Pointe de Balafrasse (2296m), en boucle par le plateau de Cenise et la combe de Sotty

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
750m
Durée :
4h30

Une boucle pas bien longue mais engagée qui vous mènera sur la pyramide herbeuse de Balafrasse par son arête nord-ouest, en parcourant la méconnue est austère combe de Sotty. Ce parcours sauvage et exigeant s'adresse aux amateurs de terrains à chamois aptes à affronter de raides pentes d'herbes et de pierrailles. – Auteur :

Accès

Cluses ou Bonneville - Mont Saxonnex - Morsulaz - Les Frachets (Parking au terminus de la route).

Départ alternatif : Bonneville - St-Pierre-en-Faucigny - le Petit Bornand - chalet de Cenise (la route comporte deux sections non goudronnées précédées chacune d’un parking. Si la première section passe sans problème, seuls les conducteurs les plus courageux passeront la deuxième jusqu’au chalet, place limitée).

Précisions sur la difficulté

Il s’agit d’un parcours difficile nécessitant de franchir des terrains à chamois raides, demandant de l’expérience et de l’aisance sur ce genre de terrain. La rampe d’accès à l’arête nord-ouest est en herbe, parfois mêlée d’un mélange terre-graviers sur un rocher délité peu franc, par endroits exposé, avec certains ressauts dépassant 40°. Un piolet est nécessaire pour sécuriser le parcours, et utile pour faciliter la progression. Plus haut, l’arête elle-même est parfois assez raide mais ne pose pas de problèmes particuliers.

La descente depuis le col de Balafrasse est plus facile, malgré le franchissement de raides pierriers parfois croulants et une petite croupe herbeuse raide demandant un peu d’attention. Sans piolet ou si les conditions ne sont pas optimales, il faudra passer par là en aller-retour.

Le parcours dans la combe de Sotty est non balisé et non marqué, mais la ligne à suivre est assez évidente. Terrain sec nécessaire à la montée comme à la descente.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1600m (les Frachets et chalet de Cenise).
  • Altitude sommet : 2296m.
  • Durée : 4h30.
  • Carte : IGN TOP25 3430ET La Clusaz - Le Grand Bornand.

Période

Praticable en conditions estivales, lorsque la neige a totalement libéré l’itinéraire, notamment les raides pentes sur l’itinéraire de descente dans le haut de la combe de Sotty. A constater de visu depuis le plateau de Cenise, en général à partir de fin juin.

Terrain sec indispensable, météo sans risque d’averses.

Préférer l’après-midi, pour laisser le temps à la combe orientée nord-ouest de sortir de l’ombre et de sécher l’humidité matinale. On évitera l’arrière-saison automnale où la combe ne voit guère le soleil et où l’herbe jaune peut s’avérer glissante.

Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Ascension

Depuis les Frachets, poursuivre le chemin jusqu’au col de Cenise. Bifurquer à gauche pour de diriger vers une petite cabane, puis poursuivre jusqu’au rebord du plateau qu’on longe jusqu’à la crête de Chevry.

Depuis le chalet de Cenise, poursuivre la piste qu’on quitte rapidement à droite pour un sentier balisé "Jallouvre" montant dans les alpages. Au moment le plus opportun, le quitter pour monter à vue dans l’herbe jusqu’à rejoindre la crête de Chevry.

La crête bute sur les contreforts des Aiguilles Vertes. Descendre légèrement à gauche sur une sente pour remonter un plus loin en direction de la combe de Sotty. On atteint d’abord une cuvette herbeuse qu’on contourne par la droite sur des pentes de caillasses recouvertes de grosses herbes, assez désagréables. On atteint ensuite un grand replat un peu bosselé où la suite du parcours se dévoile.

Traverser le replat vers les pierriers du fond de la combe, et repérer sur la gauche la rampe d’ascension, bande herbeuse rectiligne entaillant les falaises de droite à gauche.

En traversant une branche du pierrier, aborder la rampe. Un premier ressaut raide se franchit par un petit crochet sur la gauche. Y fait suite une vire d’herbe gravillonneuse, facile mais déversante et exposée, demandant de la prudence. On aborde ensuite un petit couloir raide qui se monte au début dans un peu de caillasse, puis par son rebord gauche, pas excessivement raide mais sur un terrain peu franc d’herbe et de roche délitée n’offrant pas vraiment de prises fiables.

On sort de la rampe par une pente herbeuse qui demeure assez raide. Monter à vue au moins raide pour finalement rejoindre l’arête nord-ouest. L’arête se remonte sans difficultés particulières jusqu’au sommet, des sentes à bouquetins facilitant les passages les plus raides. Le panorama s’ouvre sur le lac de Peyre, le col de la Colombière, l’Almet, les Aravis, le Mont Blanc...

Descente

Suivre vers le sud-ouest la sente de crête en direction du col de Balafrasse. La sente est facile mais souvent exposée au-dessus de raides pentes.

Du col, basculer à droite pour prendre pied sur le pierrier du haut de la combe de Sotty. Descendre le pierrier, raide et assez croulant. Sur le bas au-dessus du verrou, tirer un peu à droite pour traverser une petite ravine et rejoindre une petite croupe herbeuse assez raide qu’on descend.

La croupe s’infléchit à gauche autour d’un petit couloir. Ne pas y descendre directement, mais poursuivre sur la croupe jusqu’à rejoindre deux gros blocs de roche claire entre lesquels on passe pour y descendre et le traverser. Longer le bord de la falaise pour rejoindre le pierrier principal de la combe. Le pierrier se descend en son milieu, sur des éboulis par endroits plutôt agréables, pour rejoindre l’itinéraire de montée.

