn) on rejoint des pentes herbeuses faciles, mais il reste une dernière difficulté à franchir avant de rejoindre les lacs. Une zone rocheuse équipée de câbles. Le cheminement sans être difficile est assez exposé et demande attention.
On rejoint d’abord le lago Leita dont on traverse le déversoir. J’ai ensuite rejoint le lago Rosset (joli point de vue sur le Grand Paradis) avant de descendre sur l’Alpe Riva où l’on trouve une piste pour descendre sur le rifugio Savoia.
Après les hautes solitudes, le contraste peut être un peu violent puisqu’on se trouve au bord d’une route touristique qui relie Valsavarenche et Val d’Orco par le Colle delle Nivolet.

Rifugio Savoia - Refuge du Carro

Du Valsavarenche à la Haute Tarentaise

  • D+ : 1040
  • D- : 821
  • D : 12km
  • Col du Carro : 3150m

Sans doute l’étape la plus technique de cette itinérance.
Du refuge, suivre la route sur quelques centaines de mètres. À la hauteur du refuge (fermé) Cita di Chivasso, on trouve sur la droite un sentier balisé qui descend vers le Lago Serru en passant par le Colle Agnel. Après avoir longé une zone humide et franchit un pont (cascade, casemate), le sentier passe le col et aborde une barre rocheuse. On est assez content d’y trouver un bon câble pour descendre jusqu’aux pentes qui mènent à une ferme puis à la route qui descend vers le Val d’Orco. La suivre jusqu’au barrage du Serru.
Traverser sous le barrage en essayant de ne pas perdre le balisage rouge et blanc (ne pas monter vers le barrage). Franchir le torrente Orco (émissaire du barrage) et s’élever (S-E) pour rejoindre un épaulement (Sud) issu du Colle della Rocca que l’on rejoindra bien plus tard après être passé par le Lago delle Rocce. Ça monte assez efficacement jusqu’au col (env. 2700m) que l’on ne franchit pas. Belle vue sur le Lago Serru. À partir de là, commence la partie difficile et austère de l’itinéraire. Descendre du col pour prendre pied sur la moraine. Le balisage rouge et blanc alterne avec des cairns et nous amène dans l’immense cirque du glacier du Carro (ce qu’il en reste). Après avoir traversé une zone rocheuse avec pas mal de ruissellements (attention, s’il gèle) et quelques lacs (flaques, plutôt) dans des cuvettes rocheuses,une traversée légèrement descendante franchit une zone de pierrier qui semble recouvrir en fait de la glace. Cette partie de l’itinéraire demande beaucoup d’attention pour ne pas perdre le cheminement surtout marqué par des cairns qu’il faut essayer de repérer d’assez loin pour ne pas risquer de divaguer dans des zones instables. On ne commence à remonter qu’au moment de reprendre pied sur des bancs rocheux plus faciles.
Le col n’est toujours pas en vue et on se rapproche de la crête frontière défendue par une paroi verticale qu’il va falloir franchir. Le tracé est maintenant plus facile à suivre (balisage rouge et blanc, cairns). Après une large vire (pas vraiment expo mais réellement au dessus de pentes raides) on tombe sur un câble qui franchit en traversée des gradins rocheux fracturés mais bien stables (pour combien de temps ?) que l’on escalade sans aucune difficulté jusqu’au col du Carrot (3156m). C’est plus impressionnant que difficile par temps sec. Néanmoins, je conseille d’avoir une longe et un casque... Chute interdite !
Arrivé là-haut, il est temps de faire une bonne pause pour admirer le panorama époustouflant sur le massif du Grand Paradis et les sommets de Haute Maurienne. À nos pieds, vue plongeante et impressionnante sur le cirque que l’on vient de traverser.
Le large col du Carro est occupé par un champ de cairns de toutes tailles. Le Refuge du Carro (env 400m en dessous) est visible, ainsi que les lacs Blanc et Noir..
Pour descendre, on peut suivre la crête vers l’E-S-E sur une centaine de mètres où suivre, depuis le panneau du col une traversée descendante (versant S) assez confortable dans la pierraille avant de l’itinéraire balisé jaune. La pente s’adoucit au niveau de deux petits lacs enchâssés dans des verrous rocheux polis par un ancien glacier, puis rejoint le refuge du Carro dans les alpages.

