Pic de la Belle Etoile (2718m), en boucle par le col du Vouteret et l’arête ouest

Grenoble ou Chambéry - Brignoud, prendre la route montant à Laval et Prabert, et la poursuivre jusqu’au virage marquant la fin du goudron. Quelques parkings un peu plus haut.

Départ envisageable depuis le Rivier d’Allemont.

Il s’agit d’un itinéraire sauvage qui, dans la montée du col de l’Aigleton au col du Vouteret se déroule hors sentier et demande un peu de sens de l’itinéraire.

L’arête ouest du Pic de la Belle Etoile est par endroits complexe, mais jamais vraiment difficile. De rares passages à escalader ne dépassent pas un pas de II ici et là. Il faudra surtout avoir un peu de sens de l’observation, pour décider de quand surmonter un obstacle et quand essayer de le contourner. Les contournements se déroulent parfois sur des dévers terreux peu francs.

Il y a pas mal de champs de caillasses à traverser, notamment sur le hors-sentier entre le Pic de la Belle Etoile et le col de la Vache, puis surtout dans la descente de la combe sous le col de la Vache, malgré que cela soit un itinéraire balisé.

Ascension

Depuis le dernier virage de la route goudronnée, prendre le sentier, puis le chemin se dirigeant vers le refuge d’Aiguebelle (fontaine). Poursuivre à droite du refuge sur le sentier jusqu’à atteindre le premier lac du Vénétier. Juste à droite du lac, prendre le sentier balisé à travers les pierriers pour traverser horizontalement en direction du col de l’Aigleton. Le sentier reprend une raide montée qui débouche sur une petite cuvette de caillasses à traverser pour finalement rejoindre le col.

Au nord du col, descendre le sentier sur une cinquantaine de mètres, puis le quitter et traverser dans la caillasse pour rejoindre le lit d’un petit torrent, celui le plus à gauche, qui permet de monter vers le fond de la Belle Etoile. Cette raide montée se fait plus facilement sur la petite bande herbeuse juste à droite du lit du torrent, pour finalement pouvoir rejoindre une croupe herbeuse se dirigeant vers la combe de pierriers du fond de la Belle Etoile.

Le col du Vouteret ferme la combe au nord. Au mieux à travers les pentes de caillasses, se diriger non pas vers le col lui-même, mais vers le petit collet secondaire juste à droite du col. On abordera la pente finale par le petit couloir de droite, un peu moins raide.

Grimper vers l’est sur les premiers ressauts formant l’arête. Rapidement, un premier gendarme se contourne par une très brève incursion versant nord, avant de revenir sur le fil dès que possible. On poursuit ensuite au plus facile sur la série de bosses composant l’arête, en essayant au mieux de rester proche du fil, ou sinon en contournant les difficultés. Les contournements se font toujours versant nord (Fond de France) en faisant attention au terrain parfois terreux et croulant. Ne jamais se laisser entraîner dans les raides pentes du versant sud (Allemont), très scabreuses.

On aboutit sur un large replat tourmenté de la crête, derrière lequel le Pic de la Belle Etoile semble tout proche. Mais les difficultés ne sont pas finies... On quitte le replat en franchissant plusieurs petites brèches de la crête, qui demanderont parfois un peu de grimpe facile. Puis vient la plus grosse difficulté, une série de petites dents rocheuses barrant le fil. On pourra contourner les premières dents par le nord, avant de rejoindre le fil et se faufiler entre les suivantes. Une dernière brèche à franchir, puis le dernier ressaut défendant le sommet s’aborde facilement par la gauche.

Le Pic de la Belle Etoile est coiffé d’une antenne. On pourra trouver un peu d’herbe sur une petite antécime juste au sud du sommet, offrant une belle vue sue la combe des Sept Laux et le chaînon du Rocher Blanc.

Descente

Partir brièvement vers le nord pour gagner le col des Mottes, puis quitter le sentier au plus commode pour partir en traversée vers le sud-est dans la caillasse sous la crête des Ilettes. Ne pas chercher à rester haut sous la crête, mais traverser au plus facile. A l’approche du col de la Vache, il faudra descendre pour contourner quelques bosses rocheuses (cairns), puis finalement il faudra traverser au mieux vers le col à travers des dévers herbeux un peu raides.

Basculer vers l’ouest dans la combe de caillasses derrière le col. Le début de la descente se déroule sur une sente terreuse, qui disparaît assez vite pour laisser place à des pentes de caillasses aux blocs plus où moins gros, où l’itinéraire "officiel" n’est guère visible si ce n’est par le balisage ici et là. On veillera à ne pas descendre au fond de la combe, là où les blocs sont plus gros et malcommodes.

Rejoignant l’herbe au niveau d’un joli replat, on poursuit sur un bon sentier en traversée descendante dans de belles pentes herbeuses pour rejoindre l’itinéraire montant au col de l’Aigleton. Poursuivre en traversée, délaissant le sentier descendant vers le Rivier d’Allemont pour rejoindre le pas de la Coche par une courte remontée.

