Pointes des Pignes (3370m)

Sur la D902 entre Bessans et le Col de la Madeleine, à 800m en aval du pont sur l’Arc, une piste part vers le Sud (tourner à gauche en venant de Bessans) en direction du secteur de Chantelouve, connu pour son espace VTT. Le début de cette piste n’est pas facile à repérer depuis la route.
Prendre cette piste sur environ 250m (on franchit un pont sur l’Arc). On arrive à une bifurcation où on trouvera sans problème de la place pour se garer sans gêner.

• Bon sentier, facile, pour atteindre le Passage du Single
• Bien qu’on soit sur un GR de Pays, le Passage du Single est un peu exposé et peut être impressionnant pour les personnes sensibles au vertige. Prudence, surtout si c’est humide. Il y a quelques passages avec un câble pour aider la progression.
• Hors sentier globalement dès qu’on quitte le GRP après le Passage du Single. On trouve par endroits une sente plus ou moins marquée, et quelques cairns. La navigation globale n’est pas trop complexe (c’est souvent tout droit dans la pente !), mais il faut une bonne expérience de la navigation locale, notamment en terrain d’éboulis raides, pour grimper au mieux.
• La principale difficulté de l’itinéraire tient à la grande raideur des pentes d’éboulis, assez instables, en particulier autour de 3000m.
• Aucun pas d’escalade à proprement parler : quelques grandes "marches" dans le Passage du Single, et un champ de gros blocs à traverser vers 2900m.
• Et évidemment, un gros dénivelé (1700m) à ne pas sous-estimer vu le type de terrain usant dans lequel on évolue.

Attention : le tracé GPX a été dessiné manuellement après la rando. A ne pas suivre au pied de la lettre sur place avec un GPS, en particulier sur les parties hors sentier !

Du départ jusqu’au Passage du Single

Depuis l’intersection où je me suis garé, on rejoint 50m plus loin la piste du GR 5E, ou "Chemin du Petit Bonheur". On prend à droite et on le suit sur environ 800m. On tombe sur une nouvelle intersection, où on prend la piste qui monte à gauche en direction du lieu nommé "Pierre Comtesse" sur le Géoportail. Sur tout ce début de parcours, de nombreuses pistes de VTT rendent l’itinéraire un peu confus.

Environ 350m plus loin, on quitte la piste pour prendre un petit sentier qui part à droite en direction du secteur indiqué "l’Arseis" sur le Géoportail. On monte dans la forêt, sur environ 200m de dénivelé, globalement en diagonale sud-ouest, avec quelques lacets, en direction du GR de Pays "Tour de la Haute-Maurienne" (GR 5).

Peu de temps avant de rejoindre le GRP, notre sentier vient couper une piste à plat assez large, non mentionnée sur le Géoportail. Il ne faut alors pas prendre cette piste vers la droite mais partir à gauche sur quelques mètres pour retrouver notre sentier qui reprend sa trajectoire : cette manœuvre nous fait ainsi réaliser un petit zig-zag.

Vers l’altitude 1950m, on rejoint le GRP. Peu de temps après, on passe à côté de la "Pierre des Saints", et on poursuit en direction du "Passage du Single". Quelques lacets un peu exposés à flanc de falaise, avec des câbles pour assurer les endroits les plus délicats, permettent de franchir ce ressaut et d’atteindre l’alpage supérieur du "Plan de la Casta".

Des alpages jusqu’à la Crête des Pignes

Peu après le Single, il faut quitter le GRP pour suivre sud-est une vague sente de plus en plus intermittente dans l’alpage "Plan de la Casta" puis "Côte du Glacier". On navigue au mieux entre les buissons dans des pentes modérées. Autour de 2400m, on vient buter sur les raides pentes herbeuses de la bosse 2588m, qu’il faut remonter en se créant soi-même les lacets.
Remarque : à la descente, j’ai essayé de contourner par la gauche cette bosse 2588m pour m’éviter ses pentes les plus raides, mais ce n’était guère plus confortable.

Au sommet de cette bosse, on profite d’un court répit à peu près à plat, et on arrive à la moraine sur laquelle on trouve une sente plutôt bien marquée. En la remontant, la pente se re-raidit progressivement et le terrain devient minéral, jusqu’à atteindre vers 2900m une zone de gros blocs qu’il faut traverser et où la sente se perd.

