Petit Coyer (2580m), Tête du Lançonet (2514m), Rocher de l’Aigle (2396m) et le Laupon (2432m) - Traversée des crêtes en boucle par les Gorges de Saint-Pierre

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1700m
Durée :
10h

Voici l'exploration d'un tronçon sauvage des crêtes en rive droite du ravin de la Lance : celui entre la Tête du Lançonet et le Laupon. Au départ des gorges de Saint-Pierre, l'escapade se révèle d'une grande envergure et ne sera destinée qu'aux aventuriers aguerris et endurants... Il faudra d'emblée franchir un balcon au beau milieu de falaises impressionnantes ; enchaîner l'ascension du Petit Coyer, point culminant du périple ; parcourir la crête vers la Tête du Lançonet ; puis, véritablement entreprendre l'exploration du tronçon sauvage, boisé et rarement fréquenté jusqu'au Laupon... Le retour par le col du Cougouyon et la traversée du grand cirque menant à Chabanal ne sera pas à prendre à légère... Il faudra rester bien concentré dans ce versant abrupt aux pentes particulièrement ravinées... De même au retour par les gorges avec une bonne vingtaine de kilomètres et un dénivelé important dans les pattes... Bref, encore une aventure de ouf ! – Auteur :

Accès

Rejoindre Beauvezer dans le val d’Allos par la D 908, bifurquer en direction de Villars-Heyssier par la D 252. Dans le hameau poursuivre tout droit par la piste accédant au parking au départ des gorges de Saint-Pierre.

Précisions sur la difficulté

C’est un long parcours alpin destiné à des montagnards endurants ayant la capacité d’évoluer en terrain sauvage, raide et aérien.

  • Bien que ne présentant aucune difficulté technique, le sentier des gorges de Saint-Pierre est vivement exposé au vide ! Il faudra rester attentif à l’aller comme au retour.
  • La traversée des crêtes entre la Tête du Lançonet et le Laupon est sauvage et en grande partie boisée. Il faudra chercher le meilleur itinéraire à de nombreuses reprises pour contourner la végétation et les petites barres rocheuses.
  • Le retour par le cirque entre le col du Cougouyon et la cabane de Chabanal se déroule en partie dans le dévers de pentes abruptes et ravinées où le faux pas est interdit. Bien rester concentré également sur ce tronçon.

Il convient qu’un excellent sens de l’orientation et de l’itinéraire est nécessaire. Il est donc impératif de savoir s’orienter sans GPS.

Les infos essentielles

  • Carte IGN :
    TOP 25 3540 OT Barcelonnette
    TOP 25 3541 OT Annot
  • Altitudes remarquables :
    Départ : 1300m
    Petit Coyer : 2580m
    Tête du Lançonet : 2514m
    Rocher de l’Aigle : 2396m
    Le Laupon : 2432m
  • Dénivelé cumulé : environ 1700m
  • Distance totale : environ 23 km
  • Horaires : comptez entre 9 et 10h
  • Balisage :
    PR (jaune) et pancartes des gorges de Saint-Pierre aux cabanes de Congerman.
    Sentier non balisé pour le plateau de Pisse-en-l’Air
    Hors sentier pour l’accès au Petit Coyer, la traversée jusqu’au Laupon, et la descente sur le col de Cougouyon.
    PR (jaune) et pancartes pour le retour du col de Cougouyon au parking des gorges.
  • Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Préambule

Cette idée de traverser les crêtes entre la Tête du Lançonet et le Laupon, c’est Jean qui l’a évoqué dans les commentaires de mon expédition printanière dans le secteur (Petit Coyer (2580m), Sommet du Carton (2614m) et Lacs de Lignin).
Alors que j’envisageais un tour des steppes de Lignin par les hauts sommets, Jean projette d’y rajouter la section entre Noncière et Pelonnière de la Fréma et celle entre Lançonet et Laupon. En somme, une belle intégrale !

Ce nouveau séjour dans le Haut Verdon devait me permettre de repérer un éventuel passage entre la Pelonnière de la Fréma et son sommet, que je n’ai finalement pas été vérifier... (Voir : Sommet de la Fréma (2747m) et le Cairas (2681m) en traversée, par le Pont de la Serre.)

La partie des crêtes entre Lançonet et le Laupon m’attirait vivement ! Sauvage, boisée, rarement parcourue...
Des informations glanées ça et là, j’ai appris que la crête entre Lançonet et Rocher de l’Aigle est relativement aisée. On peut même accéder à ce dernier par les Prés de la Selle... (Merci Jean-Luc !) Un autre arpenteur du coin pense que c’est faisable en franchissant certainement des gros blocs et un peu de végétation. (Merci Rab !)
Je partais donc vraiment à l’aventure quant à la portion entre le Rocher de l’Aigle et le Laupon !

Bien que la boucle par le pont de la Serre est sûrement tout aussi intéressante, j’ai imaginé ce tour grandiose au départ des gorges de Saint-Pierre... et les surprises inhérentes à la découverte et l’exploration ont été au rendez-vous !

Le Petit Coyer par les gorges de Saint-Pierre

Du parking, suivre le sentier balisé succédant à la piste. Il effectue une épingle en franchissant une passerelle sur le ravin du Four, avant de rentrer véritablement dans les gorges de Saint-Pierre. Ignorer (ou visiter en aller-retour) la chapelle homonyme.