Une option de retour intéressante consiste à effectuer la traversée de la Pointe Blanche. Depuis le col de Balafrasse, on rejoindra le sommet en grimpant le passage Pellier. On descendra ensuite par le col du Rasoir, puis éventuellement par la traversée des Aiguilles Vertes pour rejoindre la crête de Chevry.

Détail de la sortie du 15 septembre 2020

La pointe de Balafrasse, cette esthétique pyramide d’herbe qui, vu du Cenise, montre son caractère tout en contrastant avec les tours rocheuses de ses trois voisines... Son seul accès versant Cenise se déroule hors-sentier dans l’austère combe de Sotty, et ses immenses pierriers dominés les imposantes falaises de la Pointe Blanche, montant vers le col de Balafrasse.

Mais y a-t-il une autre manière d’y monter plutôt que devoir souffrir dans l’ascension de ce pierrier croulant ? L’arête nord-ouest, tout en herbe, est si tentante... Mais pour la rejoindre, il faut trouver une option raisonnable. Au vu des traces, les bouquetins semblent s’accommoder des abominables ravins de roche pourrie défendant les pelouses supérieures, mais pour nous autres pauvres bipèdes, il faudra trouver autre chose. Il y a bien cette rampe herbeuse barrant les ravins, repéré dans une précédente sortie depuis les Aiguilles Vertes. Ça semble raide, mais peut-être pas trop...

Il est 16h30 au départ des Frachets, il reste 4h de jour de disponible dans cette chaude après-midi brumeuse, c’est l’occasion de mener cette exploration... C’est parti à travers les alpages bucoliques en direction de la combe de Sotty.

La combe révèle son austérité dès le départ, avec ces dévers de caillasses recouverts d’une épaisse végétation de grosses herbes empêchant de voir sur quoi on pose les pieds. C’est pénible, mais ça vaut bien ça... ça devient plus facile une fois sur le replat de la combe au pied du pierrier, et au pied des difficultés.

Bon voilà cette fameuse rampe. Et vu d’ici c’est quand même raide... On range les bâtons, on sort le piolet et on s’y colle. Le premier ressaut se franchit pas trop difficilement, mais met tout de même dans l’ambiance. Derrière, une vire moins raide, mais déversante sur le précipice déjà bien haut. Le piolet n’a guère d’utilité dans la terre gravillonneuse, on passe très prudemment, alors que déjà le doute s’installe à la vue du ressaut suivant...

Le petit couloir se remonte au début facilement par les graviers, mais il faut vite quitter le fond pour grimper son rebord. Celui-ci n’est pas très raide, mais la roche est délitée, pourrie, et il faut vérifier chaque caillou sur lequel on pose les pieds et les mains. Heureusement, quelques touffes d’herbe permettent ici de planter le piolet pour sécuriser la progression.

On sort finalement de la rampe, mais les pentes des pelouses sur lesquelles on débouche demeurent raides. Cependant, le piolet est ici très efficace, et de touffe en touffe, on franchit ces pentes sans trop de difficultés. Mais il en serait autrement si le terrain était humide...

Voilà enfin cette belle arête nord-ouest, qu’on va enfin pouvoir parcourir. C’est par endroits raide mais pas excessivement, on monte tranquillement en profitant du panorama qui s’ouvre malgré la grosse brume du jour qui délave la vue. Mais la montée est quand même plus longue que de visu, les cuisses et les mollets chauffent...

19h, le sommet. Le panorama s’ouvre sur les Aravis et le Mont Blanc, qui à cette heure auraient pu resplendir de belles couleurs si la brume ne délavait pas tout. Mais ce n’est pas grave, on a déjà vu ce paysage maintes fois... Un petit casse-croûte, et c’est reparti pour la descente.

On parcourt la sente de crête en direction du col de Balafrasse, facile et très fréquentée, mais quand même exposée sur de raides pentes. Déjà parcouru maintes fois, c’est souvent sur ce genre de sentier qu’on oublie de faire attention...

Le col de Balafrasse, dans la belle lumière orangée du soleil couchant... Il est temps de quitter le sentier archiconnu du lac de Peyre pour basculer à nouveau dans l’inconnu de l’autre versant. Même en étant assez confiant sur la praticabilité du franchissement du verrou barrant la combe, il y a toujours cette pensée de devoir remonter si ça ne passait pas, et d’aller improviser un bivouac de fortune au bord du lac pour rentrer le lendemain par un autre chemin...

On plonge dans le raide pierrier croulant et on se dirige vers l’étranglement du verrou. Bon signe, on y trouve un cairn. On poursuit la descente sur une raide croupe herbeuse, ayant ressorti le piolet au cas où. Il est temps de trouver une manière de descendre dans le couloir à gauche de la croupe, défendue par de raides ravinements. Heureusement, on trouve un passage providentiel au niveau de ces rochers posés sur le bas de la croupe. On traverse, puis on descend le long de la falaise pour rejoindre le pierrier... L’inconnu et les difficultés sont derrière, l’option bivouac n’est plus à envisager, et on descend droit vers le bas de la combe, trouvant par moments quelques éboulis assez agréables à dévaler. Mais c’est clair que ce ne serait pas la joie de monter par là...

La nuit tombe sur la combe de Sotty, alors qu’on refranchit les dévers pénibles pour contourner la cuvette. On trébuche maintes fois sur les pierres cachées sous l’herbe, la nuit n’arrangeant rien. Mais revoilà enfin la crête de Chevry puis les débonnaires prairies de Cenise, qu’on traverse tranquillement dans le calme total sous les étoiles entre les vaches qu’on devine au tintement de leur sonnailles... Fin de la balade vers 21h30.

. Randonnée réalisée le 15 septembre 2020

. Dernière modification : 23 février 2021 (Avertissements et Droits d'auteur)

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