Descendre vers l’ouest pour rejoindre le vallon du Vénétier au niveau du refuge d’Aiguebelle, et de là le chemin du retour.

Remarques

Cet itinéraire peut se combiner avec le parcours de crêtes Cime de la Jasse - Dent du Pra - Col du Vouteret, décrit dans le topo : https://www.altituderando.com/La-Cime-de-la-Jasse-2478m-et-la-Dent-du-Pra-2623m-en-boucle-par-la-crete . Cela rallonge le parcours d’environ 1h30, offrant une partie "technique" globalement assez homogène.

L’itinéraire ce parcours volontiers au départ du Rivier d’Allemont. On montera directement au fond de la Belle Etoile en quittant le sentier du col de l’Aigleton au moment opportun. Cela offre également une descente plus directe sans remonter au Pas de la Coche. Compter 1h30 de moins pour cette option.

Au départ du Rivier d’Allemont, l’autre alternative consiste à redescendre via le col des Sept Laux puis rejoindre le Rivier en descendant vers le sud pour rejoindre la route, ce qui fait une boucle un peu plus longue mais plus variée, évitant l’infâme caillasse du col de la Vache.

Détail de la sortie du 10 août 2023

Une randonnée effectuée comme suite logique de la première sortie dans le coin effectuée plusieurs années auparavant entre la Cime de la Jasse et la Dent du Pra. La poursuite en direction du Pic de la Belle Etoile avait été brièvement explorée, puis abandonnée pour cause d’erreurs d’itinéraire et d’horaire tardif.

Départ tardif vers 11h ce jour-ci également, c’est pour cela qu’on effectuera pas la traversée de la Cime de la Jasse et de la Dent du Pra, mais qu’on rejoindra directement le fond de la Belle Etoile via le col de l’Aigleton. D’ailleurs, la météo semble moins bonne qu’anticipé, les épais voiles nuageux prévus semblant épais au point de lâcher quelques copieuses averses sur les massifs plus au sud...

Bon, pour l’instant, ça tient encore, juste quelques gouttes dans l’air, et on atteint rapidement le col du Vouteret pour s’attaquer à cette fameuse arête, un deuxième essai où un s’évertuera à ne pas répéter les erreurs d’itinéraire faites durant la première tentative : Cette fois, on bannira toute tentative de contournement par la face sud, la face nord est plus austère et le terrain terreux plus croulant, mais ça reste "moins pire". D’ailleurs, une fois sur l’arête, on est surpris de voir que ça passe finalement facilement, pour peu qu’on sache ne pas vouloir trop contourner et remonter sur le fil le plus rapidement possible.

On aboutit à la large bosse où s’était terminé la tentative précédente. La suite est tourmentée, mais finalement beaucoup plus facile que l’impression qu’elle avait laissée dans les souvenirs. Seules la série de petite dents terminant l’arête juste avant la montée finale vers le sommet demande à se faufiler et grimper un peu, mais ça reste ludique, nullement trop scabreux.

16h, au sommet de la Belle Etoile... Les gros voiles nuageux se sont subitement évacués vers l’est et le soleil est de retour, dans une atmosphère chaude et brumeuse, prémices des journées caniculaires à venir... Devant s’ouvre l’immense plateau des Sept Laux dont on aperçoit quelques lacs, au décor bien changé depuis la dernière visite printanière du lieu.

Presque 17h, il est temps de poursuivre... C’est parti dans la traversée caillasseuse en direction du col de la Vache, où on aura un peu de mal à trouver la trajectoire optimale, mais quel que soient les options, ça passe toujours, malgré quelques cairns trompeurs.

17h30, Voici le col de la Vache. Avant de plonger derrière, profitons du lieu en allant rapidement grimper les deux petits sommets 2601m et 2598m au sud du col, histoire de profiter une dernière fois du décor et d’y faire une dernière pause. Puis on bascule sur le sentier derrière le col, qui rapidement se transforme en une abominable traversée d’un chaos de blocs, plus pénible que les hors-sentiers dans la caillasse effectués jusqu’à présent... On se perd dans les blocs, mais régulièrement on retrouve des balisages confirmant que c’est bien par là.

Retour sur un tranquille sentier à travers les pentes herbeuses, puis vient la dernière difficulté non anticipée : La traversée d’un immense troupeau de moutons colonisant toutes les pentes herbeuses sous le fond de la Belle Etoile, impossible à contourner. Les patous aboient... Bon, pas le choix, on se lance dans la traversée... Les patous aboient de plus belle, mais se contentent de rester sur leurs positions. On passe tranquillement, en essayant de perturber les moutons le moins possible...

Ouf, passé... Il n’y a plus qu’à faire la longue traversée à flanc pour rejoindre la courte montée vers le pas de la Coche. On y retrouve le soleil couchant, et aussi la foule s’apprêtant à bivouaquer là à proximité du lac. On profite des derniers rayons avant de basculer de l’autre côté.

20h30, on poursuit tranquillement la descente. La nuit tombe... Fin de la balade vers 22h.