Parcourir le sentier en balcon dans la falaise. Bien que nullement technique, la traversée des gorges est vivement exposée au vide. Rester attentif.

À la sortie des gorges, continuer jusqu’à l’intersection marquée d’une pancarte où l’on prendra la direction des cabanes de Congerman. Le sentier effectue une série de lacets en forêt avant d’atteindre ces dernières.

Du gîte forestier de Congerman, suivre brièvement l’itinéraire balisé vers la baisse (ou col) de l’Orgéas, le quitter pour un sentier non balisé, indiqué par une pancarte à son départ, en direction du Carton et les lacs de Lignin. Il marque également une série de grands lacets dans un mélézin avant de sortir en rive droite du ravin de Congerman.

Traverser le haut de ce ravin au pied d’une barre rocheuse et déboucher sur le plateau de Pisse-en-l’Air.

Poursuivre une cinquantaine de mètres sur le sentier avant de s’engager hors trace sur la croupe ouest du Petit Coyer que l’on remontera jusqu’au sommet. Juste le début est raide, après les pentes sont plus débonnaires.

Du Petit Coyer au Laupon

Du Petit Coyer, s’orienter au nord sur la crête ralliant la Tête du Lançonet. Dégagée de toute végétation, ce sera la section la plus aisée de cette grande traversée.

De la Tête du Lançonet, plonger au nord-ouest en visant la crête du Rocher de l’Aigle. Au début assez commode, elle se trouve vite colonisée par les mélèzes à même le fil. Flair et bonne recherche d’itinéraire requis !
Le contournement s’effectue toujours à main gauche (grosso modo sud-ouest) dans des dévers plus ou moins commodes comportant parfois des gros blocs qu’il faudra louvoyer, grimper ou désescalader.

Bien rejoindre le sommet du Rocher de l’Aigle orné d’un petit cairn, puis continuer vers le collet coté 2295. À la remontée vers la Sagna, lors des contournements, bien penser à revenir au plus près de la crête.

De la Sagna, rejoindre le col coté 2342. Les dernières difficultés vers le sommet du Laupon se présentent : les ultimes barres rocheuses.
On peut effectuer un grand contournement par le versant à main droite (nord-est) par un terrain peu commode de grosses rocailles et de pentes truffées de rhododendrons, afin de recouper la croupe orientée nord sous le sommet.

  • Peut-être qu’il est possible de rester sur le fil et de louvoyer au plus près les ultimes barres, mais je n’ai pas été vérifier.

Gagner le sommet du Laupon ornée d’un grand cairn et d’une antenne peu esthétique.

Retour par le col du Cougouyon et Chabanal

Basculer sur la croupe sud-ouest en visant le col du Cougouyon. Le début s’exécute par une raide pente puis se désaccentue au fur et à mesure en descendant vers le col.

Récupérer au col du Cougouyon l’itinéraire balisé en direction de Chabanal.

Le sentier effectue cinq lacets en descente précédant une grande traversée dans des pentes abruptes en partie ravinées. Attention, la trace peut parfois être dégradée, emportée ou recouverte de pierraille rendant quelques passages plus délicats. Rester bien concentré car le faux pas est interdit ! Les sections boisées permettront de relâcher un peu l’attention !

Déboucher après une dernière ligne droite en forêt sur l’alpage de Chabanal et sa cabane fermée. Poursuivre sur le sentier jusqu’à une intersection où l’on amorcera la descente en direction du ravin de Saint-Pierre.

Une fois rejoint le fond du ravin, récupérer à la pancarte l’itinéraire pris à l’aller et revenir au parking par les gorges de Saint-Pierre. Prudence encore une fois !

. Randonnée réalisée le 1er juin 2022

. Dernière modification : 3 juin 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

  • Magnifiques paysages et parcours superbe !
    Bravo Arnaud, tu nous fais rêver !

    Le 4 juin 2022 à 22h06
  • Merci Nadine !
    C’était mon dernier séjour dans le Haut Verdon avant cet automne... D’ici l’été, j’irai crapahuter ailleurs, sûrement Écrins et Dévoluy...
    C’est quasi tout sec à la maison ! Du lourd probablement à paraître bientôt sur AR...!

    Le 5 juin 2022 à 12h37
  • On attend ça avec impatience !

    Le 5 juin 2022 à 21h15
  • Dire que le fameux topo du Grand Coyer par le plan des Mouches, publié dans le livre #2 d’altituderando, trek immortalisé par tes superbes photos, était déjà remarquable parmi les meilleures publications que notre site préféré a à proposer, mais là c’est un feux d’artifice de visites et d’itinéraires originaux que tu nous présente en ces lieux. Une fulgurance de grands espaces, d’évasion même pour l’internaute derrière son écran. Et tu n’en as pas terminé avec l’assemblage de tes pérégrinations là-bas ; vivement l’automne ! Comme l’amateur de sport prend son pied à regarder un match à la télé avant de découvrir un grand cran au-dessus l’atmosphère du stade, l’amateur d’art qui contemple de ses yeux un tableau dans un musée, c’est de ces publications qui donne du souffle à la création de topos, dans la conception et la réalisation, et donc plus largement, à l’activité, l’envie même de randonner.

    Le 14 juin 2022 à 17h33
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