Après ces blocs, on continue à monter tout droit dans de la caillasse instable très raide jusqu’à environ 3100m où l’on parvient à une zone un peu moins pentue au pied de la face ouest des Pointes des Pignes. Il faut alors effectuer une traversée plus ou moins à flanc, plein nord, pour rejoindre la Crête des Pignes par une épaule à environ 3150m. On retrouve pour l’atteindre une sente bien utile (visible sur les photos aériennes du Géoportail).

De la Crête des Pignes jusqu’au sommet

Arrivé à la crête, il faut effectuer une seconde traversée pour rejoindre au mieux la Crête de Soliet en traversant une vaste combe suspendue. Pour cela, deux tendances possibles : soit ne pas perdre d’altitude dans une traversée ascendante, mais être confronté à des pentes de caillasses raides et instables et des névés persistants (à noter qu’en s’approchant de la Crête de Soliet on peut retrouver une sente dans ces éboulis), soit accepter de redescendre un peu pour trouver un terrain moins inconfortable.
A l’aller, j’ai choisi de passer par en bas et j’ai rejoint la Crête de Soliet un peu au-dessus du col 3132m. Au retour, en revanche, j’ai coupé dès l’épaule 3272m de laquelle part la petite sente (visible sur les photos aériennes). Attention pour le retour à bien repérer l’épaule de franchissement de la Crête des Pignes, c’est moins évident vu dans l’autre sens.

Une fois sur cette seconde crête, il ne reste plus qu’à la remonter jusqu’au sommet par un cheminement facile et évident.
Au sommet, très belle vue sur les glaciers de la Pointe de Ronce, le vallon du Ribon, la Pointe de Charbonnel, ...

Remarque : le sommet est nommé avec un pluriel sur les cartes IGN ("PointeS des Pignes"). Certes, la ligne de crête sommitale semble effectivement présenter (au moins) trois points hauts (baptisés "nord", "central", et "sud" dans les légendes des photos). Mais de là à les appeler des "pointes", je trouve que c’est un peu optimiste. D’ailleurs, avant de plancher sur l’écriture de ce topo, j’avais mal lu la carte et je croyais que c’était au singulier "LA Pointe des Pignes" !

Départ alternatif à investiguer

En rédigeant ce topo, je me suis rendu compte qu’il y avait sans doute une possibilité de raccourcir significativement cette rando en se garant à Côte Plane comme indiqué dans ce topo.
On suivrait alors le GRP jusqu’au petit Lac de l’Arselle, puis à travers les alpages pour rejoindre l’itinéraire du topo. Il faudrait tout de même vérifier si on peut traverser sans encombre les trois ruisseaux (des Fontanettes, du Châtel, de Charboillon) sur cette traversée (possibilité de gorges d’après les photos aériennes). Ce point de départ alternatif permettrait d’enlever au moins 500m de dénivelé.

La sortie du 02/08/2021

Le jour de ma sortie, une chape de brouillard épais remplit toute la vallée. Je n’en suis sorti que vers 2800m d’altitude, ce qui n’a pas facilité la navigation dans les alpages. C’est une des rares fois en rando où je me suis résolu à utiliser le GPS de mon téléphone pour confirmer ma position.

Juste avant de sortir du brouillard, entre le froid de congélateur, le pantalon trempé jusqu’aux genoux après la traversée des alpages humides, la visibilité très réduite, et la motivation en berne, j’ai sérieusement envisagé de renoncer car j’attaquais la partie difficile de la rando. Et, ô miracle, le soleil a percé, et le moral est remonté en flèche !

En raison de ce brouillard à l’aller, je n’ai pris aucune photo sur la montée avant d’en sortir. J’ai également eu beaucoup de nuages au sommet, ce qui m’a un peu gâché le panorama. Par ailleurs, lorsque j’ai réalisé cette sortie, je n’avais pas encore envisagé de m’inscrire sur Altituderando pour y déposer le topo. Du coup, il me manque des photos pour certains points clés de l’itinéraire, même si l’essentiel est tout de même présent.