Refuge du Carro - L’Écot (Bonneval / Arc)

Un final tranquille et panoramique
Du refuge, il suffit de suivre les indications sur les panneaux et le balisage du tracé du GR de pays du Tour de Haute Maurienne. Au carrefour de Plan Sec (2700m) descendre franchement (Sud) dans les alpages, les myrtilliers... Et les marmottes !
À 2611m, on franchit le ruisseau de Plan Sec et sa belle cascade. Ne pas manquer d’admirer le cirque des sources de l’Arc (Est) en continuant sur le sentier qui alterne traversées et descentes plus abruptes.
Peut-être aurez-vous comme moi la chance d’observer le vol d’un gypaète...
Le sentier rejoint l’Arc vers 2130m et c’est maintenant une piste que l’on suit jusqu’au hameau de l’Écot.
Le hameau et ses belles maisons en pierre méritent la visite.
Le parking offre de nombreuses possibilités de stop, et l’été une navette permet de descendre sur Bonneval. Sinon, le sentier qui traverse le hameau descend jusqu’à Bonneval.

Bilan

Un parcours magnifique et bien alpin qui permet de relier Haute Tarentaise et Haute Maurienne en échappant complètement aux usines à ski du coin.
Évidemment, ce n’est pas ce qui se fait de plus court... Mais ça n’était pas le but !

Je l’ai décrit tel que je l’ai fait. Si c’était à refaire, je pense que :

  • Je passerai une journée entière (et donc 2 nuits) à Deffeyes pour passer plus de temps près du Ruitor, peut-être monter au Col de Planaval...
  • L’étape Ruitor - Benzi fut beaucoup trop longue. Ce n’est pas ce que j’avais prévu. Je voulais m’arrêter au refuge de l’Archeboc... Mais lorsque j’ai voulu réserver il n’y avait plus assez d’eau potable et le gardien n’acceptait évidemment plus personne. La sécheresse était passée par là.
    Ce que j’avais prévu était :
    - Deffeyes - Archeboc par Cols Tachuy et Monséti. Évidemment sans faire le détour par les lacs et le glacier du Ruitor.
    - Archeboc - Col de l’Argentière - Lac Blanc et Noir - Col du Lac Noir - M. Bezzi

En vrac

  • Je n’ai pas indiqué d’horaire... Disons 8 à 9h par jour pauses comprises. Ça dépend aussi du temps qu’on passe pour admirer le paysage :D !
  • Pensez à prendre une gourde filtrante, les gardiens de Deffeyes ne pouvaient pas garantir que l’eau était potable... En laissant entendre qu’il s’agissait d’une précaution au cas où.
  • Tous les refuges, sauf Deffeyes, avaient couverture ou couettes. Ceci dit, il ne faisait vraiment pas froid !
  • L’accueil et la nourriture dans les refuges Italiens sont au top. Et en plus, la plupart du temps, les gardiens parlent français, en particulier évidemment dans la partie Val d’Aoste.
  • Le refuge du Ruitor est très sympa !
  • S’il fait beau, la Becca Traversiere est un must ! Ça vaut l’heure et quart d’A/R (et encore !) depuis le Col Bassac Dere. Je suppose que c’est pareil pour Baseï.
  • Le casque (surtout) et une longe me semblent vraiment utiles pour le passage du Col Carro... On ne sait jamais.
  • Piolet/crampons ? Se renseigner dans les refuges quand vous réservez. Ce fut inutile pour moi... Mais l’été 2022...

. Randonnée réalisée le 21 août 2022

. Dernière modification : 17 mai 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Super itinéraire ! Excellente idée !

    Le câble le long du Ruisseau du Petit sert en cas de neige qui peut cacher de gros trous entre les blocs et aussi en cas de gros bouillon

    Le 22 novembre 2022 à 14h41
  • Magnifique itinéraire.
    Pour avoir fait l’étape Benevolo-Savoia (décrite sur le site), je confime cette impression de survoler les glaciers. Et aussi que l’A/R à la Punta Basei,pas très long et pas trop compliqué, mérite le coup en offrant la gratification d’un sommet.

    Le 23 novembre 2022 à 07h30
  • Hello,

    Bravo, superbe trek, varié et caillouteux, et de chouettes photos.
    Bonne continuation.
    Patrick

    Le 23 novembre 2022 à 10h26
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